World of Warplanes : compte rendu de la bêta

Wargaming.net est en train de tester sérieusement le second opus de la série des « World of … ». Le prédécesseur World of Tanks a attiré aux dernières nouvelles 50 millions de joueurs avec son coté « simulateur » de chars MMO très orienté jeu d’arcade. Simple à prendre en main, gratuit pour qui peut souffrir une progression plus lente qu’en payant, on peut dire que le concept a eu du succès. Voici les premiers retours de World of Warplanes, qui est en bêta fermée depuis belle lurette et dont il est désormais possible de parler.

Tout d’abord il convient de préciser que j’ai toujours eu beaucoup de mal avec les simulateurs de vol, et que je n’ai jamais passé plus de 4 heures sur un quelconque jeu de ce genre par faute de patience. 50 000 boutons à connaître par coeur, des manoeuvres compliquées, j’étais vite perdu et j’avais du mal à comprendre comment quelqu’un pouvait aimer ce genre de jeu. À mon grand soulagement, et ce à l’encontre de la réputation sulfureuse que s’est acquis le système de commandes de World of Warplanes sur le forum officiel, le jeu est très facile à prendre en main.

L’avion se dirige essentiellement à la souris, quelques touches permettent de sortir les volets, de faire surchauffer le moteur ou de ralentir un peu l’avion. Il y a bien sur également un mode joystick, mais n’en possédant pas moi-même, vous m’excuserez de ne pouvoir l’évoquer.

Une prise en main très rapide donc, instinctive et efficace. Les mouvements de caméra sont automatiques et accompagnent bien les manoeuvres, on verra pratiquement toujours ce qu’on voudra voir à un moment précis, les exceptions étant très rares et peu gênantes.

Le jeu est aussi fait pour ceux qui aiment bien voler mais ne comprennent pas un traitre mot au vocabulaire technique nécessaire au sein d’une vraie simulation. Mon apprentissage s’est limité à ces quelques mots: volets sortis (on tourne plus vite mais on ralentit), moteur en surchauffe (plus de vitesse mais le moteur ne supporte pas cette torture bien longtemps), moteur au ralenti (moins de vitesse).

On s’en doute, le concept de World of Warplanes ressemble fortement à celui de World of Tanks. Chaque joueur possède un hangar où se trouvent les avions possédés, débutant avec des avions de niveau I (X étant le maximum). Au cours de batailles aléatoires où le serveur formera deux équipes de 15 avions de forces comparables, les actions du joueur lui permettront de gagner de l’argent et de l’expérience. L’expérience servant à débloquer de nouveaux équipements (modules) pour améliorer un avion existant ou à rechercher d’autres avions.

Acheter de l’or virtuel contre monnaie sonnante et trébuchante permet d’accélérer la progression. Le gain d’argent virtuel et d’expérience est alors 50% plus rapide, il est possible de convertir de l’expérience liée à un avion en « expérience libre » pour l’utiliser sur tout autre avion, ainsi que d’acquérir des avions spéciaux dits « premium » et impossibles à acheter avec de l’argent.

Cette option d’achat d’or finance tout le jeu, qui est autrement gratuit. Un système qui contentera les joueurs aux maigres comptes en banque, car le coeur de World of Warplanes, les batailles, ne s’en retrouve pas biaisé. Payant ou non, un joueur aura les mêmes chances d’abattre un ennemi. Les avions s’opposant étant toujours d’un niveau comparable, il sera rare d’affronter un avion de niveau (« tier ») IV en jouant un niveau I.

L’interface du garage nécessite encore un peu de travail, la recherche des modules est ralentie inutilement par une multitude de clics nécessaires et les statistiques proposées sont loin d’atteindre le niveau de détail de World of Tanks.

L’interface de combat est plutôt surchargée. Les paramètres affichés s’expliquent d’eux-mêmes, on a tout ce dont un pilote a besoin, mais l’impression générale est encore celle d’un « trop plein » d’informations. Les développeurs s’occupent de la chose en ce moment.

Une innovation déjà visible est celle des infrastructures tactiques à terre (entrepôts, batteries anti-aériennes, tec.). Détruire celles de l’ennemi et protéger les siennes permet d’obtenir un avantage qui, lorsqu’il est très prononcé, peut suffire à vaincre l’équipe adverse sans devoir détruire tous ses appareils. Le système a encore besoin d’amélioration car il est très rare de gagner une partie de cette manière. Abattre un avion descend plus rapidement le compteur adverse à 0%, de fait les duels d’avions sont nombreux et furieux. Ce sont donc pour l’instant plutôt ces duels qui décideront de l’issue d’une bataille.

