Je renvoie mon lézard dans son marais et mon dragon dans son antre après cette campagne, somme toute facile, de Fantasy General 2. Je rejoins mes vétérans, au moins par l’ancienneté, de la légion Condor et m’embarque pour cette quatrième extension de Panzer Corps 2 qui ne devrait pas poser de problèmes tant le système « Panzer General » est connu et maîtrisé.
Il faut bien dire que compte-tenu du nombre de déclinaisons, ce système pourrait gagner son titre de noblesse en ayant sa propre catégorie. Depuis 30 ans, il n’a cessé de se perfectionner tout en conservant ses caractéristiques principales.
Cette dernière extension, en digne héritière de ses ainées, garde les qualités et les défauts de ces types de wargames. Pour savoir si cette édition sera ou non pour vous, vous devez comparer les degrés de frustration et de plaisir que vous ressentez lors des scénarios les plus délicats. Je peux déjà dire qu’à mon niveau la frustration a été rapidement présente. En effet, j’aurais voulu terminer la campagne avant d’écrire cet article, mais je crains que la série des Opérations de l’Axe ne soit terminée avant.
Sorti depuis le 18 mars, Axis Operations 1941, amène les joueurs à se plonger dans l’invasion, peu représentée, de la Yougoslavie, avant de continuer vers la Grèce, puis la terrible opération Barbarossa. Ce changement de décor sera-t-il suffisant pour justifier cette nouvelle acquisition ?
Pour les non-initiés, Panzer Corps 2 et ses nombreuses extensions suivent les traces de Panzer General sorti en 1994. Alors qu’avant les unités étaient encore des représentations abstraites de formations de combat, elles disposaient dés lors d’une pléthore de statistiques pour permettre la granularité et la spécialisation.
Terrain, positionnement, décompte appropriée de munitions et de carburant, expérience et, peut-être le plus critiquable, gain et dépenses des points de prestige pour maintenir une armée de base d’une mission à l’autre, tout est supervisé par le programme.
Pour plus d’informations sur Panzer Corps 2 – Axis Operations – 1941, voyez ces trailers puis chez l’éditeur ou sur Steam.
Simulation, jeu de guerre ou casse-tête ?
La formule est sans aucun doute fonctionnelle et conduit à un jeu de guerre divertissant, où vous pouvez voir votre armée grandir et se développer au fil du temps. Vous souffrirez devant la disparition prématurée, lors d’une rencontre difficile ou inattendue, d’une de vos unités préférées, donnant à chaque mission un sentiment de tragédie. Toutefois, en dépensant quelques précieux points de prestiges, vous pourrez la reconstruire et même lui réassigner ses éventuels héros lors de la mission suivante, ceux-ci semblant immortels. Par contre, dites adieu aux diverses médailles et gains d’expériences.
Pour garantir la tension ludique, les scénarios reposent sur une structure de type puzzle de mouvements optimaux ou quasi optimaux, liés à une limite de tour serrée. L’inconvénient est que cela restreint de manière significative le champ d’action du joueur, celui-ci étant contraint de suivre le script du scénario. Aussi, vous prendrez l’habitude de bien lire les directives et autres renseignements donnés en début de ceux-ci. Ainsi, si on vous dit que l’aviation russe est absente du ciel, vous pouvez ranger aussi bien vos chasseurs que vos unités de DCA et vous concentrer sur le reste.
L’échelle des unités est des plus vagues. Toutefois, on est bien dans un jeu opérationnel, au niveau du régiment ou de la division. Les unités sont représentées graphiquement par un seul élément en 3D, auquel sont associés les statistiques de celles-ci. Or ces dernières se révèlent très tactiques. Le facteur d’initiative en est la meilleure illustration.
Ajoutez à cela l’absence d’empilement dans un hexagone, et vous vous retrouverez à passer la plus grande partie du jeu à vous assurer de la présence à un endroit donné de telle unité plutôt que telle autre pour optimiser au mieux un combat. On s’éloigne de la simulation historique et même du wargame pour se rapprocher du casse-tête.
Et Axis Operations 1941 ?
