Dominions 5, le retour surprenant d’Illwinter Games

Même si je ne peux pas m’attarder sur chaque nouveauté intéressante autrement que par le biais de ma publication mensuelle, l’Actu vidéoludique du Captain, il arrive que des sujets retiennent particulièrement mon attention. Et c’est là qu’intervient la chronique « Point Vidéoludique », occasionnelle et qui commence ici avec la véritable surprise du mois de septembre : les deux Suédois d’Illwinter Games sont en effet ressortis de nulle part pour annoncer la parution prochaine de la suite de leur fameux jeu de stratégie-tactique médiéval-fantastique.

Pour ceux qui connaissent mon blog / site depuis longtemps, vous savez pourquoi cette série est importante, et cela tient en un chiffre : 92. Entre mes deux tests, mon guide de jeu, et mes cinq récits de partie en multijoueur en plusieurs dizaines d’épisodes, 92 articles de ce site parlent de Dominions IV : Thrones of Ascension, sans compter ma série YouTube.

Qu’est-ce que cette série Dominions ?

Dominions est la deuxième série développée par deux passionnés, après Conquest of Elysium, centrée sur des personnages et des héros menant dans un monde hostile des bandes de guerriers. Dominions a tout de suite pris les choses plus au sérieux, en élevant le point de vue. Vous dirigez une civilisation, avec sa capitale, sa population, ses ressources, ses impôts, ses commandants, ses mages et ses guerriers. Dans un monde divisé en provinces, contrôlées par des troupes indépendantes ou par des civilisations rivales, vous devez vous étendre pour propager votre foi.

En effet, votre population est unie dans la croyance en un dieu, dieu que vous avez créé de toute pièce avant la partie. Ce dieu donne des bonus ou des malus à votre civilisation, et des bonus à vos troupes sacrées suivant ce que vous avez choisi, et c’est la foi en lui qui conditionne votre victoire en ce bas-monde.

Vous construisez des temples, vous recrutez des prophètes et des prêtres, et vous voilà en compétition avec les autres fois des autres civilisations, dans le simple but de massacrer les hérétiques et d’imposer dans le monde une seule et unique foi : la vôtre. Vos dieux peuvent d’ailleurs se matérialiser sous la forme que vous aurez choisi avant la partie, et peuvent être de grands chercheurs, de redoutables guerriers, ou d’immondes démons.

Entre le premier épisode paru en 2001, et le quatrième paru en 2013, les chiffres parlent d’eux-même : on passe de 600 à 2000 unités différentes, chacune ayant des dizaines de caractéristiques et de compétences spéciales, de 400 à 800 sorts répartis dans sept écoles magiques autour de neuf magies différentes, 300 objets constructibles par vos mages avec les bonnes gemmes et permettant de personnaliser davantage vos héros, le tout combinable avec une des 75 nations, réparties en trois âges.

Avec un style visuel assez daté, la variété reste pourtant de mise. La phase stratégique au tour par tour sur la campagne se double d’une phase tactique que vous préparez à l’avance : formations, ordres généraux, sorts généraux, disposition. Au moment du combat, vous n’avez plus qu’à regarder comment vos troupes interprètent leurs ordres, rounds de combat après rounds de combat.

Voyez mon article Des débuts fantasques (tiques ?) – Dominions 4 : Duel Dédoublé, épisode 01 duquel sont tirées les trois images suivantes pour mieux vous faire une idée générale du jeu.

 

Mon magnifique dieu…ou tas d’os… Vous voyez de haut en bas la magie, les effets sur les troupes sacrées quand elles sont bénies, les bonus et malus des provinces où on croit en vous, et quand vous arrivez dans la partie.
Les différentes provinces, ici partagées en trois camps. Moi au nord, les indépendants de Kark, et mes deux adversaires à l’est et au sud.
Une bataille acharnée entre Arcoscephale et Bogarus. Comme vous le voyez en haut à gauche, les sorts pleuvent.

 

La magie ne bouge pas. En-dessous, vous voyez les sorts spécifiques accordés à vos prêtres grâce à votre magie. L’écran du dessous est complètement nouveau : vous pouvez dépensez des points de bénédictions. Vous voyez donc les bonus magic weapons (améliorer les dégâts) et far caster (lancer des sorts de plus loin), mais aussi wind walker, qui permet j’imagine de voler, et qui nécessite que votre dieu soit vivant et présent. Tout en bas, vous voyez que ce dieu est dormant : il ne sera disponible qu’après un certain nombre de tours, donc la compétence sus-citée ne sera pas active dans ce laps de temps.
Dans l’écran de province en haut à gauche, vous apercevez ainsi le nouveau paramètre : recruitment.
Vous ne pourrez rechercher qu’une école de magie à la fois, obligeant à des choix drastiques (ou du moins plus drastiques qu’auparavant).

Warriors of the Faith

Dominions 5 : Warriors of the Faith reprend donc le flambeau de la série, et revoit un certain nombre de choses, que nous allons détailler maintenant en mettant les mains dans le cambouis.

Bénédictions multiples

D’abord, la bénédiction est entièrement revue. Rappelez-vous, vous choisissiez au départ un dieu qui pouvait choisir une des neuf magies. Au niveau 9, vous obteniez une bénédiction puissante pour vos troupes sacrées, par exemple la régénération des points de vie avec 9 en nature, et une bénédiction mineure à partir du niveau 4, comme une amélioration de la compétence d’attaque avec la magie du feu au niveau 4. Désormais, un niveau 7 dans une magie par exemple vous accordera sept points de bénédictions, à répartir dans les nombreuses créées pour l’occasion, coûtant un ou plusieurs points.

