Poursuivons notre découverte de l’excellent Civil War II. Pour ma première vraie expérience de jeu, je m’étais attaché à refaire la campagne de Gettysburg, non sans un certain succès. Toujours débutant, je vais maintenant tenter une partie un peu plus longue, toujours du côté de l’Union, grâce à l’extension The Bloddy Road South qui se concentre sur l’avancée nordiste dans le sud profond.
Le contexte historique
J’ai donc choisi le scénario « Faire hurler la Géorgie à la mort », qui revient sur la campagne d’Atlanta de l’été 1864. Son nom reprend les mots terribles du commandant nordiste William Sherman. En fait, si, jusque-là, la guerre s’était en bonne partie concentrée sur la destruction des armées ennemies et était encore à son début perçue de manière « chevaleresque » par certains officiers… Sherman inaugurait avec cette campagne une nouvelle manière de voir les choses. S’il garde des buts militaires importants, comme s’emparer de la ville stratégique d’Atlanta, nœud ferroviaire et arsenal majeur de la Confédération, les moyens sont cette fois différents.
En effet dans leur marche vers le sud et la mer, on vit les armées de l’Union ravager les champs, déplacer des populations civiles, s’emparer de ressources, laisser les maraudeurs suivre l’armée pour piller etc. Bref, une préfiguration cruelle du 20e siècle qui, pour être sanglante, n’en fut pas moins très efficace et détruisit l’esprit de résistance des sudistes. John Keegan dans sa superbe synthèse La guerre de Sécession, n’hésite pas à écrire que ces choix firent de Sherman : « le nordiste le plus haï dans la Confédération. » La guerre change peu à peu de visage.
Heureusement, le jeu se concentre sur les opérations militaires et n’invite pas à devenir un boucher. Là mon but est de garder le contrôle de la ville de Chattanooga, important nœud ferroviaire, et de pousser au sud. M’emparer d’Atlanta serait une bonne chose pour les raisons que j’ai évoquées. Toutefois je n’ai que 11 tours pour y parvenir et, face à moi, des forces moindres mais bien concentrées et encore coriaces.
Les premiers tours
Les positions initiales sont les suivantes : mes troupes occupent les rives du Tennessee, prêtes à fondre sur le sud et la Géorgie. Si ma force principale, sous Sherman se concentre à Chattanooga, en face de la principale armée sudiste, à Rome, je dispose également de troupes non négligeables à Knoxville et des formations plus en arrière, à Nashville ou Bowling Green, qu’il va me falloir rapprocher par train ou la voie fluviale. On le voit, le terrain n’est pas si facile que cela, entrecoupé de nombreux cours d’eau et, grand problème du sud, assez peu riche en voies ferrées. La principale relie Chattanooga et Atlanta, en passant par Marietta. On se doute que les combats vont y être acharnés.
Mon premier mouvement offensif va être de m’avancer directement sur Rome avec une bonne partie de l’armée du Cumberland, tout en laissant une force respectable sur mes arrières et en approchant des troupes encore lointaines à Stevenson, et garder ainsi les passages sur le Tennessee.
Le combat qui s’ensuit est difficile, mais victorieux. Il semble que mon adversaire, Johnston, n’a pas encore eu le temps de concentrer suffisamment ses forces et j’ai eu l’ascendant numérique sur lui. Je l’ai donc forcé à abandonner la ville de Rome, mise en état de siège, et se retirer derrière la Coosa. Dans le même temps, je fais converger d’autres hommes dans ce secteur-clé et lève quelques unités de volontaires qui arrivent peu à peu sur le front.
Dans les extrémités est et ouest du périmètre couvert par la campagne, je n’entends pas non plus rester inactif. Mes troupes sont moindres, mais l’activité ennemie semble minime. Ainsi, j’envoie le 23e corps, fort de 3 divisions, s’emparer de Newport, mission dont il s’acquitte avec succès. A l’ouest, je rassemble des unités éparpillées, achemine des renforts par train et j’occupe le Tennessee avec quelques navires, qui m’offriront un bon soutien en cas de mouvement adverse.
