Napoleon in Egypt : exemple d’un tour de jeu (4)

Nous poursuivons notre présentation d’un tour de jeu de Napoleon in Egypt, actuellement disponible en précommande chez GMT. Dans notre article précédent, les Français ont subi une défaite navale cinglante qui laisse les ports de la Méditerranée à la merci du joueur allié.

Désormais dans l’incapacité de riposter sur mer, le joueur français doit porter son effort sur le sol égyptien. Ainsi, il doit absolument coincer Mourad Bey avant que celui-ci ne s’enfuie dans le sud vers Thèbes. Il joue donc pour ses 4 Points d’Action (PA) la carte Birth of a Legend reçue lors de la mise à sac de Meniet.

Napoleon in Egypt - GMT
Carte Birth of a legend

Napoléon et Desaix quittent donc Meniet, en prenant le soin d’y laisser deux unités de Réguliers. Ces garnisons saupoudrées ici et là affaiblissent leur force et peuvent rendre le voyage jusqu’à Thèbes délicat. Mais les Français ne peuvent se permettre de laisser éclater des révoltes dans leur dos.

En dépensant 2 PA, le joueur français conduit ses généraux jusqu’à Manfalout occupée par Mourad Bey et quatre unités mameloukes.

Le général mamelouk tente d’éviter la bataille et, une fois de plus, échoue. Désespéré, il se retire derrière les fortifications de la ville avec ses troupes ! Le joueur allié gagne un temps précieux ici car son adversaire devra attendre sa prochaine Impulsion pour lancer l’Assaut (un Assaut ne peut être effectué que si l’Espace était assiégé au début de l’Impulsion du joueur actif).

Napoleon in Egypt - GMT

Napoleon in Egypt - GMT
Le plateau de jeu (graphismes du prototype).
Napoleon in Egypt - GMT
Carte Capture of HQ

Alors que nous approchons de la fin du Tour, l’Ordre Public devient d’une importance capitale. Si Meniet devait rester en position favorable aux Alliés, une émeute y éclaterait puisque la ville est sous contrôle militaire français mais en position politique favorable aux Alliés. Et bien que les chances des émeutiers de vaincre les 2 Réguliers français soient très minces, le joueur français ne veut pas tenter le sort.

Il dépense donc ses 2 PA restants pour faire passer l’Ordre Public de Meniet en position favorable aux Français (il faut 1 PA pour faire progresser l’Ordre Public d’une ville mineure d’un niveau).

C’est ensuite le tour du joueur allié qui joue la carte Capture of HQ pour ses 2 PA.

Sa première intention est de mettre Ibrahim Bey à portée de Napoléon, ne serait-ce que pour inquiéter le joueur français qui ne souhaite pas forcément affronter de suite une force aussi imposante. Ibrahim et 10 unités de cavalerie mamelouke se déplacent donc d’un Espace vers Qeneh avec un premier PA.

Avec son deuxième PA, le joueur va essayer de tendre une embuscade à l’armée de Kleber qui assiège Mansourah depuis un peu trop longtemps à son goût !

C’est donc l’occasion de parler du système d’espionnage puisque c’est là que les PE (Points d’Espionnage) entrent en jeu. Les Points d’Espionnage sont des cubes noirs que les joueurs peuvent collecter en dépensant des PA, par le biais d’événements ou en jouant des cartes à 1 PA. Une tentative d’espionnage coûte toujours 1 PA et un nombre de PE égal à la distance entre l’espace d’origine et l’espace de destination. L’espace d’origine doit être sous contrôle ami OU contenir une unité amie et un général. Mansourah correspond à ce critère : rappelez-vous que, même si l’Espace est assiégé, il est toujours considéré comme étant sous contrôle allié. La distance dans ce cas est de 0 mais le coût en PE d’une tentative d’espionnage ne peut jamais être inférieur à 1.

Quatre types d’action d’espionnage sont disponibles dans Napoleon in Egypt :

  • L’agitation, permet de modifier l’ordre public d’un espace en votre faveur.
  • Assassinat, permet de blesser un général ennemi.
  • Ouvrir les portes, pour faciliter un assaut à venir grâce à l’ouverture des portes de la ville par un complice.
  • Embuscade, permet de surprendre et éliminer des unités ennemies.
Napoleon in Egypt - GMT
Carte Local Policy

Le joueur allié annonce son intention (Embuscade), l’Espace d’origine (Mansourah) et l’Espace de destination (également Mansourah). Avant d’aller plus loin, puisque le joueur français a une réserve de PE, il peut déclarer une tentative de Contre-Espionnage. En gros, il dépense 1 PE ou plus, lance un dé, ajoute +1 au résultat pour chaque PE dépensé et espère obtenir un résultat de 7+. S’il y parvient, la tentative est déjouée avec succès.