Ces batailles sont fort heureusement dynamiques, intenses et nerveuses. Les différences de niveau entre les avions ne sont plus aussi pointues qu’à World of Tanks, ou un char de niveau I a tout le mal du monde à détruire un niveau III. À World of Warplanes, l’emporter face à un meilleur avion est déjà plus probable, bien que loin d’être simple, et ce pour la simple raison que le blindage joue un rôle beaucoup moins important. N’importe quelle mitrailleuse est en état de trouer les ailes d’un avion jusqu’au niveau VI. Je n’ai pas joué au-delà mais j’imagine qu’à partir d’un certain moment, en s’orientant par rapport aux progrès technologiques historiques (allant des années 30 jusqu’aux années 60), les modèles d’avions commenceront à avoir un blindage capable de les protéger.

Chaque avion dispose de Points de Vie et de modules (moteur, ailes, etc …) pouvant être endommagés. Un avion à 0 Points de Vie est détruit. À noter que la collision entre deux avions, un phénomène apparaissant à pratiquement chaque bataille, détruit pratiquement toujours les deux avions concernés. Un bon moyen de détruire un avion de niveau supérieur quand une chance se présente (c’est assez rare car les avions de niveau supérieur sont souvent plus rapides), et une plaie quand un avion décide de zigzaguer de telle manière à provoquer un accident entre coéquipiers.

Le gameplay varie selon des classes d’avions distinctes, et un total d’une centaine de modèles différents. À l’heure actuelle, des chasseurs, chasseurs lourds, avions d’attaque au sol et des avions embarqués à bord de porte-avions sont disponibles. Les chasseurs lourds et avions d’attaque disposent souvent de bombes, de roquettes, et toujours d’une mitrailleur orienté vers l’arrière de l’avion et joué par l’IA. Ils sont aussi beaucoup plus résistants, tandis que les chasseurs sont plus mobiles et disposent en règle générale d’un armement frontal plus important. Les avions embarqués à bord de porte-avions sont des chasseurs légers équipés de quelques bombes ou roquettes.

Le jeu est déjà à cette heure plutôt complet, mais il y aura, au-delà d’un coup de peinture et de réglages divers dans les interfaces et statistiques, encore d’autres aspects introduits avant la sortie. La gestion des pilotes manque encore, les arbres technologiques seront bien mieux dotés (on attend la RAF !), des médailles diverses et variées seront décernées pour les prouesses des pilotes et il y aura des bombardiers.

Les développeurs ont aussi annoncé que le système économique sera commun à celui de World of Tanks. Il sera possible d’utiliser la dite « expérience libre » (très précieuse, car rare et fort utile), l’or (payé en argent réel ou gagné au fil de concours), et un compte premium (les développeurs l’ont laissé entendre à mots cachés) obtenus sur World of Tanks pour World of Warplanes, et inversement. La même procédure est prévue pour le futur World of Battleships, qui lui ne sortira sûrement plus cette année.

D’une manière générale, le jeu offre une bonne dose de plaisir et contentera dans sa version finale une bonne part des joueurs. Celui qui voudra se faire une idée en l’essayant gratuitement devra attendre la bêta ouverte ou la sortie du jeu (peut-être cette année ?). Les puristes de la simulation de vol risquent eux d’être déçus, ce jeu n’a pas été conçu pour eux et pour s’y amuser il faudra accepter sa dimension jeu d’arcade. Attention aussi au potentiel chronophage et surtout au gouffre financier que peut devenir l’utilisation à outrance d’options payées ingame en or virtuel, or acheté en euros biens réels.

