Les jeux de stratégie sous licence Star Trek se font rares. Avec Star Trek : Alien Domain, un nouveau jeu par navigateur Web se propose de vous replonger dans cet univers de science-fiction. La trame du scénario est vite posée : vous vous retrouvez transposés dans l’espace fluide évoqué dans Star Trek : Voyager et essayez d’y survivre. L’espèce 8472 vous y a amené sans vous demander votre avis. Choisissez votre camp (Klingon ou Fédération), et commencez donc à rameuter les rescapés, explorer le secteur et développer une base de départ.
Le gameplay est relativement classique pour un jeu de ce type. Vous disposez d’une base de départ relativement limitée, prête à être améliorée par vos soins pour passer du statut de ridicule colonie à celui d’un quartier général digne de ce nom. Les améliorations coûtent des ressources et du temps. Le système utilisant le temps réel, le jeu continuera donc indépendamment de votre présence ce qui laisse des occasions de se faire attaquer.
Le deuxième élément de gameplay sera votre flotte. Vous pourrez y définir les vaisseaux à utiliser, les armes de ceux-ci, ainsi que les officiers en fonction de commandement, dotés de capacités spéciales. La flotte sera l’élément qui fera avancer le scénario. Au fur et à mesure de vos découvertes, l’histoire se fera plus claire et les batailles ne manqueront pas.
Les batailles, parlons-en. Elles devront surtout être préparées. Une fois la flotte lancée sur l’ennemi, il n’y a aura que quelques secondes pour activer des capacités spéciales. En ce sens, elles sont plutôt décevantes. À peine le temps de regarder les vaisseaux se faire face, les voilà déjà qui explosent. Les possibilités tactiques croissent avec le niveau d’expérience, mais se concentrent essentiellement sur l’utilisation des dites capacités spéciales. Dommage !
Le jeu propose des défis à plusieurs niveaux. Vous pourrez suivre le scénario principal (obligatoire au début, moins pour la suite), et en parallèle vous concentrer sur des évènements particuliers (des « boss » qui apparaissent à intervalles réguliers et varient selon l’envie des développeurs), ou encore vous adonner au traditionnel raid sur la faction adverse.
Ces raids ressemblent beaucoup à ceux d’un dinosaure du genre Travian, avec cependant quelques protections intégrées pour éviter l’éradication pure et simple en une nuit. Plutôt que de piller les colonies adverses, vous pouvez aussi attaquer leur flotte. Gloire et honneur (et ressources) attendent ceux qui affaibliront la faction adverse.
Penchons-nous sur l’interface. De manière générale correcte même si médiocrement intuitive, il reste des imperfections que l’on peut espérer voir éliminées d’ici la sortie. Les nombreuses fenêtres se superposent lorsque l’on cherche une option particulière, elles ne se ferment pas d’elles-mêmes alors qu’il est parfaitement inutile de combiner la vue de plusieurs fenêtres.
L’interface de bataille a été évoquée (spartiate !), la carte est passable, englobant trois niveaux d’orientation (système, secteur, ensemble du serveur). Il manque en général quelques infobulles pour informer rapidement et efficacement le joueur. Les graphismes en général sont, comparés à la concurrence, excellents.
Comme tout bon jeu par navigateur, Star Trek : Alien Domain nécessite d’y consacrer un temps conséquent. Une multitude de perfides mécanismes ont pour but de vous maintenir devant l’écran. Vous voulez accélérer une construction ? Les cinq dernières minutes de construction peuvent être passées – à condition de cliquer sur le bouton une fois ces minutes entamées. En restant en ligne plusieurs heures de suite (jusqu’à cinq !), vous obtiendrez des bonus. Il faudra juste – vous l’aurez deviné – confirmer de temps en temps que vous êtes bien là en cliquant sur le bouton approprié.
Le bonus en se connectant chaque jour, désormais un classique dans ce genre de jeux, est poussé à l’extrême. Il y a un bonus automatique, un bonus à activer manuellement (avec un bonus supplémentaires si vous avez un compte « VIP »), des bonus en accomplissant des missions simples chaque jour (à activer manuellement), et la possibilité limitée de s’entraîner sur des missions d’élite sera renouvelée toutes les 24 heures. Si cela ne suffit pas à vous motiver pour votre connexion quotidienne, veuillez consulter votre médecin.
Difficile à ce stade de développement de déterminer entre « Free to play » agréable et « Pay to win » poussif le coté vers lequel penchera le plus la balance. L’accès au jeu est gratuit. Les prix actuels pour des bonus payants divers et variés sont assez prohibitifs. De fait, le système de payement vous propose des paquets coûtant jusqu’à 300 $. En théorie, investir suffisamment d’argent devrait vous permettre de vous hisser à la tête d’un serveur sans problèmes. Reste à savoir qui voudra dépenser autant !
Au final, Star Trek : Alien Domain se trouve être un jeu fort agréable, malgré quelques faiblesses et un point d’interrogation sur l’aspect « pay to win ». Le développement n’étant pas terminé, on peut espérer une meilleure interface et une révision à la baisse des bonus payants. La gestion optimale de toutes les colonies et de toutes les options demanderait quelques membres de plus (une physionomie de poulpe serait idéale). Star Trek : Alien Domain est sympathique mais s’avère donc bel et bien un jeu chronophage. Évitez d’y toucher si vous craignez de perdre du temps.
Le jeu est en bêta ouverte depuis quelques semaines, pour rejoindre la Fédération ou l’empire des Klingons, rendez-vous à cette adresse : startrek.gamesamba.com