Seconde partie de ce récit évoquant un des voyages ludiques hypothétiques que permet Hearts of Iron IV, ici en jouant l’Italie dans le contexte historique à l’aube de 39-45. Direction l’Espagne alors que Mussolini déploie des volontaires pour profiter du chaos entre les républicains et les nationalistes qu’il soutient.
A peine les canons se sont-ils tus en Afrique orientale comme vu dans le premier chapitre que l’Italie est confrontée à un nouvel épisode guerrier. Après l’arrivée d’un front populaire au pouvoir en Espagne, le soulèvement d’une improbable coalition de généraux putschistes et de partisans de la monarchie opposés à ce mouvement politique a plongé la péninsule ibérique dans le chaos. Le monde a les yeux tournés de ce côté-là de la Méditerranée alors que les territoires contrôlés par les deux camps se sont globalement dessinés au cours de l’été et que les opérations militaires ont débuté. Plusieurs puissances sont déjà intervenues ou s’apprêtent à le faire pour l’un ou l’autre camp et Rome craint d’être laissée à l’écart.
En plein automne 1936, Mussolini décide donc soutenir les généraux contestataires avec l’envoi de trois divisions de « volontaires » pour ne pas attirer trop l’attention. Si personne n’est dupe (ils sont en uniforme italien, avec du matériel italien), les réactions mondiales sont très limitées face à ce coup de force. L’objectif est double: soutenir les putschistes tout en continuant à engranger de l’expérience, au combat comme dans la connaissance du matériel. Le corps expéditionnaire est pour l’occasion confié au bouillant Italo Balbo qui arrive en Galice à la fin du mois d’octobre. Sa première mission est de réduire les dernières poches de résistance républicaine dans la région de Bilbao avant de gagner le front principal.
Cette partie est jouée avec Hearts of Iron IV version « Husky » 1.9 en mode normal, tous les DLC majeurs, tous les DLC mineurs gratuits. Au sujet du patch 1.9, voyez aussi cet article.
Pour plus d’informations sur Hearts of Iron IV, ne manquez pas notre dossier Sur le front des DLC de Hearts of Iron IV, classement général des extensions du jeu. Puis voyez cette page chez l’éditeur ou celle-ci sur Steam. Ou encore le wiki officiel. A lire aussi dans nos archives notre série d’AAR Hearts of Iron IV : valse soviétique (première partie).
Les troupes italiennes se comportent honorablement en Espagne. Malgré la relative faiblesse de leurs moyens, elles participent activement à la prise de Bilbao et du Pays Basque. La chute de ce bastion du Nord permet de concentrer toutes les troupes nationalistes qui y étaient occupées sur le front central où se déroulent la majeure partie des combats. Cette tâche accomplie, les Italiens du Corpo truppe volontarie se dirigent vers la partie sud du pays où il est prévu qu’ils participent aux actions contre Malaga puis Grenade. La région est d’importance de par sa base navale et la proximité de Gibraltar. Après quelques semaines de transit et de repos, les troupes lancent l’assaut à la toute fin de l’année 1936, décidément riche en événements pour l’Italie.
Sur le plan diplomatique, le gouvernement a choisi de ne pas se rapprocher de l’Allemagne, pourtant désireuse d’un tel mouvement. La décision n’a pas été prise simplement, mais a eu la faveur du roi qui n’aime pas les Allemands. D’ailleurs, malgré une faction germanophile dans les coulisses du pouvoir, Berlin n’est pas vraiment appréciée en Italie. De plus, le temps n’est pas loin où les deux pays étaient en guerre et où les troupes italiennes bloquaient les Allemands en se positionnant au Brenner (1934).
Si l’échec du front de Strésa est passé depuis par là, l’hystérie est finalement vite retombée. Les têtes se sont refroidies et un projet est peu à peu apparu : l’Italie se ménagera son propre espace de puissance en Méditerranée et dans les Balkans. Le tout en suivant les opportunités qui se présenteront et en jouant des divisions entre les autres anciens vainqueurs de 1918 et l’Allemagne revancharde. Qu’ils s’étripent, on tirera les marrons du feu pendant ce temps !
L’Espagne n’est donc qu’une étape. Le moment est ensuite venu de régler les vieilles querelles avec un autre voisin bouillonnant, la Yougoslavie, dont l’Italie réclamait jusque-là certains territoires.
NDLR : cet article est ouvert à tous, ne nécessitant pas d’abonnement pour être lu. Vos abonnements sont importants pour que la Gazette du wargamer puisse continuer d’évoluer tout en proposant aussi des articles en accès libre. Pour soutenir le site et son équipe, abonnez-vous.