Le joueur français tente sa chance et dépense 2 PE, il lance le dé… Et obtient un 6 ! Cela lui donne un résultat final de 8 : Kléber et ses troupes ont été prévenus par des tribus locales amies et ont réussi à éviter le piège ! Notez que les PA et PE dépensés par le joueur allié sont perdus dans ce cas.

C’est au joueur français, pour qui le tour précédent de son adversaire est un véritable signal d’alarme : il doit absolument « finir le travail » à Mansourah et à Manfalout. Pour ce faire, il joue une carte de 3 PA : Local Policy.

Bataille des pyramides - Napoléon en Égypte
Vue générale de la bataille des Pyramides, le 21 juillet 1798. Campagne d’Égypte (1798-1801). Tableau de Louis-François Lejeune peint en 1806.

Encore un événement bien attrayant qu’il doit sacrifier au bénéfice des PA de la carte. En effet, le temps est compté, le joueur français n’a plus qu’une seule carte en main, ce qui lui permettrait de passer. Il pourrait (et aimerait !) garder cette carte jusqu’au prochain Tour. Avec le premier PA, l’Assaut à Mansourah est une formalité et pour une fois, aucun Régulier n’est éliminé dans le processus ! Par contre, la tentative de Répression déclenchée par Kléber échoue misérablement avec un résultat de 2, accordant au joueur allié 3 PE et laissant l’Ordre Public inchangé !

L’Assaut contre Manfalout, où Murad Bey s’est réfugié, est lancé avec le deuxième PA. Pour la première fois depuis le début de la campagne, Napoléon ne peut pas profiter pleinement de sa Valeur Stratégique de 12, n’ayant que 11 Réguliers français à sa disposition. Rappelez-vous que les dés de combat provenant des unités sont divisés par deux dans un Assaut (arrondis au supérieur). Cela fait donc 6 Dés Élite (bleus) + 3 pour la Valeur Tactique de Napoléon.

Ce n’est certainement pas gagné d’avance, même avec une chance sur deux que chaque Dé Élite inflige une perte. De plus, les Français doivent faire face à une forte opposition car 4 unités de cavalerie mamelouke menées par Mourad Bey (Valeur Tactique de 2) accordent au joueur allié 6 Dés Moyens (verts) en défense.

Heureusement pour lui, le joueur français obtient les 4 pertes dont il avait besoin pour prendre le contrôle de la ville, mais le joueur allié inflige 2 pertes de son côté, si bien que Napoléon n’a plus que 9 unités. L’autre bonne nouvelle pour les Français est qu’ils ont capturé Mourad Bey et que le joueur allié sera obligé de payer une rançon de 2 VP (la Valeur Tactique de Mourad Bey) pendant la Phase de Fin de Tour.

Si l’on considère que le joueur français a marqué 4 PV au total lors de cette seule Impulsion (en prenant le contrôle de deux villes mineures), tout n’est pas sombre. La cerise sur le gâteau est que le joueur français tente à nouveau de mener une Répression à Manfalout et cette fois, il obtient un 6, ce qui fait que la ville accueille littéralement les Français en libérateurs !

Avec son troisième PA, le joueur français va faire passer l’Ordre Public de Mansourah à Neutre, et ce afin d’éviter une émeute.

Mais à ce stade, le Français a vite fait de savourer ces deux victoires. En effet, le joueur allié a encore trois cartes en main… A-t-il ce qu’il faut pour déclencher la bataille entre Ibrahim Bey et une armée napoléonienne désormais meurtrie ? Découvrez-le dans la conclusion de cette série d’articles !

Article par Marco Poutré et Pascal Toupy.

Napoleon in Egypt - GMT
La situation dans le « corridor » du Nil.

Note : tous les éléments de jeu présentés sont ceux du prototype et ne reflètent en aucun cas les graphismes définitifs qui vous seront proposés par les artistes de GMT.