World of Warplanes
C’est moins pataud qu’un char ce machin quand même !
World of Warplanes
Il va falloir tourner sec pour décrocher ce Bf-109E qui me colle, volets sortis !
World of Warplanes
Le hangar, lieu de toutes les convoitises.
World of Warplanes
Que d’informations à digérer, et ce au plus fort de la bataille…
World of Warplanes
Clic droit et clic gauche sur « rechercher », puis clic droit et clic gauche sur « acheter et équiper » pour installer un nouveau module. Il y a encore un certain potentiel d’amélioration.
World of Warplanes
… ceci dit, il vaut quand même mieux éviter de chercher des noises trop imprudemment à un tier IV quand on vole avec un tier III.
World of Warplanes
Cette collision venait juste à point, il me restait tellement peu de PV que je n’aurais plus fait grand mal à mes poursuivants. Une des bizarreries que tout le monde n’appréciera pas.
World of Warplanes
Dommage que la progression sur la bêta sera rayée lors de la sortie officielle du jeu. Tout le monde commencera à zéro!
World of Warplanes
Les différences de niveau excèdent rarement deux échelons. Ici, la plus grande disparité aura lieu entre les niveaux II et IV …
World of Warplanes
Le marquage cerclé au sol montre où tombera ma bombe si je le la lâche à cet instant précis. Autant dire que le lent navire de transport sur mon chemin n’a aucune chance.
World of Warplanes
L’arbre de recherche technologique américain, déjà plutôt bien fourni – contrairement au japonais.
World of Warplanes
Cette préview se base sur l’expérience de 109 batailles aériennes. Meilleur niveau atteint : tier V, la colonne vertébrale du jeu si cela se passe comme à World of Tanks !

N.B. : Toutes les captures d’écran ci-dessus ont été faites en configuration graphique « très basse ». La version essayée ici est la 0.4.2.1.

  1. Des concepts a priori aussi éloignés et antagonistes que « arcade » et « simulation » ne sont pourtant pas nécessairement étrangers et inaccessibles, à certains « puristes ». Nombre de joueurs qui, comme moi, ont fait leurs premières armes sur un jeu comme « Falcon 3.0 » sont déjà familiers de ces modes très différents et pourtant, complémentaires. Quand on a passé d’innombrables (et ce n’est pas une manière de parler !) nuits blanches sur le mode « Instant action » de Falcon 3.0 (puis 4.0), également en jouant au clavier (l’achat d’un bon joystick, à l’époque, n’était pas simple et peu onéreux…) on ne peut qu’être attiré par ce « World of warplanes » :)

  2. Intéressant…Moi qui galère sur les vieux machins de Dynamix du genre aces of the Pacific…
    Et puis l’image d’introduction…Un Bf 109 (de type ancien du genre F à vue de nez ) en head to head avec deux Corsair, il y a de quoi surprendre surtout au dessus d’un décor désertique. Et le pilote du 109 n’a pas froid aux yeux

    • Dans World of Tanks toute les unités sont mélangées. Spécialement dans les batailles aléatoires. Au début ça surprend, car ça fait vraiment fourre-tout. Mais par contre ça équilibre (plus ou moins) les parties. Il faut quand même bien connaitre les cartes, pour prendre les meilleures « routes », ou positions, puis savoir divers trucs du gameplay (la mini map est fondamentale pour suivre ce qu’il se passe ; la radio compense le manque de visibilité qui fait qu’on peut ne pas voir un adversaire pourtant en face de soi, mais pas assez près, mais si un coéquipier le voit et est dans notre rayon de radio on voit alors l’ennemi en face qu’on ne voyait pas sinon, etc. ça dépend beaucoup des situations, qui évoluent souvent assez vites). Sans quoi on meurt très vite (et au début sans trop comprendre). L’avantage étant qu’on relance alors une partie tout aussi vite. Et que mine de rien c’est assez amusant quand même. Une fois qu’on a accepté un style de jeu assez particulier. Et puis les graphismes sont aussi très soignés, ça aide.

  3. Il faut sans doute en effet préciser que même en jouant sur les paramètres, le joystick s’avère rapidement indispensable pour éviter des manœuvres stéréotypées ou manquant de mordant. WoT est par contre tout à fait jouable avec le clavier et offre plus de « tactiques » spécifiques au différents modèles (la reco, la chasse, le bombardement indirect, la rupture) là où la profusion de modèle d’avions se limite finalement à un axe dont les extrémités sont le bombardier et le chasseur rapide…

    • Je n’ai que le couple clavier/souris et pour l’instant je m’en sors très par rapport à la moyenne. Ceci dit, tous les joueurs présents n’ont que peu d’expérience et les choses pourraient bien changer d’ici la sortie.

      Pour les types d’avions, c’est déjà plus fourni, il n’y a pas que deux axes de progression. Les avions hybrides et les avions d’attaque obligent à opérer autrement qu’un chasseur rapide!

  4. Ca donne envie de s’essayer à WOW dès sa sortie tout ca.
    Merci pour ce beau test ! Je me suis permis d’en faire l’écho auprès de camarades de jeu. La Gazette assure, pour le coup ! :)

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