Retournons en Écosse pour la fin du long règne du roi Constantine II, le présent récit ira jusqu’à sa mort et verra le pays se renforcer de manière notable.
Entre révoltes et menaces
Nous nous étions quittés alors que j’avais une révolte sur les bras : les populations germano-scandinaves des Hébrides, refusant ma domination, me l’avaient fait remarquer à grands coups de bandes armées parcourant mes terres. Ne pouvant les laisser faire, j’avais convoqué les troupes pour mater cette rébellion.
Le résultat des affrontements est le suivant : en quelques mois, je suis parvenu à les ramener à la raison, et usurper les titres de leur traître de chef. Désirant mieux asseoir mon autorité, j’entoure l’opération d’une prise de possession officielle. Contre de l’or, cela me permet un surcroît de prestige non négligeable. Créer ou usurper des titres est une activité importante dans le jeu, même si le coût financier n’est pas négligeable.
D’ailleurs, ces remaniements m’amènent à prendre conscience de la nécessité de terminer mon entreprise de consolidation interne, avant de me lancer dans une nouvelle tentative de conquête. C’est pourquoi je décide de faire enfermer un autre potentiel rebelle : le chef Morgan de Ross.
J’ai des chances de réussites minimes, mais je suis prêt à courir le risque et, en cas d’échec, d’essuyer un conflit ouvert. A noter que si vous n’avez pas de raisons valables d’enfermer un personnage, les malus sont assez importants et là aussi l’entreprise peut échouer… A vous de voir si le jeu en vaut la chandelle.
Heureusement je n’ai pas besoin d’aller jusqu’à une guerre cette fois. Arrêté, le félon croupit dès ce moment dans mes geôles. Peut-être lui permettrai-je de racheter sa liberté dans un temps ? Il est aussi possible d’exiler des gêneurs, comme vous le verrez plus bas.
Pour l’heure, je créé un nouveau duché pour moi-même, rassemblant des comtés épars sous mon autorité. Le gain de prestige est grand. Or, c’est une valeur importante qui s’échange contre des bâtiments, lors d’évènements et compte pour beaucoup dans le calcul final des points.
Enfin, je poursuis mon œuvre de centralisation en diminuant les querelles tribales. C’est un travail de longue, de très longue haleine mais qui est utile au joueur au final, notamment en stoppant les guerres entre vassaux, un vrai poison. De plus, il est peu à peu possible de régner sur plus de terres sans malus en faisant ainsi.
Pour le moment, ma décision de liquider les conflits à l’intérieur du royaume s’est avérée plus bénéfique que je ne pouvais d’abord l’espérer. En effet, j’apprends que les Scandinaves, sans doute énervés de perdre du terrain en Écosse, préparent l’invasion de mon royaume ! Certes, ils mettront encore deux ans à venir et j’ai du temps pour me préparer. J’en profite pour rappeler que jouer avec ces puissances est vraiment intéressant, notamment depuis The Old Gods, sortie en 2013 déjà.
Là, il est heureux que je n’aie pas de révolte en même temps que leur future attaque. Gérer deux problèmes en même temps n’a rien de bien réjouissant, et peut même mettre l’existence de mon royaume en péril.
Dans le cas présent, l’invasion programmée ne laisse toutefois pas de m’inquiéter car le royaume du Danemark est puissant. Il entretient notamment une forte marine contre laquelle je ne peux pas grand-chose. Mes troupes ne pourront pas soutenir la comparaison seules. Nous verrons bien.
En attendant l’heure fatidique, j’entreprends donc logiquement de consolider mes défenses et, pour ce faire, j’ai besoin d’argent frais. Les impôts et évènements aléatoires ne suffisant pas, je recours à certaines méthodes bien pratiques.
L’une d’elles est de bannir un prisonnier qui attend la mort dans mes cachots. Contre sa liberté, l’infortuné voit ses biens être saisis au profit du trésor royal. Bien sûr, il se réfugie dans une autre cour et il n’est pas impossible de recroiser son chemin un jour ou l’autre.
Là, rien de tout cela et bien m’en a pris car, comme prévu, au printemps 889, le roi du Danemark me déclare la guerre en bonne et due forme. Bientôt, l’horizon va se couvrir de voiles hostiles, les plages de guerriers ennemis, et je crains le pire.
Une cascade de bonnes surprises survient, toutefois : je ne suis pas seul dans cette lutte !
Les seigneurs des îles britanniques mettent un temps leurs querelles de côté et se joignent à moi. Le péril viking leur fait bien plus peur à tous que des luttes de voisinage. Un grand nombre décide donc de s’allier à l’Écosse et, nos forces mises en commun, nous espérons bientôt tenir tête à la marée.
Dans ces cas où l’infériorité numérique peut être flagrante, j’applique souvent cette tactique-reine de Napoléon (même si la période du jeu n’a rien à voir) : concentrer le gros des forces en une armée.
Cela permet d’obtenir la supériorité numérique locale et de vaincre les armées ennemies les unes après les autres. Ce faisant, on contre leur principal avantage. Cela a donné une très belle campagne en 1814.
