Sorti l’été dernier, Field of Glory – Empires avait fait très bonne impression aussi bien à votre serviteur que dans le reste de la presse spécialisée et chez les joueurs eux-mêmes à en croire les évaluations sur les sites de vente et de jeu. La seule ombre au tableau que nous relevions dans le test et qui surnageait ailleurs : la diplomatie était embryonnaire et le comportement de l’IA dans le domaine était anarchique.
Il y a quelques jours, un patch imposant a été publié par les développeurs. Son titre est révélateur : Diplomacy update.
Après une série très rapide de patches consécutifs à la sortie, le jeu était entré dans une phase de calme depuis cet automne. Tout cela n’était qu’apparence : dans les coulisses, le travail continuait avec une bêta annoncée publiquement à la fin de l’année dernière. Puis, fin février, le patch tant attendu arriva !
Première chose à noter, sa gratuité totale. Considérant le contenu apporté et l’état du marché du jeu vidéo, c’est très honorable et remarquable de la part des développeurs et de l’éditeur. D’autres compagnies en auraient fait un DLC à acheter au prix fort. Bravo, donc !
Le changelog est en effet assez conséquent et l’on s’en rend compte en jeu. Ce qui frappera le plus le joueur sera la présence de nouveaux choix diplomatiques. A sa sortie, le jeu proposait quelques traités (alliance, coopération, vassalisation) et pas grand-chose de plus. L’IA était dans le domaine assez chaotique, oscillant entre agressivité aveugle et refus catégorique de la moindre discussion même à son avantage.
Les possibilités de base présentées dans notre test sont toujours là mais elles ont été étoffées par de nombreuses interactions.
Premier exemple d’ajout notable, il y a maintenant un système d’échange qui concerne presque tout en jeu : il est possible d’échanger l’or, le métal, des unités, des effectifs et même des objectifs voire des provinces. L’IA use et abuse d’ailleurs de ces possibilités, parfois avec une insistance un peu lourde. C’est valable pour du commerce « équitable » comme pour des tentatives d’extorsion de voisins agressifs ou dominateurs. Il est intéressant de recevoir des offres du type « renoncer à votre objectif dans notre territoire en échange de cette belle somme et de ces 4 unités spéciales », l’aspect vivant du jeu en sort grandi.
Deuxième exemple, il est maintenant possible d’annexer diplomatiquement les États-clients, bien que l’IA s’en sorte en la matière mieux que moi ! C’est une avancée notable depuis la sortie du jeu, notamment parce que la période couverte regorge d’exemples historiques, particulièrement pendant l’expansion romaine. C’est aussi une nouvelle possibilité de gameplay : il est possible de s’étendre autrement que par la conquête pure et simple, et bien que cette dernière reste au cœur du jeu tout cela enrichit considérablement le gameplay.
Troisième exemple, la gestion de la « diplomatie de guerre ». Enfin, il y a d’autres issues possibles à une guerre que « j’occupe les provinces que j’ai prises ». Un vrai système de traité de paix existe à présent où tout est négociable : vassalisation, demande de points d’héritage, demande de provinces, main d’oeuvre / effectifs, unités. On salue le changement ! Il est enfin possible de punir / extorquer / soumettre une puissance gênante sans forcément l’occuper si on ne désire pas le faire. Attention cependant, la conquête de provinces n’est plus automatique et il faut maintenant les réclamer durant les négociations. L’auteur de ces lignes s’est fait berner une ou deux fois avant de s’en rendre compte.
On l’aura compris, cette mise à jour est indispensable et accroît les possibilités ludiques et la rejouabilité de manière notable. Field of Glory – Empires donne à présent l’impression d’un jeu fini sur tous les plans, ouvert à d’autres développements. Un tel patch, à l’écoute des remarques de la communauté et fait consciencieusement, fait espérer des extensions futures !
Enfin, le patch comporte son lot d’ajustements de l’IA et de rééquilibrage des mécanismes. On signalera la fin de l’agressivité absurde de l’IA (les micro-tribus déclarant joyeusement la guerre à leur gigantesque voisin), des paix plus rapides (l’IA n’attend plus 25 ans avant d’envisager la négociation) et tout un tas de micro-réglages habituels dans un patch.
Que vous soyez toujours adepte du jeu ou que vous l’ayez laissé un peu sur le côté en attendant des évolutions, il est temps de le ressortir des bibliothèques numériques et de se laisser reprendre au piège du « encore un tour de plus ».
P-S : à l’heure où j’achève ces lignes, nous apprenons qu’une première extension est en projet, avec pour cadre la grande époque de l’Empire Perse et, en filigrane, les conquêtes d’Alexandre.
Pour plus d’informations sur Field of Glory – Empires, voyez cette page chez l’éditeur ou celle-ci sur Steam, puis notre article Field of Glory – Empires : veni, vidi, ludi ! Ou encore ce dossier Field of Glory – Empires : trucs et astuces et ce précédent AAR Les guerres des Gaules dans Field of Glory – Empires (3).
Concernant Field of Glory II, voyez cette page chez l’éditeur ou celle-là sur Steam. A lire également en complément notre AAR sur la bataille d’Alésia, puis ce récit de partie sur la bataille de Marathon, cet AAR sur une bataille rapide prenant pour cadre César en Britannia, ou ce précédent récit de partie sur la bataille de Larissa. Et notre test.
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