On peut dire que le studio français Amplitude ne cesse de nous éblouir. Le premier Endless Space avait surpris par son approche du 4X plus accessible que ceux de son époque (Galactic Civilizations 2, Distant Worlds, Armada 2526 …). Endless Legend nous plongeait dans un univers de Fantasy loin des poncifs du genre, elfes, nain et autres orques pour nous proposer des peuples originaux et un gameplay qui l’était tout autant. Leur roguelike Dungeon of the Endless renouvelait également le genre avec ses mécaniques bien à lui. Et maintenant, retour aux sources et à une bonne dose d’originalité avec celui qui se veut le concurrent des champions du genre, Endless Space 2 !
Beau comme un cargo spatial
Comme pour Endless Legend, ce qui frappe immédiatement c’est la direction artistique. Le jeu est magnifique, des artworks soignés, des modèles 3D foisonnants de détails, étoiles, planètes, vaisseaux, rien n’a été laissé au hasard, tout semble lié à un univers bien particulier, celui des Endless.
De la présence de la vaporeuse Brume autour d’anomalies spatiales aux vrilles des Persistants s’étendant entre les systèmes stellaires, en passant par les illustrations des héros ou des missions, la patte graphique particulière aux jeux de la série Endless se ressent dans l’ensemble de l’expérience de jeu. Dépaysement garanti !
De plus, nous étions habitués depuis le premier opus à de belles musiques, mais Amplitude s’est ici dépassé. Les thèmes de chaque peuple et les musiques d’ambiance générales nous transportent le temps d’une partie dans un autre monde.
Oui, un 4X vraiment pas comme les autres
Ce n’est rien de le dire, pour un genre aussi exploité que celui-ci, proposer des nouveautés de gameplay est indispensable pour faire face à la concurrence.
Une des spécialités de la série est de proposer des factions au gameplay asymétrique. Dans la plupart des 4X, les différentes factions auront des avantages ou des handicaps dans différentes spécialités, nous auront ceux avec un bonus de production, ceux avec un bonus de croissance ou un type de construction unique.
Ici, chaque faction se démarque par des façons de jouer différentes. Par exemple, la plupart des factions doivent coloniser des planètes en y envoyant des vaisseaux colonisateurs (mécanique classique es 4X spatiaux), mais :
- Les Vodyani ne colonisent pas les planètes et vivent à bord de colossales arches spatiales voyageant de système en système.
- Les Lumeris, fidèles à leur nature mercantile, achètent des avant-postes sur les planètes et peuvent les échanger avec d’autres factions.
- Les Persistants étendent leur réseau de vrilles qui relient les planètes distantes à l’arbre mère.
Et cela varie pour beaucoup d’autres éléments, par exemple l’United Empire peut « acheter » sa recherche ou ses constructions avec de l’influence. Ce qui impose une approche totalement différente des autres factions qui utilisent elles l’influence principalement pour convertir les autres peuples à leur propre faction.
Un autre élément original est la gestion des partis politiques. Chaque action dans le jeu aura un impact sur l’une des idéologies politiques. Par exemple construire un vaisseau de guerre renforcera vos partis militaristes alors que nouer une alliance profitera aux pacifistes et que voir votre population croitre impactera les écologistes.
Vos planètes étant peuplées par différentes races, votre population réagira plus ou moins bien aux variations politiques, et lors des élections, les partis en tête proposeront le vote de nouvelles lois vous permettant de personnaliser encore un peu plus votre empire.
It’s a Dust world
Comme toujours dans les jeux de la série, deux éléments sont centraux, les Endless et la Brume (Dust).
En évitant de spoiler, les Endless sont une race de précurseurs ayant laissé leur marque dans cette galaxie, et dont vous apprendrez certains secrets en accomplissant des missions proposées au long du jeu.
La Brume, substance merveilleuse qui n’est pas sans rappeler le Mélange de Dune, permet à un empire d’obtenir de puissants avantages, constructions industrielles ou militaires, réparations de vaisseaux endommagés, ou pouvoirs déblocables ou encore les héros.
Ces héros représentent une part importante du jeu, formés dans la mystérieuse Académie, dont la possession vous dévoilera certains secrets, ils peuvent mener vos forces au combat, administrer vos planètes ou diriger les partis politiques.
Sur la Terre comme au Ciel
La guerre dans Endless Space 2 est sans doute un des éléments qui divisera le plus, comme de bien entendu.
Les combats, tant terrestres que spatiaux, se joueront via des séquences cinématiques non contrôlables par le joueur. Bien que pouvant être observés en détail (plus pour les combats spatiaux que terrestre), on n’y est que simple spectateur. Mais, attention ! Chaque choix dans le design des vaisseaux ou dans la stratégie et la formation à adopter aura une importance cruciale.
En effet les vaisseaux peuvent être personnalisés de multiples façons, et avant chaque bataille, un choix de stratégie (distance d’approche, armes favorites) et de formation (divisions de groupes, couverture et absorption de dégâts) impacteront le déroulé de l’affrontement.
Les batailles terrestres, bien que moins détaillées vous demanderont également de personnaliser vos troupes (proportion d’infanterie, de blindés, d’aviation) mais également de modifier et d’améliorer chacune de ces trois armes.
La fin justifie les moyens
Malgré ses originalités, Endless Space 2 n’en reste pas moins sur certains points un 4X spatial plus ou moins « classique ».
Stellaris (de Paradox, voir notre test) nous proposait une expérience où la victoire n’était pas le but, les conditions de victoires étant difficilement atteignables, seul le voyage, et non la destination importait.
Ici, de façon plus standard, le jeu propose plusieurs conditions de victoires (score, recherche, conquête, domination, merveilles …) qui ne sont pas sans rappeler celles d’un Master of Orion ou d’un Civilization.
Bien que cela nous donne un jeu moins « roleplay » que le titre de Paradox, les optimiseurs et micromanagers y trouveront plus leur plaisir dans la façon d’optimiser leur partie pour tenter de « battre » le jeu en difficulté Endless. A ce niveau, bon courage !
Le plus gros point négatif pour ce jeu comme son prédécesseur , peut être celle de la simplicité des combats ou l’on assiste comme un spectateur et ou l’on agit pas directement.
Détrompez vous, les combats peuvent être très complexes, les paramètres sont très nombreux et précis