La réussite de la campagne Kickstarter de Heroes of Normandie – Big Red One, c’est à dire la seconde version du jeu sorti en 2013, a permis aux bordelais de Devil Pig Games d’enchaîner rapidement avec deux extensions. Celle dédiée au jeu en solo, dont nous avons parlé il y a peu, et une intéressante boîte consacrant le jeu aux combats sur les plages et leurs abords immédiats. Allons y faire un saut pour voir de plus près le sable chaud normand, et les bunkers allemands qui nous y accueillent chaleureusement.
Bloody Omaha est le premier battlepack pour Heroes of Normandie – Big Red One, disponible depuis peu. Le futur second battlepack, Battle for Caen, qui a également réussi sa propre campagne sur Kickstarter le mois dernier, sera consacré comme son nom l’indique clairement à la bataille de Caen, et plus généralement à l’opération Cobra et en bonne partie aux canadiens. Extension oblige, un battlepack nécessite évidemment la boîte de base du jeu.
Au niveau des unités, vous aurez dans Bloody Omaha coté US en plus des unités de la boîte de base un bataillon de Rangers, un régiment d’infanterie de la 29e division et le 743e bataillon de chars américain. Et coté allemand un bataillon de la Festungkompanie, des Panzer-Aufklarungs et un Panzergruppe de la 2e Division Panzer.
Nouveaux scénarios et nouvelles règles
Allons droit au coeur du sujet. Je ne vais pas vous mettre ici de photos des plateaux et pions du jeu, vous les trouverez facilement sur le site de Devil Pig. En résumé le matériel est de très bonne qualité, et les illustrations sont soignées.
Le manuel de l’extension est un des aspects les plus intéressants, ou disons utile, car il propose un ensemble de nouvelles règles pour mieux représenter les conditions des combats sur et autour d’Omaha.
On y trouvera également quatre scénarios, qui occupent huit pages sur les vingt-deux du manuel. Deux scénarios sont consacrés au débarquement sur Omaha beach.
– Le premier est composé de six grandes cartes, trois pour la plage, trois pour les fortifications allemandes. Au milieu se situe une digue, où il y a deux objectifs secondaires à détruire, cela pour faire avancer un Sherman vers l’objectif principal, au milieu du camp allemand. Selon votre progression en tant que camp américain dans ce scénario, au demeurant assez court, il dure sept tours, vous aurez une victoire mineure, normale ou majeure. Une victoire allemande est possible si jamais les américains sont vraiment bloqués.
En solo l’IA ne peut jouer que coté Allemand.
– Le second scénario sur le thème d’Omaha est plus imposant. Il fait directement suite au premier, se compose de neuf grandes cartes. Trois pour les plages, trois pour les fortifications (comme dans le premier scénario) puis derrière, trois pour le début de la campagne normande. Soit une route, quelques haies et quelques petits bâtiments.
Le but ici est de poursuivre sur la percée éventuellement réussie dans le précédent scénario, pour aller prendre deux objectifs secondaires derrière les fortifications. Cela en huit tours de jeu. Les conditions de victoire sont plus radicales, le gagnant sera le camp contrôlant les deux objectifs secondaires. On supposera que si chaque camp contrôle un seul objectif, c’est un match nul.
Idem, en solo l’IA ne peut jouer que coté Allemand.
– Le troisième scénario quitte les plages pour nous emmener dans le bocage. Il se compose de six grandes cartes qui représentent sur trois d’entre elles une route longeant une rivière, le tout bordé d’une forêt, et sur les trois autres cartes adjacentes de quelques bâtiments et de champs. Il y a un objectif principal, et deux secondaires, la partie se joue en huit tours de jeu. Le niveau de victoire est très variable selon que l’on contrôle tel ou tel objectif, et que l’on a éventuellement capturé un personnage allemand spécial.
En solo l’IA peut jouer l’un ou l’autre camp.
– Le quatrième scénario est en fait une variante monstre du troisième. Il reprend la même situation, mais en utilisant neuf grandes cartes. L’avantage est ici qu’il peut se jouer à trois ou quatre joueurs (trois si un joueur prend les deux groupes de chaque camp). Rien n’empêche évidemment de jouer ce scénario à deux.
Détail amusant, en solo, l’IA peut jouer l’un ou l’autre camp, mais on peut aussi jouer ce scénario à deux contre l’IA.
Mode débarquement libre
Si avoir quatre scénarios semble bien, cela peut aussi quand même sembler un peu limité. Aussi on trouvera dans cette extension une sorte de mode de jeu secondaire expliquant comment créer simplement ses propres missions. Il s’agit ici surtout de définir une taille d’armée, de laquelle découlera grosso modo la taille du plateau et le nombre des éléments du terrain.
Un tableau vient récapituler la logique à suivre et quelques paragraphes expliquent dans les grandes lignes ce qu’il faut faire. Si il n’y a rien de compliqué, on regrettera vraiment qu’il n’y ait pas un exemple montrant mieux comment utiliser ce mode Débarquement libre. Non pas pour les joueurs vétérans de la série, mais plutôt pour ceux qui découvrent le jeu. Un tel exemple serait vraiment utile pour montrer la flexibilité offerte par cette extension. Cela pourrait faire l’objet d’une vidéo instructive sur la chaîne YouTube de Devil Pig, afin de guider les joueurs vers les possibilités tactiques et ludiques.
On notera aussi que ce mode Débarquement libre ne comporte pas d’indication relative à la compatibilité avec le mode Solo. Il est évident que les deux sont compatibles, mais quelques conseils, trucs et astuces auraient été un plus.
Sauf erreur de ma part je n’ai rien trouvé non plus dans les documents en téléchargement sur le site officiel.
Nouvelles règles
En ce qui concerne les nouvelles règles ajoutées par cette extension, il y a donc quelques pages sur les effets du terrain (bunker, tranchées, barbelés, talus, remblais, etc.), des règles spéciales pour les barges de débarquement, mais aussi pour les meules de foin. Puis une palette de capacités spéciales (ex : démineurs) ainsi que des options de recrutement pour le soutien (ex : artillerie) et le matériel.
Enfin on trouve deux pages sur les règles pour les unités d’aviation. Celles-ci sont ajoutées via les options de commandement. Les avions en jeu sont le P-51 Mustang et le Fock Wulfe 190A, le Messerschmitt BF 109 G6 et le Thunderbolt Republic P47. Ils peuvent effectuer diverses actions que chacun imagine aisément (mitraillage au sol, bombes, roquettes), les avions des deux camps peuvent éventuellement s’affronter, et ils peuvent aussi subir des attaques de DCA, si vous avez les unités avec le matériel nécessaire. Les avions apportent ainsi une dimension optionnelle variant si besoin un peu plus les situations.
Voilà pour ce survol de cette belle extension qui élargit les possibilités de jeu dans l’édition Big Red One de Heroes of Normandie.
Pour plus d’informations sur l’extension Bloody Omaha, voyez cette page chez l’éditeur. Concernant celle Mode Solo – Heroes of Normandie – Big Red One Edition, voyez cette page chez Devil Pig Games.
Si vous ne connaissez pas Heroes of Normandie, voyez pour les principes généraux du gameplay notre article Bataille de wargames : Mémoire ’44 vs Conflict of Heroes vs Heroes of Normandie.
Premier scénario
Second scénario
Troisième scénario
Quatrième scénario et récapitulatif des pictogrammes
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