Évidemment, il faut agir vite car les autres secteurs (je n’ose parler de « front » pour le Moyen-Age) se trouvent vides ou presque de troupes en attendant…
Ma tactique s’est révélée payante. En gardant l’essentiel de mes troupes en un puissant corps de bataille, en le réunissant à celui de mes alliés, j’ai pu aligner autant d’hommes que l’adversaire : plus de 8000 de chaque côté. L’affrontement principal de la guerre a eu lieu à Dunkeld et a été sanglant…
Et ce surtout pour l’adversaire : il laisse près de 3000 morts sur le terrain, contre seulement quelques centaines de notre côté. La victoire est donc totale.
Je rappellerai là que le joueur n’a tout de même que très peu de prise sur le déroulement des combats. A charge pour lui de veiller à certains paramètres : les effectifs, le terrain, les chefs, la technologie, l’aide navale… Pour le reste c’est l’ordinateur qui choisit en dernière instance.
On voit aussi ce que je disais plus haut : la patrie la plus septentrionale de mon royaume est parcourue par les armées ennemies. On ne peut pas à la fois concentrer ses troupes et faire face à toutes les menaces ! Il faut faire des choix.
Néanmoins, le 2 avril 890, alors que j’achève la construction de terrains d’entraînement, la guerre a une issue heureuse pour mon camp. Il s’agit d’un statu quo, soit une paix blanche où personne ne gagne ni ne perd. Je peux difficilement espérer mieux.
En effet, j’ai tout de même enduré des pertes humaines et financières, et la petitesse de ma flotte, sagement restée au port, ne me permet pas de braver la mer du Nord pour aller châtier les Danois dans leur propre royaume.
Derniers agrandissements
Pourtant, je tente une action hardie, alors que les belligérants sont en train de panser leurs plaies. Mes troupes restent vaillantes et finalement assez nombreuses, du moins je l’espère, pour tenter l’invasion de l’île de Man, seigneurie solitaire et sans vrai allié.
Le plan est osé, mais le bénéfice me fait passer outre les difficultés.
Je l’ai dit : ma flotte n’a pas été entamée par la guerre avec les Danois, et les garnisons de l’île visée sont très médiocres. L’affaire est donc tentée. Le résultat est à la hauteur de mes attentes : alors que l’année 890 prend fin, une nouvelle province est adjointe au royaume d’Écosse.
Si je n’ai pas encore son sud historique, je me suis néanmoins étendu au-delà de ses limites naturelles et peux surveiller la mer d’Irlande depuis cette nouvelle possession. Les accomplissements de ces dernières années n’ont donc pas été négligeables car je suis parvenu peu à peu à constituer un domaine intéressant.
Néanmoins je n’en ai pas fini avec cette turbulente Scandinavie ! Après le Danemark, c’est au tour de la Norvège de me chercher querelle. L’invasion est cette fois prévue pour décembre 893.
La peste soit de ces envahisseurs gourmands qui n’auront de cesse de lorgner sur mes terres. Heureusement, j’ai peu à peu renforcé mes troupes et je compte sur le même sursaut que lors de la précédente guerre pour refouler l’ennemi à la mer. Évidemment, les choses peuvent aussi très mal se passer.
En attendant les Norvégiens, un peu téméraire, piqué au vif, je décide pourtant de m’emparer des Orcades sur lesquelles j’ai des vues depuis le début de la partie. Mon personnage n’est pas surnommé « le querelleur » pour rien…
Ce choix intervient à la fois car j’ai créé peu avant des revendications falsifiées sur ces terres, et car je ne souhaite pas que ces îles soient une tête de pont pour l’ennemi nordique.
En effet, elles restent aux mains de dynasties scandinaves et m’en emparer va permettre de sécuriser mon flanc nord, ainsi que d’unifier une bonne partie de l’Écosse actuelle sous mon sceptre. La guerre dans les Orcades débute donc sous le soleil d’août et s’achève à la toute fin de l’année 893, avec succès cette fois encore.
De plus, ravi, je me rends compte que les prétentions du roi de Norvège se sont évanouies. Il semble avoir renoncé à l’invasion de mes terres, ce dont je me félicite. Je suis même soulagé car je pense avoir risqué gros. S’il m’avait attaqué alors que j’étais encore aux prises dans les Orcades, j’aurai risqué une défaite, peut-être une déroute. Il faut tout de même prendre des risques parfois.
Et, le 3 mars 894… C’en est fini de mon premier personnage. Il décède de mort naturelle à l’âge de 53 ans, ce qui tout sauf ridicule pour l’époque.
Il aura été un roi intelligent, puissant, qui vit de nombreuses conquêtes et la consolidation de l’autorité royale. Son fils Donald lui succède, non sans perdre au passage de nombreux titres.
Les lois de successions sont telles que ceux-ci se partagent en début de partie. C’est assez frustrant, mais autant en être conscient dès le début.
Le roi est mort, vive le roi : souhaitons bonne chance à Donald III !
Pour plus d’informations sur Crusaders King 2, voyez nos différents articles dans nos archives ainsi que cette fiche sur Steam ou celle-ci chez Paradox.
A lire également sur mon site consacré à l’histoire militaire et sur le même sujet mais concernant une époque différente l’article Les Romains et l’Écosse, la première partie se trouvant directement ici, et la suite par là dans mes archives.