Sur le même principe que Door Kickers dont nous vous avons déjà souvent parlé, Breach and Clear est un jeu de combats tactiques dans lequel on gère un groupe de soldats des forces d’élites lors de missions spéciales, typiquement des actions anti-terroristes. Paru sur PC au printemps 2014 (et l’année précédente sur iOS), bénéficiant d’un joli moteur 3D, d’un système en temps réel pausable pour gérer ses ordres, et permettant de plus ou moins simuler tactiquement des situations moyennement complexes, le jeu a du fait d’un gameplay très moyen eu un succès mitigé. Sa suite Breach and Clear : Deadline est sortie cet été en reprenant la même formule, mais en la déclinant sur le thème d’une apocalypse de zombies. Si ce thème tend à devenir de plus en plus banal, trop de jeux l’utilisant, Deadline propose quand même ce qui n’est pas si courant une belle alternative tactique sur ce sujet. Alors, grande question, la réalisation technique s’est elle améliorée avec cette suite ?
Et bien force est de reconnaitre que non, du moins pas assez. Comme pour le premier volet de la série, tout simplement encore à cause d’un manque de finition flagrant, beaucoup d’imperfections s’ajoutant pour gâcher le plaisir. En y jouant on se rend vite compte que Deadline est aussi bancal qu’il est original. Certes le jeu est tout à fait jouable, tant qu’on peut s’accommoder de différents petits bugs et défauts, certains sans conséquences, d’autres par contre plus contrariants pour le joueur. Il suffit de voir les changelogs des 5 patchs sortis en juillet et en août pour s’en convaincre. D’ailleurs pour qui ne s’était pas embarqué immédiatement cet été dans l’aventure, notons que Deadline est désormais plus stable et mieux peaufiné.
Le jeu propose deux modes assez différents, l’un plutôt orienté action, un peu à la façon d’un STR, l’autre nettement plus tactique, où donc l’on peut en utilisant la pause précisément gérer ses unités, puis observer le déroulement des combats, et si nécessaire changer facilement ses ordres quand la situation évolue. Typiquement quand des ennemis arrivent par vagues successives par différents cotés. Ce nouveau mode tactique, dit Command Mode, est très plaisant une fois qu’on s’est habitué à l’interface et à la caméra.
Le scénario n’est pas le point fort du jeu, mais après tout Deadline n’a aucunement la prétention d’être un vrai RPG Tactique. De fait l’histoire suffit à accompagner le périple de nos soldats pour échapper aux hordes de zombies et au chaos en résultant. Les missions sont plutôt variées, même si elles tendent globalement à toutes se calquer à peu près sur le même modèle. A savoir se rendre à un endroit pour résoudre une situation, trouver quelques ressources, ou diverses informations. Et bien sûr affronter sur place, ou chemin faisant, de nombreux adversaires.
Les ennemis sont de différents types, ce qui invite un peu à modifier ses tactiques. En plus des zombies on devra aussi affronter des bandes de forcenés retranchés dans un endroit et tirant sur tout ce qui bouge. Il faut alors préparer son attaque pour éviter de se retrouver avec des blessés, voire des morts. Pas d’inquiétude toutefois, un mort dans vos rangs sera ramené à la vie quand vous retournerez dans l’un des différents abris.
Au fur et à mesure qu’on progresse on trouvera de l’équipement. Celui-ci est disséminé dans des caisses parsemant la carte. Ce qui incite certes à explorer mais est en général peu cohérent (tiens, quelqu’un a oublié une caisse de munitions au milieu d’une rue …). D’autant plus que le contenu de ces caisses est aléatoire, et qu’on tend a se retrouver avec des objets souvent inutiles. Objets que l’on pourra heureusement abandonner sur le sol quand l’inventaire de vos héros est rempli, ou ramener dans un petit QG temporaire, afin de les stocker, ou les démonter pour, bonne idée en théorie, améliorer un peu d’autres parties de son matériel.
