Quatre DLC ont accompagné le débarquement récent sur Steam de Combat Mission – Battle for Normandy (CMBN) : Commonwealth Forces, Market Garden, Battle Pack 1, et Vehicle Pack. Ce dernier, dont le nom est très explicite quant à sa nature, peut néanmoins soulever des interrogations sur son contenu détaillé ainsi que sur la façon dont il s’articule avec le jeu de base et les autres extensions.
En effet, et cela surprend, la page produit sur Steam est plutôt avare en informations et en images, un peu comme si pour une raison qui nous échappe, les auteurs avaient voulu mettre ce DLC en retrait par rapport aux autres. La simple mise en téléchargement libre du manuel utilisateur aurait pourtant suffi à une parfaite information du consommateur, à peu de frais. Tant et si bien qu’il faut se résoudre à farfouiller dans les forums ou dans un coin chez l’éditeur où l’on trouvera quand même le manuel du CMBN Vehicle Pack chez Slitherine (ou chez Matrix – PDF lien direct) afin d’en apprendre davantage sur les véhicules proposés et leur répartition par pays. Ce que voici ici avec la traduction des descriptions et un résumé général du contenu proposé :
- Forces britanniques : 5
- Forces du Commonwealth : 5
- Forces américaines : 4
- Forces allemandes : 12
Soit, après avoir retiré les matériels communs à plusieurs nations alliées, 24 nouveaux modèles 3D distincts : majoritairement des blindés mais aussi des équipements (lance-flammes) et fortifications (canon anti-char abrité dans un bunker). Modèles plus ou moins courant dans les ordres de bataille, parfois ahistoriques, et dont la qualité graphique est équivalente à ce qui est proposé dans le jeu de base, c’est-à-dire correcte mais sans plus, compte tenu de l’âge du moteur graphique. En revanche, la modélisation précise des caractéristiques et performances des véhicules et des armes, un des points forts qui a fait le succès de la série Combat Mission, se veut toujours très réaliste. Certains blindés ajoutent de nouvelles fonctionnalités : par exemple le Sherman Crab au look inhabituel et capable de déminer, ou le SPW 251/16 Ausf. D équipé de deux lance-flammes latéraux.
Avant le portage sur Steam, le Vehicle Pack a été l’un des derniers DLC à être publié pour CMBN, donc mécaniquement aucun des scénarios ou campagnes du jeu de base et des extensions Market Garden et Commonwealth Forces qui le précèdent ne contient les nouveaux véhicules. Pour en profiter il faudra créer une Quick Battle (en n’oubliant pas de décocher l’option « rareté » sinon vous risquez par la suite d’être bloqué pour l’achat de certaines unités), élaborer son propre scénario ou encore se tourner vers les productions de la communauté qui les prévoient dans leurs ordres de bataille. Il y en a bien mais pas en grande quantité non plus, compte tenu de l’audience somme toute réduite auquel ce DLC s’adresse. Qui plus est, pour utiliser les nouveaux véhicules dédiés aux forces britanniques et du Commonwealth, il est indispensable de posséder le DLC idoine.
Au final, ce que l’on pouvait pressentir de prime abord se confirme : à 20€ le CMBN Vehicle Pack semble d’abord destiné aux inconditionnels de Combat Mission, férus d’historicité ou de blindés, voire avec un profil collectionneur, qui auront à cœur de voir à l’écran tel ou tel véhicule, pour simuler les finesses tactiques qu’il peut apporter. Si vous débutez dans la série, cet add-on n’est clairement pas un « must have » et si d’aventure vous souhaitiez acquérir un premier complément, il vaut mieux vous tourner vers les DLC CMBN Commonwealth Forces (voir cet article) ou CMBN Market Garden, mais il faudra alors ajouter une dizaine d’euros.
En savoir plus
Les pages produits du CMBN Vehicle Pack sont ici sur Steam, ou encore ici sur Battlefront. Pour obtenir la liste complète des nouveaux véhicules, c’est par là chez Battlefront ou dans cette discussion sur Steam.
A noter que si vous achetez chez Matrix ou chez Slitherine, une fois l’achat réalisé, vous pouvez demander une clef Steam au travers de l’interface client. L’opération est traitée automatiquement et vous recevez la clef immédiatement. Ceci est aussi valable pour les trois autres DLC pour Combat Mission – Battle for Normandy.
Pour plus d’informations sur Combat Mission – Battle for Normandy, voyez cette fiche sur Steam et celle-ci chez Matrix Games, puis dans nos archives, par exemple notre article Combat Mission Normandy – Commonwealth Forces : Les Britanniques en Normandie.
