Voici en guise d’épilogue le sixième chapitre de ce récit de partie dans lequel vous avez pu voir un bel exemple d’une des manières de jouer avec l’URSS dans Hearts of Iron IV. Une vague rouge a submergé le monde libre, repoussant les combattants venus pour endiguer le déferlement des armées soviétiques. Partout les peuples grondent tandis que Staline enterre pour longtemps les espoirs des Alliés à l’ouest, et que la flamme vacillante de la liberté s’accroche désespérément, bien loin à l’est, aux confins de l’Asie.
La percée de Paris ôte aux alliés toutes les illusions qu’ils peuvent encore avoir en Europe de l’Ouest. Il ne s’agit pour eux plus que de limiter la casse, en évacuant le maximum de divisions vers l’Angleterre.
L’armée rouge fonce plein gaz vers les ports, où l’attend une opposition exsangue.
Patton est encerclé avec dix-huit divisions en Normandie, dont le fameux bocage ne suffira pas à sauver les américains et les derniers combattants français des divisions mécanisées de Zhukov.
A Dijon les corps mécanisés russes poussent vers la frontière suisse pour sceller le sort de tout un front durant l’hiver 1944 1945.
L’armée blindée soviétique est en passe de connaitre une nouvelle amélioration, révolutionnaire cette fois-ci.
Un modèle unique est prévu pour remplacer les chars légers, moyens et lourds qui se partageaient les missions jusque-là. Les moteurs plus efficaces rendent obsolètes les chars légers, et les blindés lourds sont trop coûteux au vu des nombreuses possibilités de l’infanterie de les éliminer en un moment propice.
Le T-54 augmentera la flexibilité des divisions blindées et remplacera avantageusement la myriade de modèles en service.
Le coup de grâce est porté en Provence, au moment où l’Espagne Républicaine est sommée par Staline d’abandonner sa neutralité – et se conforme bien sûr à cet impératif de toutes manières inévitable.
Le Comintern oppose désormais une ligne de défense continue aux alliés.
Les derniers combats en Europe ont lieu en Italie et en Suède, mais depuis longtemps, le gros de l’armée rouge se voit redéployé vers les frontières turques, qui rappelons-le ont rejoint les ennemis de l’URSS il y a plusieurs années déjà.
L’été 1945 marque la transition des opérations vers le front asiatique, tandis que les chasseurs de la VVS empêchent toute intrusion aérienne en Europe de l’Ouest.
Le nouvel ordre occidental communiste est d’ailleurs moyennement bien accueilli en Europe, malgré une politique d’occupation plutôt douce.
De nombreuses troupes d’infanterie et de police sont dépêchées pour limiter les sabotages d’usines et de voies ferrées que tentent partout des résistants.
Ce sont ces ponctions incessantes qui forcent le Soviet suprême à étendre pour la quatrième fois la conscription.
Les réserves humaines de l’URSS commencent à fondre au point d’entraver sérieusement la production industrielle. La qualité des recrues diminue elle aussi.
Les offensives sont compliquées au Moyen-Orient, où le nombre de troupes utilisables efficacement est diablement contraint par l’infrastructure rachitique.
Toutefois, la jonction entre les forces d’Asie Centrale attaquant l’Iran et le bras Sud de l’offensive en Turquie, qui s’est étendue vers les mandats français du Levant et la colonie britannique d’Irak, est opérée en septembre 1945.
L’Afrique est sans conteste entre mains alliées, il s’agit plutôt d’en verrouiller les points de contact que d’y progresser allègrement.
Des blindés sont envoyés d’urgence pour soutenir les Espagnols chancelants près du canal de Suez, et les troupes d’occupation en France se chargent désormais aussi de garder les côtes atlantiques de l’Espagne. Entre Gibraltar et Pékin, l’URSS fait le grand écart pour imposer sa volonté manu militari.
Après un long voyage de renforts via le transsibérien, les choses commencent à s’agiter en Chine aussi. Le Japon concentre ses efforts contre les Alliés, fort de l’immobilisme notoire du front chinois de ces dernières années.
Il n’y a pratiquement plus que troupes auxiliaires pour faire face aux vétérans soviétiques des campagnes européennes, chaque jour voit des centaines de kilomètres carrés s’échapper des griffes de l’empereur nippon.
Début 1946, c’est le sous-continent indien qui arrive à portée des généraux rouges. Ses riches ressources, notamment le caoutchouc manquant cruellement dans les combinats russes, ont le don d’attirer les convoitises du politburo.
Grandes espérances, rude chemin ! Les troupes soviétiques ont du mal à forcer le passage en Inde, car les États-Unis y ont mobilisé une bonne partie de leurs moyens. Face aux divisions mécanisées ultra-modernes des Américains, il faut faire jouer le nombre et l’aviation, mais les aéroports et chemins de fer délétères doivent être modernisés pour ce faire, et cela coûte beaucoup de temps.
Il faudra une pleine année pour sortir de ce bourbier, alors qu’en Chine Shanghai est tombée depuis longtemps et que les Japonais s’accrochent au terrain montagneux en guise de dernière chance.
La suite est plutôt prévisible, l’URSS dominera à moyen terme le continent eurasiatique, tandis que les Alliés et ce qui reste du Japon se retrancheront derrière mers et océans.
La marine soviétique n’est guère en état de jouer les gros bras. Un pivot technologique vers la marine est en cours depuis 1946, mais les usines de l’URSS sont liées par les besoins gargantuesques de l’armée de terre. Pas question de détourner les ressources vers la construction de docks portuaires tant que les Alliés gardent pied en Asie.
C’est donc le moment de clore cet AAR, qui promet un statu quo à longue durée, sans bataille navale décisive avant les années 50.
Vous n’avez pas eu une dose suffisante d’AARs Paradox ? Suivez Davout avec son AAR sur l’Écosse dans Crusader Kings II !
Précédents chapitres : AAR Hearts of Iron IV : valse soviétique, 1936 – 1937 – AAR Hearts of Iron IV : valse soviétique, 1937 – 1940 – AAR Hearts of Iron IV : valse soviétique, 1940 – 1941 , AAR Hearts of Iron IV : valse soviétique, 1942 – 1944, AAR Hearts of Iron IV : valse soviétique, 1944
Pour plus d’informations sur le jeu voyez notre article Hearts of Iron IV, un nouveau souffle pour la série puis reportez-vous à cette page chez l’éditeur ou à celle-ci sur Steam.
A lire également les articles suivants : Hearts of Iron IV : quels apports pour le patch 1.1 ? et AAR Hearts of Iron IV : triste mazurka polonaise.
Merci pour ce sympathique AAR. L’IA est encore assez faible pour le moment mais le jeu est très intéressant malgré tout. Et par rapport aux versions précédentes, le mutlijoueur est assez fluide