Cette extension est indépendante, toutefois comme ses prédécesseurs vous pouvez importer votre armée des opus précédant. De cette façon, Panzer Corps 2 renforce le niveau d’attachement du joueur à une armée, pratique existant aussi dans la série des Order of Battle.
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A lire également sur cette série d’extensions Panzer Corps 2 : 1939, l’année de toutes les fictions et Panzer Corps 2 – Spanish Civil War : aperçu du monde d’avant (39-45). Puis concernant Panzer Corps 2, voyez notre test, ce récit de partie sur le siège de Lille, cet AAR sur le début d’une campagne, cet autre AAR sur un des premiers grands scénarios, notre préview puis encore cette fiche chez l’éditeur, ou celle-ci sur Steam.
Points positifs et négatifs
- Nombreux scénarios (20).
- Version Française.
- Prix.
- Historicité.
- Répétitivité des parties.
- Lenteurs de l’IA.
Jacques, merci pour votre analyse pertinente. Vous auriez pu être encore plus sévère. Panzer General 2 est pour moi une très grande déception. Le fait de vouloir rendre la partie challenging en jetant à la face du joueur des hordes d’ennemis (y compris en Espagne!) rend le jeu très mal équilibré dans sa difficulté.
Order of Battle est certes moins joli, mais on s’y éclate bien plus, et ça sans que ça ne soit trop facile non plus.
Quant à Unity of Command, c’est une perle… en tant que puzzle, plus qu’en tant que wargame.
Du coup, je pense que Panzer General 2 ne vaut pas plus que 60%… pour ma part, j’ai même carrément laissé tomber… à mon grand regret.
Je rejoins Francois, panzer corps 2 a du potentiel mais ne respecte pas assez le coté historique. Pour moi le gros défaut du jeu est le coté rush. Dans ces DLC, l’option du nombre de tours infini pour prendre son temps a disparu … ok c’est du blitzkrieg mais pourquoi ne pas mettre quand meme l’option ?? j’ai horreur de rusher.
Jetez un oeil au futur volet de la série Decisive Campaigns, là par exemple https://www.wargamer.fr/decisive-campaigns-ardennes-offensive-debut-de-la-beta/ . Le gameplay n’est pas si compliqué que ça, mais le jeu est plus fouillé (unités, etc.). Inévitablement un peu plus impressionnant à prendre en main, au début du moins.
En effet, il faudra voir ce nouvel épisode. Quel saut ! De Barbarossa aux Ardennes, quatre années. Pour m’entraîner, j’ai recommencé une partie de Barbarossa et je me vautre complètement… J’espère que le changement d’échelle sera positif, par contre on sera obligé de se débrouiller en anglais. Enfin là, on pourra parler de wargame et d’histoire, toutefois ce sera moins ludique qu’avec ce pauvre PzC2 avec lequel vous êtes un peu dur.
Pour ma part j’ai eu le coup de foudre pour les wargames informatisés, non pas avec le premier Panzer General mais avec un jeu passablement oublié depuis, sorti deux ou trois ans auparavant et qui fut le premier à raviver en moi les souvenirs de ma petite enfance, lorsque mes jeux impliquaient uniquement des soldats de plastique et autres Corgi ou Majorette en guise de véhicules que j’imaginais blindés et redoutablement armés.
Ce jeu qui pourtant allait connaître suffisamment de succès pour inciter son éditeur à en financer une suite c’était The Perfect General ! La suite, opportunément intitulée The Perfect General II… parue cette fois peu après PG, si mes souvenirs sont bons, devint l’un de mes wargames favoris pendant de longues nuits. Pourtant ses scénarios et son gameplay étaient loin de lorgner vers l’aspect historique de la série concurrente ! Bien au contraire et c’est probablement ce qui le rendait si séduisant, il jouait plutôt sur des prétextes purement ludiques et sans prétentions autres que distraire le joueur.
Dommage que cette série et ses concepts se soient perdus même si, finalement, des jeux comme Command & Conquer et Red Alert en furent les dignes héritiers ; bien que sans en revendiquer ouvertement l’inspiration.