Sorti en août 2013, cette extension de la série Battlefield Academy, nous rappelle qu’en juin 1944, il n’y avait pas que les Alliés qui combattaient ! A la tête des méchant teutons, vous allez diriger vos troupes SS et autres avec comme seul but la destruction adverse par tous les moyens, comme dans la réalité. Heureusement, il ne s’agit que de pixels et de toute façon, les gentils gagnent toujours à la fin…
La série
La série Battle Academy modélise de manière simple les aspects de la Deuxième Guerre mondiale au niveau tactique. Cette simplicité apparente cache toute une gestion réaliste des combats. Tout est pris en compte, le moral, la balistique, les lignes de vue, tout.
Avant l’ère informatique, vous déplaciez des pions, lanciez des dés en vous référant à des tonnes de règles pour savoir, si le char était visible, s’il avait été touché et si l’obus avait perforé le blindage, fini, tout est directement calculé et affiché.
On comprend dès lors le succès de cette série dont le graphisme est assez basique, mais qui permet des parties rapides en solo ou en réseau (PBEM++). Cerise sur le gâteau : cette série est entièrement traduite en français !
Rommel en Normandie
Cette campagne va proposer une suite de 10 scénarios où vos multiples victoires ne changeront pas le cours de la guerre, stratégiquement vous passerez votre temps à reculer… Mais avant de parler victoire, il va falloir appréhender le bocage normand.
Les scénarios vous placent aussi bien en défense qu’en attaque. Vous allez commencer par faire de la chasse aux parachutistes le 6 juin 1944, pour ensuite lancer une contre-offensive vers les plages, qui en cas de succès vous propulsera en défense dans le bocage normand !
Un scénario retrace la mauvaise rencontre de la 22e Armored Brigade (7e Division blindée Anglaise) avec le Tigre de Michael Wittmann à Villers Bocage le 13 juin 1944. Plus généralement les scénarios simuleront aussi bien l’opération Epsom que l’opération Cobra pour finir par la fuite de la poche de Falaise.
En attaque, vous devrez gérer ensemble les facteurs « temps » et « matériels ». Si les quelques Panther et Tigre sont très supérieurs aux chars alliés, ils ne sont pas indestructibles. Foncez tête baissée et ils iront rejoindre le cimetière assez rapidement.
La reconnaissance est donc une des clefs de la victoire. Néanmoins connaitre la position d’un canon antichar n’enlève pas la capacité destructrice des très nombreuses troupes d’infanterie alliée. Ces dernières camouflées dans les champs ou derrière des haies sont meurtrières à courte distance.
On l’aura compris la gestion du terrain était primordiale pendant la bataille de Normandie, le jeu reflète complètement cet aspect. En défense, vous faites de même, avec des troupes moins nombreuses, une infanterie moins puissante, possédant quelques unités antichars efficaces contre les chars (vous vous en doutiez), mais très vulnérables sinon. Mais surtout vous avez vos fameux canons de 88mm, qu’il faudra protéger à tout prix.
Vos blindés sont rares et chers, à moins d’investir massivement dans des Panzer IV légèrement dépassés, qui font jeu égal avec les Sherman. Vous allez devoir arrêter les hordes blindées des Alliés en envoyant vos chars lourds faire le ménage aidés par vos chasseurs de chars, qui devront éviter de se faire repérer.
Les consignes sont simples : on tire et on se tire ! Vous recommencez le plus souvent possible et à force, vous finirez bien par détruire quelque chose. Les scénarios sont variés, assez inégaux en complexité et dans l’ensemble assez faciles (même au niveau de difficulté le plus élevé). Ils apportent leur touche de surprise avec l’arrivée inattendue de renforts, qui sont soit superflus, soit plus que nécessaires. Ils permettent de relativiser le choix initial d’achat de troupes.
L’intelligence artificielle n’hésite pas à contourner vos chars lourds pour les tirer de côté, de même qu’envoyer son infanterie en première ligne, afin que ces derniers épuisent leur tirs de réactions permettant aux nombreux chars alliés de s’approcher au plus prés.
Points positifs et négatifs
- La formule simple mais pas simpliste de Battlefield Academy.
- Le prix.
- Version française intégrale.
- Gestion tactique et diversité des scénarios.
- L’interface graphique quand même vieillissante.
- Le quadrillage de la carte, des hexagones aurait été préférable.
- Une IA pas toujours au top.
Studio – Éditeur : Matrix-Slitherine
Liens : fiche chez Matrix ; fiche sur Steam
Remarques : Battle Academy est bien entendu toujours soutenu par les développeurs mais le développement de la série semble lui avoir été arrêté depuis une bonne année déjà, la raison étant l’abandon du moteur graphique Stub, dépassé techniquement. La plupart des projets en chantier actuellement dans le groupe Slitherine s’appuient désormais sur un tout nouveau moteur graphique nommé Archon, dont on devrait plus entendre parler ces prochains mois et qui à l’avenir ressuscitera ou donnera naissance à de nombreux nouveaux wargames et jeux de stratégie.
A lire également nos précédents articles sur cette série :
Test de Battle Academy ; Test de Battle Academy – Operation Husky ; IA-t-il un wargamer dans mon PC ? Le cas de Battle Academy ; Test de Battle Academy : Blitzkrieg France, Test de Battle Academy 2 – Eastern Front et Battle Academy 2 : en route vers le front de l’Est !
Juste pour corriger une petite erreur dans le commentaire d’une vignette : le H35,c’est H comme Hotchkiss
C’est exact ! C’est moi qui avait envie de Somua S35… Dans le jeu, il s’agit bien d’Hotchkiss H35.