L’affrontement s’intensifie
Fin juin, le mouvement au centre reprend. Je n’ai tout d’abord aucun mal à faire tomber Rome, gardée par quelques effectifs squelettiques sous Wheeler. Ceci fait, je décide de me porter sur Marietta, étape-clé vers Atlanta.
Les forces rameutées d’autres endroits vont me permettre de constituer une réserve vers la ville de Rome dont je viens de m’emparer. Elle aussi reliée par le chemin de fer, je n’aimerais pas la voir tomber aux mains de l’ennemi, qui me couperait ainsi de mes arrières.
Dans la chaleur de la fin du mois de juillet, alors que Sherman lui-même repose ses forces en deçà du front, un fort détachement sous Mc Pherson écrase Johnston à Marietta, que je peux assiéger à son tour. Le sudiste a réussi à se retirer avec de lourdes pertes certes, mais il n’est toutefois pas détruit et concentre ses forces sur Atlanta même, me promettant des heures difficiles pour m’en emparer.
A l’ouest, toujours pas de signes des soldats en gris… C’est pourquoi j’envoie une force assez modeste, composée en grande partie de milices du Kentucky à la valeur militaire médiocre, traverser la Buttahatchee et encercler Colombus. Au besoin, je me retirerai : il me reste suffisamment d’hommes sur la rive gauche du Tennessee pour tenir.
Du côté de Marietta, je repousse sans trop de difficulté une tentative sudiste de reprendre l’ascendant : la supériorité écrasante de mon artillerie, qui comporte notamment des pièces confédérées capturées m’assure une puissance de feu sans pareille.
Les positions sont donc les suivantes fin septembre. Depuis Rome, j’ai créé deux armées, renforcées de nombreuses troupes arrivant de l’arrière au fur et à mesure de ma progression :
– D’une part Sherman a suivi la Coosa et s’est emparé de Jacksonville. Il va suivre l’ennemi qui s’est retiré le long de la voie ferrée.
– D’autre part, la force principale sous Mc Pherson se concentre face à Atlanta, bien défendue et couverte par un énième cours d’eau, la Chattahochee.
Les derniers tours
Il me reste assez peu de temps, voyons ce que je peux encore accomplir. Tout d’abord le mouvement de Sherman dont j’ai parlé doit se poursuivre et je décide d’attaquer les forces de Leonidas Polk, qui m’attendent à Talladega. Je suppose (pari risqué mais finalement payant) qu’elles sont peu nombreuses, vu le nombre d’hommes sous les murs d’Atlanta.
C’est là, pourtant, que je joue mon va-tout, poussant toutes les forces disponibles dans la bataille, espérant écraser Johnston en utilisant la force brute, plus le temps de finasser.
L’affrontement est très indécis. La mêlée et le feu sont furieux et les pertes effroyables des deux côtés. Pourtant les sudistes réussissent à m’arrêter… Tout en préférant une retraite prudente sur Newman. Malgré le sort des armes qui me semble défavorable, l’ennemi a abandonné les lieux et je peux assiéger la ville.
Hélas le scénario prend fin à ce moment. Je n’aurai pas le temps de faire tomber l’objectif. Une nouvelle fois l’ordinateur n’est pas forcément tendre avec moi. Pourtant, si je n’ai pu m’emparer d’Atlanta faute de tours, j’ai réussi à prendre plusieurs villes et n’ai connu de déroute pour aucune de mes forces. Mes pertes ont été supportables, Sherman est en capacité de poursuivre son avancée, avec face à lui peu d’adversaires vers Kingston seulement. Quant à lui, Mc Pherson est en mesure de résister, semble-t-il à un retour offensive sudiste. Enfin, l’extrême est et ouest de la carte sont sécurisés.
Pour plus d’informations sur Civil War II voyez cette fiche chez Ageod ou celle-ci sur Steam.
A lire en complément nos articles suivants :
– Civil War II : la bataille de Gettysburg