Accueilli à l’écran-titre par quelques mesures au piano de The battle hymn of the Republic, je rentre de plain-pied dans le prometteur Bounty Train, encore en bêta à l’heure où j’écris. Prometteur, il l’est déjà par son thème qui est assez peu traité dans le monde du jeu vidéo, les débuts du train, puis par ce qu’il propose au joueur. Voyons cela.
En voiture !
Vous incarnez Walter Reed, jeune homme dont le père vient de mourir sans avoir pu achever ses rêves de grandeur ferroviaire. Il vous lègue une bien petite affaire, qu’il faudra développer et mener à son terme pour toucher son héritage complet. Nous n’avons donc pas affaire seulement à une gestion de compagnie comme Train Tycoon, puisqu’un scénario et des missions secondaires sont disponibles, ainsi que des éléments de jeu de rôle.
Le joueur commence donc dans le Nord-est des États-Unis, à Portland, en 1861, avec une vieille locomotive et quelques wagons assez anciens. Un très petit pécule en poche, il doit se mettre en quête de sa famille dispersée dans tout le pays : chacun de ses membres dispose de parts dans la société familiale. Mises bout à bout, elles vont permettre de la contrôler pleinement (l’associé du père aimerait en faire autant) et d’aller vers l’ouest pour ouvrir de nouvelles lignes.
Sur ce canevas, il va falloir se développer en acceptant des contrats de transport de marchandises d’une ville à l’autre, en emmenant des passagers, en achetant un produit courant à un endroit et en le revendant ailleurs. Des évènements comme des incendies pouvant à cet égard faciliter le joueur, les villes concernées ayant une demande subite de nourriture ou de métal par exemple.
L’argent récolté va permettre d’acheter une nouvelle locomotive, des wagons plus résistants, des voitures pour transporter plus de voyageurs… Mais aussi de se procurer le charbon nécessaire aux déplacements, de payer des licences pour emprunter toujours plus de lignes… Et de défendre vos possessions !
Un environnement hostile
En effet, le jeu n’est pas de tout repos : aux avaries et pannes qu’on est en droit de rencontrer, s’ajoutent de mauvaises rencontres sur les routes, ou plutôt le long des voies. Ainsi, des hordes de bandits, indiens et détrousseurs en tout genre vont s’attaquer à votre train, à moins que vous ne payiez pour vous en débarrasser. Stratégie à court terme tant ils sont nombreux : bien souvent il faudra les combattre.
Or, j’ai parlé de hordes car, à ce stade du jeu, on en croise beaucoup trop ! De plus nous débutons en pleine Amérique de l’est, où rencontrer une bande de Cherokees sur le sentier de la guerre est tout sauf réaliste vu les dates et les lieux (à proximité de Washington par exemple)…
Heureusement, pour vous défendre, outre votre propre personne, vous pouvez disposer de wagons armés hélas assez chers en début de partie, et bien sûr engager divers compagnons aux spécialités nombreuses. Citons quelques archétypes, comme l’ingénieur doué en réparation, le spécialiste du lancer de dynamite, l’ancien militaire et son fusil à longue portée etc. Chacun a ses forces et faiblesses, et tous les personnages gagnent des niveaux qui débloquent des capacités supplémentaires. Un petit côté jeu de rôle assez plaisant, sans compter le plaisir de défendre son train, que tous les fans de westerns comprendront aisément.
De plus, au fur et à mesure que les jours passent, le joueur se retrouve en pleine guerre de Sécession (1861-1865). Le sud s’émancipe peu à peu, ce qui complique les choses et les relations que l’on peut entretenir avec chaque parti en présence. La chose est bienvenue et renforce réellement l’immersion dans les États-Unis de l’époque, bien qu’on puisse douter qu’en plein conflit, un train plus ou moins « neutre » soit capable de traverser les lignes sans réellement être inquiété.
En guise de conclusion et d’ouverture
Malgré ces petits raccourcis avec l’histoire, après quelques heures de jeu, on a envie de voir Bounty Train corriger ses erreurs de jeunesse et progresser vers un futur propice. Jeu de stratégie hybride, rapide à prendre en main, il nous invite à sauter aux commandes de notre machine pour suivre une histoire dont on veut savoir la conclusion.
Enfin, même si l’on passe beaucoup de temps à faire le même genre de missions et que le jeu n’est pas si simple, il change agréablement de thèmes très courants dans le domaine vidéoludique. Certes, je peux concevoir que l’Amérique des années 1860 n’éveille pas d’intérêt particulier pour un public européen.
Actuellement, Bounty Train est en accès anticipé et a déjà connu un patch le 27 août, le rendant globalement plus aisé à débuter, et un équilibrage est en cours fait sur le problème des ennemis que j’évoquais. Pour le moment, pas de traduction française par contre.
Pour plus d’informations sur le jeu, voyez cette page sur Steam Early Access, ou celle-ci chez Daedalic. La sortie de la version « finale » de Bounty Train est prévue en théorie en fin d’année.
original en tout cas !