Combat Mission – Cold War : AAR A Beautiful Morning (1)

Couvrant la période de 1979 à 1982, Combat Mission – Cold War laisse le joueur expérimenter avec un arsenal et un équilibrage des camps évolutifs, selon l’année choisie, tant les changements technologiques furent importants à cette époque. Du M48 au M1 Abrams côté US, du T-55 au terrible T-80 côté soviétique, cette évolution se ressent en jeu et demande aux joueurs de chaque camp d’appréhender différemment la bataille en fonction de l’année jouée.

L’AAR ci-dessous est un résumé, issu d’une partie multi-joueurs en PBEM particulièrement chaotique et difficile à décrire en détail. Jouée sur un PC portable d’entrée de gamme qui ne met pas vraiment en valeur le jeu, déjà techniquement limité, certains clichés restent tout de même agréables et permettent de s’immerger le temps d’un instant dans cette bataille tendue et aux multiples rebondissements.

26 Septembre 1981 – 08h00 – Baadorf, Spessart (Allemagne).

Depuis qu’elle a traversé la frontière il y a six jours, l’armée soviétique avance tel un rouleau compresseur au détriment des troupes de l’OTAN qui se dressaient sur son chemin. Avec un jour d’avance, elle a réussi à achever l’encerclement de Francfort et atteindre le Rhin. Alors que certaines forces américaines en retraite ont réussi à traverser le fleuve, d’autres ont été piégées dans des poches entre les colonnes soviétiques en progression. L’une de ces poches se situe à Spessart, une région vallonnée et boisée à l’Est de Francfort, à la frontière entre la Hesse et la Bavière.

Je suis le Lt. Col. William Bill Clarkson de la 3rd Armored Division. Les affrontements de ces six derniers jours ont mis à mal mes troupes, les pertes sont colossales. L’étau se resserre pour nous et les 5000 autres américains présents dans la zone. Nous sommes isolés, encerclés. Fini le support aérien, trop risqué, les soviétiques dominent le ciel.

Nous devons agir vite. Avec les survivants sous mon commandement nous formerons dorénavant la Task Force Fisherman. En collaboration avec la Task Force Swimmer, plus à l’ouest, nous tenterons de percer la poche de Spessart en deux endroits et de sauver le maximum d’entre nous.

La mission

Mon objectif principal est de percer la poche de Spessart, dont la limite est représentée sous la forme de trois lignes au nord à franchir.

L’objectif secondaire, plus classique, est d’infliger un maximum de dégâts aux forces soviétiques afin de faciliter l’évacuation des troupes alliées en retrait.

Six zones d’intérêt (NAI) ont été repérées par notre service de renseignement, qui nous recommande de les visiter.

Au départ du village de Baadorf, deux kilomètres plus au sud, ma stratégie consiste dans un premier temps à créer trois fronts,  qui convergeront progressivement une fois les unités ennemies détectées et affaiblies.

Mes forces

– 1 équipe QG
– 1 section de fusiliers
– 1 section de blindés
– 1 section de reconnaissance intégrant 2 M150 TOW
– En support hors carte, 1 M198 ainsi qu’une équipe de mortiers
– Des renforts arrivent d’ici 5 minutes. 1 section de fusiliers, 1 de blindés ainsi que du support AA inconnu.

Forces ennemies

Probablement un bataillon d’infanterie motorisée soutenu par des blindés et des ATGM. Également et très probablement du support aérien.

La zone

Secteur ouvert de 2.5 x 2.5km avec collines et zones forestières. Des engagements de longue distance sont attendus et ce dès la sortie du village. Le sol est sec et le vent souffle de l’ouest.

Localisé à l’ouest du village et en pleine forêt, le point le plus haut de la carte, s’il n’est pas parfait, saura m’offrir un panorama acceptable sur l’ouest et le nord ainsi qu’une bonne couverture. Je décide donc d’y poster une équipe en lien direct avec les unités du front Ouest, qui ne tardera pas à localiser plusieurs BMP ainsi que des escouades d’infanterie AT.

C’est d’ailleurs sur le front Ouest que les premiers échanges vont apparaître. Équipé de missiles antichar filoguidés (ATGM TOW), technologie des années 70, mon chasseur de char M150, positionné en défilement de tourelle (Hulldown) repère un bmp à la lisière de la forêt centrale et s’apprête à faire feu mais…

Mon adversaire me croyant plus loin derrière a donné l’ordre à ses troupes de prendre le contrôle de cette position. Alors que son BMP franchit la colline qui nous sépare et commence à viser le M150, un M113 arrivant tout azimut mitraille le blindé ennemi, endommage sa tourelle puis le met hors de combat.

