1849. Alors que l’Europe vit encore dans les soubresauts de la vague de révolutions de l’année précédente, toute une partie de l’ouest américain va, elle, bientôt résonner du bruit des pelles et des pioches. Pourquoi ? Parce qu’on a trouvé de l’or en Californie !
Aussitôt, c’est la fièvre et des dizaines de milliers de personnes se ruent sur cet état auparavant un peu reculé, qui entre de plein fouet dans le XIXe siècle, et contribue ainsi à lancer le mouvement de colonisation de l’ouest. C’est sur ce terreau que se base le sympathique 1849, jeu de gestion déjà présenté dans nos colonnes. S’il ne s’agit donc pas d’en refaire un test, un petit récit de partie pourra le faire connaître à ceux qui ne l’ont pas encore essayé, d’autant plus qu’il est à présent disponible en version gold, avec les scénarios supplémentaires de l’extension Nevada Silver.
Nous voilà au début de la partie. Les scénarios de 1849 sont assez nombreux et à la difficulté progressive. Là, nous nous trouvons vers la fin du jeu, les bâtiments disponibles vont donc être variés et le défi plus ardu. Certes, on pouvait s’y attendre, même si le thème est original et lié à la ruée vers l’or, le jeu n’est pas non plus un monstre d’originalité. Cela veut dire que toutes les missions ne comportent pas forcément de mines et ont une certaine ressemblance. Souvent, il faut développer sa ville selon un schéma bien connu : les habitations évoluent si elles ont à leur disposition telle ou telle ressource, tel ou tel bâtiment de loisir dans leur entourage.
Ajoutons à cela une dimension commerciale (acheter / vendre des biens) dont la forme rappellera des bons souvenirs aux joueurs des vénérables Caesar III, Pharaon et Zeus – le maître de l’Olympe. Ici, outre le reste, je dois donc ouvrir une route commerciale vers San Francisco et vendre 500 caisses de vin à la grande ville.
De quelques cabanes à une jolie bourgade …
Commençons sans plus attendre. Je dispose de 3000 dollars pour débuter, et ceux-ci sont investis dans de saines bases. C’est-à-dire quelques champs de blé et une boulangerie pour la nourriture (le rendement de cette ressource est bon), une caserne de pompiers et un bureau du shérif pour la sécurité. J’ouvre également ma première route commerciale et je délimite les lieux d’habitations. J’ai pris l’habitude de les grouper pour qu’elles soient sûres d’être à portée des bâtiments dont elles ont besoin pour évoluer (école, église…). Je vois pour finir que j’ai accès à la rivière, cela me permettra d’installer des postes de pêche par la suite. Quant aux arbres, je pourrai les abattre pour leur bois, d’ailleurs absent de la carte (il faut en acheter).
Quelques mois plus tard, me voici à la tête d’une modeste bourgade, mais qui a déjà évolué. J’ai rajouté des vignobles et une exploitation fruitière pour faire du vin et du brandy, consommés par les gens et vendables. Le blé me servira aussi à faire du whisky dans ma nouvelle distillerie, voilà pourquoi je fais de nouvelles fermes, pour n’en pas manquer. Les habitations ne sont encore que de modestes cabanes, elles ont besoin d’un saloon pour évoluer, ce que j’ai bâti à leur intention. Je réfléchis à la suite : j’ai 142 habitants, mais le chiffre est indiqué en rouge, ce qui veut dire qu’il y a du chômage dans ma ville. C’est mauvais car cela augmente la criminalité. Combattons cela !
A la fin de l’année 1851, j’ai heureusement réussi à juguler ces problèmes et commencé à m’étendre vers le sud de la carte. Celles-ci ne sont malheureusement pas extensibles, ce qui pose des problèmes de place en fin de partie, j’y reviendrai. Pour le moment, afin de stabiliser ma base financière, je continue de développer mes installations viticoles et j’ai débuté la production d’huile d’olive, là encore pour la vente. On verra aussi que j’ai installé deux scieries, mes habitants voulant des planches. Hélas, je ne peux construire de camp de bûcherons sur cette partie et il me faut acheter du bois à mes voisins comme je l’évoquais plus haut. Le procédé est courant au jeu : généralement il va vous manquer une ou deux ressources heureusement vendues par les villes avoisinantes. Surveillez donc vos stocks régulièrement. Toujours est-il que mes efforts ont payé et j’ai rempli le premier objectif. Il n’y a plus qu’à aller de l’avant !