Description des véhicules et équipements
Forces britanniques
Churchill Mk X LT
Une mise à niveau avant le jour J des anciens chars Churchill Mk III avec un blindage supplémentaire pour la tourelle et les côtés de la coque, et l’installation du canon de char standard de 75 mm. L’armure supplémentaire le rendait plus susceptible de survivre aux tirs de canons antichars de calibre moyen à des distances de combat standard.
Crocodile Churchill
La version « Croc » de Churchill VII avait un lance-flammes installé dans la coque avec une remorque à carburant remorquée derrière en plus des armes à tourelle standard de Churchill. La portée efficace de projection de flammes n’est que d’environ 100 m avec environ 80 secondes de carburant. Churchill Croc utilise ses armes de tourelle standard pour engager des cibles plus éloignées. Lorsque vous visez quelque chose à moins de 100 m de l’avant du Croc, le lance-flammes est généralement utilisé. Si la cible n’est pas directement devant vous, vous pouvez faire pivoter le Croc pour faire face à la cible avant de vous mettre à portée pour assurer l’utilisation du lance-flammes.
Churchll AVRE
L’un des véhicules les plus insolites à voir en action dans Combat Mission ! L’AVRE était utilisé par les unités du Royal Engineer pour franchir des obstacles ou des défenses fixes. Son canon de char normal a été remplacé par un mortier « Petard » de 290 mm qui pouvait lancer une charge explosive de 18 kg (40 lb) jusqu’à 80 m. Pour d’autres tâches de déminage, l’AVRE pouvait démonter une équipe de 3 sapeurs lourdement armés pour détruire des cibles et nettoyer les champs de mines. Notez que lors de l’achat de l’AVRE en tant que véhicule individuel, il n’y a pas d’équipe de sapeurs.
Sherman Crabe
Une solution pour le déminage était le char « fléau » Sherman, connu à l’époque sous le nom de Crab. C’est un Sherman par ailleurs normal avec l’ajout d’un tambour rotatif monté à l’avant de fabrication britannique avec de lourdes chaînes attachées. L’idée était que les chaînes feraient exploser les mines ou les rendraient inutilisables. Tactiquement, trois Crabs ont avancé pour créer des voies dégagées tandis que les deux autres du peloton ont fourni une couverture avec leurs canons de 75 mm. Lorsque la commande Clear Mines est utilisée, le fléau fonctionne et est généralement capable de faire exploser toutes les mines avec lesquelles il entre en contact. Malheureusement, il est possible que certaines mines n’explosent pas, ce qui signifie qu’il y a toujours un risque de pertes lors du déplacement d’unités dans des voies dégagées.
Bunker AC 6pdr
Une option pour les branches d’infanterie et d’infanterie blindée est un ATG 6pdr enfermé dans un bunker en béton armé, avec équipage. Bien que cet arrangement n’existait pas dans la vraie guerre, c’est une unité utile pour les joueurs de Quick Battle.
Forces du Commonwealth
Priest Kangourou
Les Forces canadiennes ont été les premières à utiliser à grande échelle des véhicules blindés de transport de troupes entièrement chenillés. C’étaient des improvisations de campagne fabriquées à partir d’artillerie automotrice américaine « Priest ». Les canons ont été retirés, des armures ajoutées et des bancs placés pour que les troupes puissent s’asseoir. Des unités spéciales ont été créées pour transporter environ un bataillon d’infanterie au combat. Comme pour les halftracks, l’idée était d’amener les Kangourous le plus près possible du combat, et de ne pas les exposer délibérément aux tirs ennemis. Les joueurs qui ont un kangourou entièrement chargé touché par un tic AC sauront pourquoi l’efficacité de cette tactique était discutable.
Stuart Kangourou
Les forces du Commonwealth ont retiré les tourelles des chars légers américains « Stuart » anciens ou endommagés afin de transporter de petites équipes au combat. Ils n’étaient pas utilisés par des unités spécifiques, ce qui signifie qu’ils sont une option générale pour les unités qui utilisent des transporteurs universels, des voitures blindées ou des Stuarts. Cela différencie la modification Kangaroo de la version Recce, car la reconnaissance s’est vu attribuer un équipage dédié.
Reconnaissance Stuart III
Les forces du Commonwealth retiraient souvent les tourelles des chars légers Stuart afin de leur donner un profil plus bas et une vitesse plus élevée, des caractéristiques très avantageuses pour un véhicule de reconnaissance. À la place de l’armement de la tourelle se trouvait généralement une mitrailleuse lourde de calibre .50 montée sur un pivot. Ces Stuarts modifiés étaient connus sous le nom de Stuart Recces.
Lance-flammes portable Mk 2
Affectueusement appelé « bouée de sauvetage » par les troupes, en raison de son réservoir circulaire, le lance-flammes à dos standard du Commonwealth a une portée effective d’environ 100 m et suffisamment de carburant pour 10 secondes d’utilisation.