La seconde nouveauté pour la bénédiction, c’est que les plus puissantes nécessitent que votre dieu soit vivant dans ce monde, et non pas enfermé quelque part, attendant son heure. De même, la magie du sacré va se renouveler considérablement : les sorts de vos prêtres dépendront aussi désormais des magies de votre dieu. Les prêtres d’un dieu du feu brûleront les ennemis, ceux d’un dieu de terre les transformeront en pierre.

Le recrutement

On trouve trois types de troupes : les troupes locales, présentes dans la province ; les troupes de fort, recrutables uniquement si vous possédez un château ; et les troupes qui ont besoin de bâtiments spécifiques. Pour recruter, il fallait de l’or, c’est-à-dire la somme totale de l’impôt récolté dans toutes les provinces où peuvent passer vos percepteurs (donc oubliez vos provinces isolées en territoire ennemi), et des ressources, produites localement, province par provinces, excepté dans les forts qui en importent davantage en puisant dans les provinces adjacentes.

Désormais, une nouvelle notion apparaît : celle des points de recrutement. Ceux-ci dépendent tout simplement de la population de la province. Celle-ci n’influait que sur les revenus et la recherche de vierges à sacrifier pour la magie du sang, mais maintenant, vos troupes militaires en dépendront. Les unités les plus avancées et chères demanderont plusieurs points de recrutement.

Les forts

A l’époque de Dominions IV, vous pouviez à l’aide d’un commandant, d’un grand nombre de pièces d’or et d’une poignée de tours construire un fort, de niveau différent en fonction de la nation jouée, et de l’âge dans lequel vous êtes. Dans Dominions V vous ne pourrez construire au départ qu’un simple fort entouré d’une palissade, et qui pourra seulement par la suite évoluer pour devenir un château-fort, toujours en fonction de la nation et de l’âge.

Mieux, les plus importants forts vous permettront de recruter plusieurs commandants par tour. En effet, la règle avait toujours été auparavant par province d’avoir une limite d’un seul commandant recrutable. Désormais, les plus gros châteaux permettront d’en recruter plusieurs petits par tour, ou un qui prenait originellement deux tours en un seul.

Le combat

Rappelez-vous, lorsqu’un combat s’engage, dans Dominions IV vous n’êtes qu’un simple spectateur ayant paramétré le comportement général de vos troupes à l’avance. Au round de l’attaquant, il avance ses troupes, tire, combat, et lance des sorts. Puis c’est au tour du round du défenseur, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’un vainqueur se dessine. Désormais, ce sera du temps réel. Les deux côtés viendront s’affronter en même temps. Le combat apparaîtra un peu moins rigide, à n’en pas douter. Quelques petites modifications seront aussi de mise : les boucliers pourront être brisés en morceaux si les coups reçus, comme ceux des géants, sont très puissants, et certains sorts prendront un peu plus de temps pour être lancés.

D’autres changements

Hormis d’autres détails précis racontés par les bêta-testeurs sur des forums spécialisés, les développeurs annoncent aussi un certain nombre de changements : l’hiver aura un vrai impact sur les provinces les plus froides en limitant le mouvement, le mouvement stratégique va être revu pour avantager davantage les nations qui ont des troupes non-volantes mais rapides, la recherche ne pourra concerner qu’une école à la fois, la déroute pourra être mieux contrôlée avec de bons commandants, et encore des nouvelles nations, de nouveaux sorts, de nouvelles unités.

Derniers mots

Amis de jeux complexes, prenants et intéressants, vous serez ravis de voir apparaître fin 2017 un jeu qui arrive à se renouveler encore. Après les trônes d’ascension qui justifiaient plus ou moins le quatrième épisode, le cinquième fera la part belle aux bénédictions et aux troupes sacrées. Cela promet. Vous pouvez nous retrouver dans la section Mundus Bellicus consacrée, malgré la grande perte de contenu en 2016 suite à des bugs du site. Nous organisons régulièrement des parties multijoueurs, et sommes en lien avec des forums qui en organisent encore plus sous la direction du sieur Oor-Tael. On attend en tout cas cet opus pour début novembre avec beaucoup d’impatience.

Les combats seront désormais en temps réel !
  1. Sans vouloir casser l’ambiance, je me souviens parfaitement d’une interview des devs expliquant qu’avec Dominions 4, ils avaient poussé le moteur à l’extrême limite de ses limites, si l’on peut dire. Et que le futur du jeu ne pouvait passer que par un nouveau moteur… ce qui n’était pas une mince affaire pour un petit studio.
    Il semblerait d’ailleurs qu’ils aient contourné (éludé ?) l’obstacle : à voir les screenshots et la liste des évolutions, le moteur n’a pas changé, et on est plus face à un Dominion 4 V2 qu’un véritable Dominion 5.
    Mais bon, toute amélioration est bonne à prendre, et ne boudons pas notre plaisir !

  2. D’ailleurs je sens que les possesseurs du 4 ( qui se retrouve à 95% dans le 5 ) vont devoir payer plein pot et ça ne sera pas super agréable ^^

    • C’est sûr que personnellement, je me vois mal remettre 32 € (le prix officiel du 4) pour ce qui me semble plus être une V2 qu’autre chose.

  3. 36€. Je les aurais mis sans difficulté avec un nouveau moteur ou des grosses ruptures fonctionnelles, Mais là, j’attendrais les soldes …. ;-D

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