Surpris, le soviétique rebrousse chemin avec ses forces restantes, qui disparaîtront de mon champ de vision. Ne se doutant de rien, le M150 finit paisiblement son tir et élimine immédiatement sa cible. Partie de ping-pong quantique, un missile de provenance inconnu endommagera à son tour le canon d’un de mes chars M60A1 positionné en hulldown aux abords du village…

Les troupes du front central ont rejoint sans accroc la première ligne de forêt. Je vais maintenant temporiser et positionner sur toute la longueur de l’infanterie pour surveiller la ligne suivante, le temps que les équipes Ouest et Est stabilisent leur front et commencent à progresser.

Les renforts sont arrivés ! Protégées par un mur composé de multiples fumigènes pour éviter un second missile, la majorité des unités rejoindra le front ouest et le reste ira compléter le front Est.

Sans surprise, la forêt centrale grouille d’ennemis, camouflés à la fois par la dense végétation et le terrain irrégulier. Un premier groupe d’infanterie en hauteur sera dispersé par une grenade, s’en suivront de multiples fusillades et une chasse à l’homme aux conséquences désastreuses pour mon adversaire, qui perdra le contrôle de la zone.

Un aperçu de la forêt. Un terrain accidenté et une végétation dense qui rendent la prise de contrôle lente et difficile.

Sur le front Est les événements tournent au drame. Après avoir neutralisé une poignée de soldats cachés en forêt, un tireur au RPG met fin à ma domination et neutralise deux M113. Faisant fi de toute convention, je fais venir un blindé AA vulcan pour solutionner le problème.

L’artillerie lourde soviétique résonne et pilonne mes troupes centrales. Malgré l’ampleur de l’attaque une seule victime est à déplorer et je décide de profiter de la fumée générée en tirant avec mes tanks des fumigènes, qui serviront à camoufler davantage l’avancée d’une partie de mes troupes en direction de la prochaine ligne boisée.

Ci-dessus (image 14).

Situation globale à 00h48. On remarque au centre un début de convergence, ainsi que l’arrivée surprise d’un BMP ennemi depuis l’extrémité Ouest qui gênera à la prise de contrôle du point NAI 5 et participera à la destruction d’un M113 (puis d’un second plus tard). Plus au sud, en pointe de forêt, l’arrivée d’un M113 qui aura pour but de surveiller la zone pour le reste de la mission et accueillir au calibre 50 toute unité ennemie voulant se diriger vers l’Est.

Ci-contre (image 13, mini-vidéo en basse résolution).

Ici un exemple d’étroite ligne de tir et de démonstration technologique post Seconde Guerre mondiale.

Je perds un M113 qui, outre ses facultés d’assaut sert aussi de stock d’armes et de munitions, notamment Anti-Tanks.

Vue aérienne du front Est, qui malgré l’absence d’icônes rouges est loin d’être nettoyé.

La progression dans la forêt centrale se fait lentement mais sûrement. Aucune victime US à déplorer pour l’instant.

Des blindés ennemis font une brève apparition au nord, à laquelle un de mes M60A1 répondra à deux reprises. Mais à deux reprises l’obus frôlera le toit de sa cible.

M’approchant de la lisière et de l’ennemi, je couvre mon avancée par du tir de suppression. Par l’infanterie d’abord, mais la forêt dense rendant l’action futile je passe rapidement sur du tir croisé avec deux M113.

Si je n’ai repéré jusqu’à présent que du BMP, deux chars font leur apparition à l’extrême nord. Fort heureusement pour moi, ce n’est pas le fleuron de la gamme Soviétique !

Le plan se déroule à merveille et mes unités sont sur le point de se regrouper.

Au nord de la forêt centrale sont repérés à la lisière un BMP et des foxholes. Un autre groupe d’infanterie surveille quant à lui et sans surprise la route venant du sud. Leur position, anodine à première vue, va s’avérer être un enfer pour moi. Comble de malchance, plusieurs tirs au tank et au M47 Dragon (lance-missile portatif, ancêtre du Javelin) vont être effectués depuis l’Est et absolument tous vont rater le blindé, parfois de quelques centimètres seulement.

Coup de pied dans la fourmilière version 155mm, signé par les scouts placés en début de partie, dans le secteur Ouest. Si certaines fourmis rouges seront balayées par les balles de mon M113, d’autres refont leur apparition après 25 minutes d’absence mais seront attendues en haut de la colline par une escouade d’infanterie prête à faire feu.

Mon ennemi aussi était prêt à faire feu. Loin d’être seul sur ce secteur, le groupe ennemi surveillant la route venant du sud s’avère lourdement accompagné. Mitrailleurs, mais surtout grenadiers dotés de lanceurs automatiques AGS-17, protègent le nord de la forêt centrale. Véritable hécatombe, la pluie incessante de grenades ne laisse aucune chance à mes unités et me force à rapidement revoir mon approche.

Et si les grenades ne suffisaient pas, le support aérien de mon ennemi commence son ballet mortel. Mes trois unités Anti-Aériennes se mettent de concert pour l’en empêcher mais cela ne suffira pas et une poignée de blindés dont un char M60A1 seront détruits par l’attaque.