Bunker AC 6pdr
Une option pour les branches d’infanterie et d’infanterie blindée est un ATG 6pdr enfermé dans un bunker en béton armé, avec équipage. Bien que cet arrangement n’existait pas dans la vraie guerre, c’est une unité utile pour les joueurs de Quick Battle.
Forces américaines
Sherman Crabe
Les expériences américaines avec des chars anti-mines s’étaient concentrées sur des « rouleaux » qui faisaient exploser des mines par pression. Il y avait des retards techniques et de production qui signifiaient qu’aucun n’était prêt avant la fin de 1944. Entre-temps, un très petit nombre de kits de fléaux britanniques ont été installés et utilisés par les forces américaines, en particulier les combats autour de St. Lo.
M12GMC
Normalement un atout de soutien hors carte, le 155 mm M12 GMC était parfois appelé en première ligne pour faire face aux défenses allemandes tenaces. En particulier les batailles de forteresse le long de la côte française. Entièrement chenillé mais légèrement blindé, le M12 a une bonne mobilité et une terrible protection de l’équipage. Ils sont mieux utilisés pour les missions « shoot and scoot » contre les points forts ennemis identifiés et supprimés.
Lance-flammes M1A1
Le lance-flammes à dos standard de l’armée américaine disposait de plus de carburant (environ 15 secondes) que le britannique Mk2, mais il avait environ la moitié de la portée. La tactique standard consistait d’abord à identifier la cible ennemie, à la supprimer, à nettoyer ou à supprimer les positions de soutien, à déplacer l’équipe de lance-flammes en place, à attaquer, puis à se retirer rapidement. Cette tactique a produit de bons résultats au détriment du temps et de l’effort global. Raccourcir les tactiques a tendance à entraîner plus de pertes dans l’équipe de lance-flammes et moins de résultats positifs contre l’ennemi.
Bunker AC de 57 mm
L’infanterie américaine et l’infanterie blindée ont la possibilité d’acheter des bunkers renforcés en béton contenant un canon antichar de 57 mm et un équipage. Ceux-ci n’ont jamais existé dans la vraie guerre, mais sont de bonnes options pour les joueurs de Quick Battle.
Forces allemandes
Geschützwagen 39H(f) 75mm
Sous la direction créative du major Becker, un grand nombre de véhicules français capturés auparavant sous-utilisés ont été convertis pour une utilisation de première ligne. S’appuyant sur le succès du Marder I, basé sur le châssis français Lorraine Schlepper, les coques du Hotchkiss 39H ont été converties en tueurs de chars à toit ouvert. Un Pak40 a été installé avec une nouvelle superstructure qui a produit un véhicule d’aspect plutôt étrange. Ils ont été utilisés par le propre bataillon Sturmgeschutz 200 de Becker, qui était attaché à la 21e division Panzer. Vous pouvez les trouver dans le « Bataillon Sturmgeschutz (mixte) » de la branche Armor.
Geschützwagen 39H(f) 105mm
Une autre conversion Becker était identique au 39 (f) 75 mm mais utilisait à la place un obusier de 105 mm. Certains ont été utilisés comme substituts de l’artillerie automotrice Wespe, mais ils se sont également avérés avoir des capacités de destruction de chars décentes. En conséquence, la plupart ont été utilisés aux côtés de leurs frères et sœurs de 75 mm dans le bataillon Sturmgeschutz 200 dans un rôle de tir direct. Vous pouvez les trouver dans le « Bataillon Sturmgeschutz (mixte) » de la branche Armor.
Grille (début)
Le Sd.Kfz. 138/1 Ausf. H, ou Grille, était un véhicule d’artillerie automoteur basé sur le Panzer 38(t) Ausf. H. La Grille était un Panzer 38(t) Ausf. Châssis H avec la tourelle retirée et une superstructure blindée ajoutée. Un canon d’infanterie lourde sIG 33 de 150 mm et des compartiments à munitions ont été ajoutés dans la superstructure.
SPW 251/16 Ausf. D
Aussi appelé Flammpanzerwagen, ce halftrack avait deux lance-flammes de véhicule, un monté de chaque côté. Six Flammpanzerwagens sont affectés à la compagnie Pioneer de chaque régiment de Panzergrenadier.
SdKfz 135/1 150mm
Plus tôt dans la guerre, les Allemands ont réussi à convertir le châssis français Lorraine Schlepper en chasseur de chars Marder I. Avec de légères modifications, la conception du Marder I a été adaptée pour utiliser un obusier de 150 mm. Le véhicule résultant a été utilisé comme substitut de l’artillerie automotrice Hummel.