En effet vos personnages ont un niveau et gagne de l’expérience, ce qui débloque des compétences plus ou moins utiles, mais les armes ont aussi des niveaux, ici d’efficacité. On tombe alors dans une logique de gestion de son équipement, qui au début est amusante, mais qui peu à peu s’avère répétitive et surtout, peu décisive dans vos actions. En fait on devine que les développeurs ont mélangé plusieurs gameplays éprouvés, mais n’ont pas trouvé l’équilibre nécessaire pour justifier ces mécanismes. Qui de fait font pièces rapportées et lassent vite.
Il en est quasi de même pour ses personnages. On peut personnaliser leur apparence, détail appréciable, mais surtout diversifier leurs compétences. On peut ainsi en début de partie orienter son groupe vers telle ou telle spécialité avec six classes de personnages. Toutefois les différents arbres de compétences proposent certes un choix assez large, mais dont l’intérêt va du peu convainquant au moyennement utile (un bon docteur est toutefois toujours utile …). Ainsi, comme pour l’équipement, et sauf quelques exceptions, on finit par ne plus prêter attention au développement de ses soldats.
De toutes façons, sans surprise l’IA n’est pas très redoutable non plus. Si vous êtes bien préparés, et ne foncez pas tête baissée, les combats s’enchainent assez facilement. En un sens c’est très bien, car fort logiquement on imagine mal une vingtaine de zombies pouvoir vraiment mettre en danger des soldats des forces spéciales, en bonne santé et de surcroit bien armé.
Évidemment il y a des cas où la situation peu soudain sacrément chauffer. Être dans un couloir étroit et ouvrir une porte pour découvrir que dans la salle derrière il y avait non pas 2 ou 3 mais 10 ou 15 zombies affamés, cela surprend. Surtout que le jeu gère bien les temps de rechargement des armes, donc il faut quand même prévoir son placement, afin d’avoir des tirs de couvertures qui éviteront à un coéquipier de se retrouver plaqué au sol par des zombies. Et puis il y a aussi quelques zombies « spéciaux » (dont certains maladroitement copiés sur le fameux FPS Left 4 Dead), plus coriaces et avec des caractéristiques plus dangereuses. Ainsi on se retrouve la majeure partie du temps confiant dans son potentiel offensif supérieur, mais, automatiquement, par excès de confiance on en vient à commettre des erreurs, certes rarement fatales, mais qui maintiendront assez le joueur sur ses gardes.
Derniers mots
Pour terminer, il manque aux combats dans Deadline un bon petit quelque chose en plus, même si globalement il faut quand même utiliser un minimum de tactique. Mais guère plus. Finalement sauf lors de certaines missions le joueur n’est pas assez mis sous pression, le sentiment d’être en danger n’est pas assez présent, on trouve trop de munitions sauf bizarrement pour certaines armes (mis à part au début je n’ai quasi pas pu utiliser de PM … par contre les cartouches pour les autres armes abondent), idem pour les soins même si de toutes façons les blessures n’ont que peu de conséquences. Breach and Clear : Deadline mélange beaucoup d’idées souvent intéressantes, mais ne parvient pas à trouver l’équilibre. On ne s’y ennuie pas trop, mais on ne s’y amuse pas trop non plus. Si les zombies vous manquent vraiment, voilà de quoi passer quelques soirées distrayantes, un bel interlude pour tuer le temps en attendant, au hasard, XCOM 2 à la fin de l’hiver prochain.
- En 3D et graphiquement plutôt joli et varié.
- Musique et bande-son correcte.
- Bien pour les passionnés de chasse aux zombies.
- Beaucoup de bonnes idées, mais la moitié sont mal réalisées.
- Ni vraiment STR, ni assez tactique …
- La gestion de la caméra est souvent ennuyante.
- L’interface aussi n’a pas été assez soignée.
Date de sortie : 20 juillet 2015
Studio – Éditeur : Mighty Rabbit Studios et Gun Media – Gambitious Digital Entertainment
Site officiel : deadline.breachandclear.com ou sur Facebook. Voir aussi www.breachandclear.com, ou par ici sur Steam, pour le premier volet de la série.
Prix : 19,99 € (sur Steam)
Jeu disponible aussi en français.
Il y a aussi un jeu du même genre sur le thème du braquage de banque – mais j’ai oublié son nom.
the masterplan ;-)
Oui, c’est ça. Canard PC a bien aimé. Je vais le guetter en soldes.