Si Crusader Kings II n’est pas un Medieval Total War, les guerres et leur déroulement occupent tout de même une place importante dans le jeu. Or, comment sont-elles gérées ? Comment les combats sont-ils résolus dans cette excellente évocation du Moyen-âge ? Pour ce faire, je prendrai l’exemple d’une guerre limitée entre la république de Gênes et un seigneur de Sicile.
Tout d’abord il faut un casus belli pour pouvoir déclarer une guerre. Impossible dans le cas contraire (ils peuvent être obtenus de diverses manières, comme la fabrication de fausses preuves). Là il est tout trouvé : les personnages sont de religions différentes et la chrétienté ne verra pas d’un mauvais œil une guerre sainte en Sicile (l’inverse est vrai avec le djihad).
Nous voilà donc en guerre, encore faut-il pouvoir la mener… Dans les premières années de jeu, aucune force militaire n’est permanente (la première en France date de Charles VII !) et il faut lever vos troupes personnelles ainsi que celles de vos vassaux. Cela coûte de l’argent et mécontentera vos vassaux si elles sont en guerre trop longtemps. Tout l’intérêt du jeu sera donc de limiter leurs prérogatives, d’augmenter votre propre force au fil du temps et de parvenir à créer des troupes permanentes (les escortes, introduites dans Legacy of Rome). Etant en début de partie, je dispose là d’un peu moins d’un millier d’hommes mais de plus de 50 navires. Espérons que cela suffira.
863 hommes et 54 bateaux au final. On voit ci-dessous le détail des levées navales : 17 bâtiments appartiennent à la famille de mon doge, les Doria, 12 proviennent de la cité de Gênes et le reste de mes vassaux. En début de partie, votre autorité sur eux est faible et ils participent peu aux guerres. Il faut, par le biais des lois, renforcer votre position, au prix d’un accroissement du mécontentement de leur part.
Nous sommes en vue des côtes ennemies. Heureusement, seule une poignée d’hommes s’oppose à mon débarquement. Le combat, qui alterne phases de tir et de mêlée (d’où l’importance d’avoir des armées polyvalentes), va être vite réglé. Plusieurs paramètres sont à prendre en compte : le terrain, les commandants, le nombre d’hommes, le moral (la barre verte) le niveau technologique (moins important que dans les autres jeux Paradox, car il évolue peu) etc.
Évidemment, une fois un combat commencé, le joueur n’a aucune prise sur son déroulement et bien souvent on envoie une pile plus grosse que celle de l’ennemi en espérant que ça passe…
Je schématise à gros traits, mais l’idée est là. Un point agaçant, bien connu des joueurs d’Europa Universalis III, reste la poursuite des fuyards, qu’il faut réduire de province en province, au cours d’une longue chasse ennuyeuse voire agaçante.
Ensuite il va falloir assiéger tous les fiefs de la province, un par un. Comme à l’époque, les assauts sont meurtriers et très coûteux dans le jeu. Mieux vaut soutenir un siège si on a le temps et que l’on parvient à juguler les tentatives de sorties ennemies. Là l’ennemi n’a qu’une province, est sans soutien et a peu de moyens. J’attends.
Des évènements, comme celui ci-dessous de la sortie des assiégés, arrivent tout au long du siège, retardant ou accélérant sa fin. Bien fortifier ses provinces (par le biais de bâtiments à construire) est important, sous peine de voir vos territoires tomber trop rapidement.
D’autres évènements ponctuent également les guerres. Dans le second ci-dessous Gènes viens de recevoir un soutien financier du pape, personnage avec lequel je suis en bons termes.
Deux cent pièces d’or ce n’est pas négligeable, surtout en temps de guerre car il faut payer vos troupes et les rentrées d’argent s’en ressentent.
Après les sièges se déroulent beaucoup plus vite que prévu, puisque des troupes Pisanes sont également occupées à conquérir la Sicile et m’assistent. Arrivé le premier sur la province, j’en aurai heureusement la jouissance une fois la guerre terminée.
Commencée en octobre 1074, la guerre se finit bien pour moi en ce premier janvier 1076. Je vais pouvoir disposer d’un point d’appui en Sicile et étendre mon influence dans cette partie du monde.
Bien sûr, comme le montre la dernière capture d’écran, il va falloir du temps pour bien assujettir cette conquête à mon domaine. C’est une manière d’empêcher de faire trop souvent des guerres et éviter de déséquilibrer le jeu.
Pour conclure
Au final on voit que les guerres sont plutôt intéressantes dans le jeu (celle-là était d’ampleur très limitée) mais que le système de combat reste ce qu’il est, assez simple, et n’est d’ailleurs pas forcément un point fort de cette série. Toutefois on le répète, contrairement à un Hearts of Iron où les batailles occupent une place centrale, ce n’est pas l’unique chose à gérer dans Crusader Kings II. Loin de là.