Panzerkampfwagen R-35 731(f)
Un grand nombre de chars légers français Renault 35 capturés ont été mis en service allemand avec des modifications mineures. Ils étaient souvent déployés avec des équipages allemands pour des tâches anti-partisanes en Italie, en Sicile, en France, sur le front de l’Est et dans les Balkans. Cependant, la concentration la plus élevée a été utilisée par un bataillon Panzer de la 21e Panzer Division en France.
Flammpanzer Char B-2(f)
Un nombre important du plus lourd des chars français, le Char B-1, ont été capturés après la capitulation de la France. Utilisés pour diverses tâches d’occupation, une poignée a été convertie en chars lance-flammes. La portée effective est d’environ 50 m avec environ 60 secondes de flamme. Ceux-ci ont vu très peu de combats, mais ont joué un rôle important (bien que limité) dans la contre-attaque des parachutages de Market Garden en septembre. La période de septembre nécessite le module Market Garden.
Flakpanzer 38(t)
Un petit nombre de châssis tchèques 38 (t) ont été utilisés pour monter un canon antiaérien Flak 38 de 20 mm. Ceux-ci ont été délivrés principalement pour reconstruire les divisions Panzer en France en tant que premier véhicule anti-aérien entièrement chenillé utilisé par les Allemands. Ce n’était pas un succès car le canon de 20 mm n’était pas à cette époque une excellente arme pour combattre les avions de combat rapides.
Halftrack U304(f)
L’Allemagne n’a jamais eu assez de demi-chenillés pour équiper entièrement ses divisions Panzer et Panzergrenadier, et le remplacement de l’inventaire des semi-chenillés dans les unités reconstruites était généralement peu prioritaire. Cela signifiait que de nombreuses formations en Normandie comptaient sur le transport par camion au lieu des semi-chenillés. La 21e Panzer Division réformée avait peu de modèles SPW 251 standard pour ses bataillons Panzergrenadier. Pour remédier à cela, le major Becker a utilisé la grande quantité de semi-chenillés U304 français non armés capturés pour créer des substituts aux halftracks 251/1 (transporteurs), 251/3 (commandement), 251/7 (génie) et 251/10 (commandant de peloton). Cela a été fait en dépouillant le châssis et en le reconstruisant avec une superstructure blindée à peu près équivalente à un SPW 250. Ironiquement, tant de ces véhicules étaient converti que la 21e Panzer Division avait plus de transport blindé que la plupart des Panzer Divisions de première ligne.
Hummel
Le Sd.Kfz. 165 obusier automoteur, surnommé le « Hummel » (bourdon), a été conçu pour fournir aux divisions Panzer allemandes un soutien d’artillerie mobile. Conçu en 1942, le Hummel a vu pour la première fois une action majeure lors de la bataille de Koursk en juillet 1943. Le Hummel utilisait le même châssis III/IV que le Nashorn, combinant des pièces des Panzer III et IV. Au-dessus de ce châssis, une superstructure légèrement blindée à toit ouvert abritait un obusier sFH 18 L/30 de 150 mm et un équipage de six personnes. Bien que l’obusier de 150 mm ait un puissant effet explosif, le Hummel n’a pas été conçu pour le combat de première ligne et est très fragile face à quelque chose de plus gros qu’une mitrailleuse moyenne (et même les armes légères sont une menace terrible si elles peuvent tirer dans le compartiment ouvert !). Par conséquent, vous devez utiliser ce véhicule avec précaution en ne l’exposant pas indûment au feu ennemi.
Lance-flammes Flammenwerfer 41
Le Flammenwerfer 41 était un lance-flammes portable utilisé par l’Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale. Le lance-flammes transportait 28 kilogrammes de carburant et pouvait le tirer à une portée d’environ 32 mètres. Les lance-flammes étaient généralement utilisés soit par des ingénieurs de combat, soit par des unités spécialement formées, et utilisés pour déloger les soldats ennemis des positions fortifiées résistantes aux explosifs ou aux tirs d’armes légères.
Bunkers avec canon AC
Élément de base de certaines lignes et réseaux fortifiés allemands, les bunkers armés de canons antichars pouvaient constituer un formidable défi lorsqu’ils étaient correctement liés à une ligne défensive avec des mitrailleuses et des mortiers ou de l’artillerie. Dans ce Vehicle pack, les bunkers allemands peuvent être équipés des canons antichars Pak38 50 mm, Pak40 75 mm ou Pak36r 76 mm. Les bunkers AT Gun se trouvent dans les branches d’infanterie et d’infanterie blindée pour toutes les nations et tous les services, par opposition à la branche des fortifications pour les bunkers normaux.
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