Le tentaculaire Panzer Corps se clôture donc par le biais de deux ultimes DLC : Grand Campaign ’45 East sorti l’année dernière et son pendant, ’45 West sorti il y a peu. Après avoir combattu de l’Afrique du Nord à l’Inde avec Afrika Korps et revécu la campagne de 1942 qui culmina avec Stalingrad, Matrix / Slitherine nous propose cette fois de revivre les derniers mois de guerre en Europe. Au total, pas moins de 32 nouveaux scénarios : 14 pour le front de l’Est et 18 pour celui de l’Ouest.
A l’ouest, rien de nouveau, ou plutôt si
Hiver 1944, la France entière est en passe d’être libérée, l’Allemagne paraît être blessée à mort et les Alliés s’octroient une pause sur la frontière ; le temps de renforcer leurs unités et de consolider leurs lignes de communications, qui s’étirent depuis la Normandie et les autres ports en état de fonctionner. Ayant momentanément baissé leur garde, ils alors subissent de plein fouet une offensive allemande de grand style, que l’on connaît sous le nom de « bataille des Ardennes ». Et c’est bel et bien celle-ci que le DLC ouest permet de revivre.
Le plan allemand est simple : il faut couper les lignes ennemies, foncer vers Liège et Anvers, puis Bruxelles, pour s’emparer du grand port belge d’importance stratégique pour les Alliés. Les premiers scénarios sont donc historiques : vous devez percer les lignes ennemies surprises au repos, comme à Saint-Vith, et pénétrer en profondeur le dispositif ennemi. Ceci nous mène tout droit à la fameuse bataille de Bastogne, combat d’arrêt qui fixa les troupes allemandes à Noël 44, après un succès initial de l’offensive des Ardennes. Pour ce faire, le jeu offre au joueur des monstres d’acier de la Panzerwaffe comme les Jagdtiger et autres Jagdpanther, ainsi que de nouvelles unités. Citons par exemple les V1 et V2 que l’on peut envoyer (usage unique) s’écraser sur les unités adverses. La chose est utile car, plus la campagne avance et plus la défense ennemie se raidit.
Certains points et villes fortifiés vont mener la vie dure à vos blindés peu efficaces en combat urbain ! La victoire viendra vraiment du ciel pourrait-on dire, car, outre les missiles cités, il est possible d’utiliser le bombardier Gotha Go 229, prototype d’aile volante de la fin du conflit. Les commandos de Skorzeny (Allemands déguisés en Américains) sont aussi de la partie, semant la confusion sur les arrières ennemis.
Ce DLC permet aussi de revivre les combats de la poche de Colmar et l’opération Nordwind, soit la dernière attaque allemande à l’ouest, en Alsace-Lorraine, début 1945. Or, si la bataille des Ardennes est connue et relativement présente dans les jeux vidéo, c’est moins le cas de ces affrontement un peu oubliés et pourtant intéressants. On ne peut que saluer leur présence ici.
Enfin, comme dans d’autres de ses déclinaisons, la fin de la campagne suppose une victoire allemande. Des scénarios symbolisent donc la prise d’Anvers et de Bruxelles. Les improbables « Dunkirk ’45 » et « Sealion 45 » permettent même d’aller beaucoup plus loin , comme leur nom le laisse supposer !
On grincera des dents ou on se réjouira de ces scénarios uchroniques, peu plausibles pour les deux derniers (surtout au vu de certaines unités donnés en grand nombre au joueur, comme les ailes volantes), mais quand même fort sympathiques à jouer de par leur aspect what if.
A l’est, le rouleau compresseur soviétique
Passons à présent au volet est. Il est un peu plus court que le précédent (14 scénarios), pour la simple et bonne raison que lui se finit bel et bien dans les ruines fumantes de Berlin et il n’y a pas de « Moscow ‘45 ». Toutefois il est évidemment souhaité au joueur de remporter lesdits scénarios et, donc, de gagner la bataille de Berlin.
La campagne débute fin 1944 aux portes de l’ancienne Pologne et il faudra se frayer une retraite honorable jusqu’en Allemagne, puis défendre la Prusse-Orientale et notamment Königsberg, mais également Breslau. Avant de finir sur les hauteurs de Seelow et dans Berlin.
On notera aussi avec un vif plaisir la présence de la bataille pour Budapest début 1945 (les opérations « Konrad »). Là encore le joueur dispose d’un arsenal conséquent, dont des ME262 « Schwlabe » à réaction, qui voisinent les faibles unités de la Volkssturm, civils levés à la hâte et peu armés/entraînés.
Le paradoxe de l’armée allemande des derniers instants se résume parfaitement avec cette cohabitation d’unités à la pointe de la technologie de l’époque, et de troupes tout juste aptes à se défendre. Le voir dans ce DLC est un point positif certain. On peut même se battre avec le prototype de char super-lourd « Maus » (souris) qui, historiquement, ne vit jamais le feu.
Bien sûr, en face, les Soviétiques sont nombreux (leur infanterie déferle comme la mer) et eux aussi bien armés, avec une puissante aviation qu’il va falloir tenir à distance sous peine de gros dégâts ! Et n’oublions pas non plus les parachutistes envoyés derrière vos lignes pour votre plus grand (dé)plaisir.
Contrairement à son homologue de l’ouest, cette campagne-là est bien plus défensive et permet d’autres approches de jeu. Par exemple, le scénario Pelleninkin vous verra forcé de sauver des unités en mauvaise posture, car entourées d’ennemis. On retrouve d’ailleurs à cette occasion les bunkers. Plusieurs fois, dans les deux DLC d’ailleurs, le jeu offre au joueur la possibilité de choisir entre deux scénarios pour la mission suivante. Cette caractéristique était déjà présente auparavant et il est bon de la retrouver.
Au final
Ces deux campagnes prolongent agréablement l’expérience Panzer Corps et de longues heures de jeu attendent les acquéreurs potentiels. Celles-ci sont l’occasion de se replonger dans les affrontements un peu plus oubliés de la Seconde Guerre mondiale autant que des grands classiques (Bastogne, Berlin)… Mais également d’expérimenter sur son écran des unités peu voire jamais utilisées et d’explorer des fins alternatives.
- Des scénarios revenant sur des batailles souvent ignorées
- Des uchronies plaisantes à jouer
- Certaines uchronies peu plausibles (mais est-ce vraiment dommageable ?!).
St. Vith, Elsenborn Ridge, La Gleize, Houffalize, Celles, Bastogne Siege, Bastogne Assault, Nordwind, Colmar Pocket, Wesel, Ruhr Pocket, End on the Elbe, Liege, Antwerp, Brussels, Gates of Berlin, Dunkirk 45, Sealion 45
Goldap, Pelleninkin, Parck, Laptau, Interburg, Pillau, Konigsberg, Osterode, Poznan 45, Breslau, Budapest 45, Seelow Heights, Berlin, Berlin Redux
Sortie : 45 West – mars 2013 / 45 East – mai 2012
Studio / éditeur : The Lordz / Matrix – Slitherine
Site officiel : fiche de Grand Campaign 45 West – fiche de Grand Campaign 45 East.
Pour plus d’infos sur Panzer Corps et le DLC ’45 West voyez aussi ces screenshots, ou notre test de Panzer Corps – Afrika Korps, celui de Panzer Corps – Wehrmacht ainsi que notre aperçu du DLC Grand Campaign ’42.