C’est chose faite rapidement. Le vin se vend bien (10 dollars la caisse) et j’ai occupé beaucoup de place pour en produire rapidement et financer mes efforts. Le plus dur reste à venir, soit développer mes habitations jusque dans les derniers stades prévus par le jeu, c’est-à-dire les manoirs. Pour ce faire, je vais devoir produire beaucoup de nouvelles ressources et leur distribuer (meubles, tissu, vêtements…). On retrousse ses manches et on se met au travail !
Mars 1852. Environ un mois s’est écoulé depuis la dernière fois. De temps en temps, vos voisins vous demanderont de leur envoyer des ressources. Généralement c’est intéressant de les aider car ils vous assisteront à leur tour. Là, San Francisco me fournit du tissu à intervalles réguliers, contre de la pierre que j’avais expédiée alors qu’elle ne me servait pas encore vraiment. C’est sur ce point plutôt bien fait.
On notera en arrière-plan que j’ai effectivement progressé : on voit bien les deux carrières de pierre et de nouvelles fermes. C’est somme toute logique : plus de population veut dire plus de bouches à nourri. De plus, les six vignobles que j’ai bâtis au début me fournissent bien assez de raisin pour le vinifier… Et répondre à une autre demande, en provenance de l’armée. On le voit, il est possible de refuser. A ce stade, je suis à 316 habitants, mais il reste bien des étapes à franchir.
Fin mai 1852, on peut dire que ma ville a bien évolué depuis ses débuts très modestes, souvenez-vous. Les cabanes d’avril 1851 sont désormais de fières maisons en pierre, alors que des champs de coton et des filatures me fournissent des vêtements, que l’odeur du pain flotte dans les rues, et que le bruit des éperons du shérif décourage les criminels. Ailleurs, le sifflement des scies qui débite les troncs en planches se fait entendre et les effluves des divers alcools me promettent des caisses bien remplies ! Il me reste à conquérir le quart sud-est de la carte pour installer les bâtiments qui me manquent encore pour finir de développer les quartiers résidentiels. C’est quasiment ce à quoi je suis parvenu à la fin de l’année 1852.
Je dois toutefois régulièrement acheter de grandes quantités de bois, car, outre les planches, les gens veulent désormais des meubles ! Et cela ne leur suffit pas : il me faut des tailleurs de pierre pour façonner des blocs puis réguliers, des cordonniers pour fabriquer des chaussures, une église pour le soin des âmes, une école pour ces chers bambins… Sans oublier de vérifier les autres indicateurs comme la très importante nourriture. Je commence à manquer de place et tout n’est pas encore fini. Bientôt, je devrais importer du papier pour pouvoir imprimer des journaux. Heureusement, mes efforts touchent à leur fin.
En février 1853, j’ai exploité soigneusement l’espace restant pour bâtir ce qui me manquait. Je suis parvenu à avoir les manoirs requis et il ne me reste qu’à savourer la victoire, et aller vers le prochain scénario !
Au final, on le voit, 1849 ne révolutionne en rien le genre ni n’a des graphismes à la pointe de la technologie. De plus il n’est pas très difficile et il n’y a pas de volet militaire à gérer. Je me permets tout de même de le recommander aux amateurs de jeux de gestion et / ou du Far West, qui fait avec bonheur l’objet de plus de productions ces derniers temps, voir à ce sujet notre récent aperçu de Bounty Train. Peu gourmand en ressources, du récent et prometteur studio Somasim, ce city-builder 1849 se monnaie 17 euros avec son extension et garantit des heures de jeu bien sympathiques. Les plus hésitants se reporteront vers une promotion qui ne manquera pas d’arriver pendant les fêtes.