Avec cette nouvelle extension, nous allons exceptionnellement bénéficier de deux campagnes. La première suivra la chronologie historique, et fera donc fi de nos nombreuses victoires passées. La seconde sera une uchronie non dépourvue d’une certaine logique. Le nombre élevé de scénarios annoncé doit du coup être relativisé, chaque campagne en comportant une dizaine. Est-ce gênant ? Non, pas vraiment, c’est un choix.

Un esprit critique souvent négatif comme le mien ne peut que saluer cette manœuvre commerciale : avec une seule campagne, une extension 1945 n’aurait pas pu voir le jour comme cela a été le cas pour Order of Battle. Les gens normaux, eux, seront ravis d’avoir une possibilité supplémentaire d’engager leurs unités préférées dans les plaines d’Union Soviétique.

Rappel historique (optionnel)

Il y a fort longtemps, apparaissait un jeu où les unités étaient différenciées par de nombreuses caractéristiques et illustrées par leur élément phare. Ce petit monde se déplaçait sur une carte dont une grille hexagonale facilitait le mouvement. Tout cela ressemblait fortement à un wargame où grâce au miracle informatique de nombreux paramètres étaient pris en compte sans surcharge pour le joueur.

Toutefois, quelques simplifications furent nécessaires. Les pertes des unités s’exprimèrent en points. Chaque unité en possédait dix. On aurait pu concevoir que quand l’unité subissait un pas de perte, elle perdait 10% de son efficacité, pourtant il n’en était rien. Les différentes armes étaient représentées. L’aviation et ses différentes composantes possédaient alors la faculté de voler pendant des mois loin de leurs bases avant de tomber en panne. L’artillerie comme les unités de DCA occupait la même place que les unités d’infanterie ou blindées. L’économie était gérée par des points de prestiges n’ayant aucun rapport avec la réalité et permettait l’achat de troupes dont le nombre et surtout la qualité dépassait allègrement les moyens du pays représenté.

Ce dernier n’était rien d’autre que l’Allemagne Nazie. On se trouvait donc à la tête des « méchants » et le point d’orgue de la campagne n’était rien d’autre qu’un débarquement aux États-Unis. Le côté politique a soigneusement été mis de côté et l’ensemble a été plus que réussi. Il a donné naissance à de nombreux clones.

Le plus marquant a été Panzer Corps. Il a su remettre aux goûts du jour, surtout informatique, l’ancêtre Panzer General sans apporter de réelles modifications. Les campagnes ont été plus historiques, moins d’uchronies, les niveaux de victoires n’influant pas l’ordre des scénarios. Le succès a été tel que les développeurs ont rapidement créé des « grandes » campagnes dans la campagne. On en a ainsi eu une ou deux supplémentaires par année de conflit ou par théâtre d’opération, comme la guerre en Afrique (voir ce test) ou le débarquement hypothétique en Angleterre (voir cet article). Les alliés ont même eu droit à leur propre série avec les extensions Allied Corps (voir ce test), Soviet Corps (voir cet article) et US Corps (voir ce test).

Un ravalement de façade était nécessaire. Ce fut Panzer Corps 2. On y arrive. Les progrès artistiques avec le passage à la 3D ont été visibles et réussis. La gestion de l’aviation a été revue et nettement améliorée. Pour pallier la répétitivité des campagnes, la guerre commençant « toujours » par l’invasion de la Pologne, celle-ci a été divisée en deux secteurs géographiques incompatibles. Vous aurez ainsi tout au long de la campagne des choix permettant de diversifier le jeu et de terminer à Berlin ou dans le Pacifique. D’autres options permettent de commencer plus tard. Bien entendu, on n’allait pas s’arrêter là, et des extensions ont vu le jour avec les opérations de l’Axe dont 1944 est la septième.

Dans les nouveautés, nous avons la création de notre avatar. Nous allons donc donner des capacités et des défauts à notre général qui vont influer directement sur le jeu. Autant dire que les options comme « se passer d’aviation ou d’artillerie » ne doivent pas être les plus prisées.

Le nombre de pas des unités ne sera plus identique d’une formation à l’autre. L’infanterie montera à 15. Une valeur de placement limitera leur nombre. La surpuissance sera toujours possible mais ne sera plus soumise à la qualité intrinsèque. Vos troupes recevront des récompenses pour leurs actions qui viendront améliorer leurs statistiques. Surtout, à la suite de chaque bataille, vous aurez droit à un héros améliorant une de leurs caractéristiques, voire plusieurs pour des héros légendaires. Ils peuvent être cumulés apportant des améliorations toutes aussi mortelles que fantaisistes. A noter que la destruction de l’unité de rattachement n’aura d’autres effet que la disparition des éventuelles médailles et de l’expérience acquise, eux étant présent dès le scénario suivant.

Panzer Corps 2: Axis Operations - 1944
Compte-tenu du nombre de scénarios, refuser serait une faute.
Panzer Corps 2: Axis Operations - 1944
Un autre scénario optionnel, après les parachutistes, c’est à la Luftwaffe d’agir.
Panzer Corps 2: Axis Operations - 1944
La réorganisation des héros, ici rangés par leur caractéristique. Il me reste encore 80K points de prestiges sur les 100K initiaux.
Panzer Corps 2: Axis Operations - 1944
Je ne savais pas que Caen se situait sur le front de l’Est. Néanmoins la réussite d’un objectif bonus m’ajoute un point de décoration. On peut constater que les traductions ne sont pas toujours optimales.
Panzer Corps 2: Axis Operations - 1944
S’agissant d’un grand scénario, on peut remarquer que nous avons trois joueurs en plus de nous : les anglais, les américains et les allemands de Rommel. C’est dans ce genre de situation que le bouton en haut à droite d’accélération de l’IA est apprécié.

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Panzer Corps 2: Axis Operations - 1944
Voilà, c’est fini pour cette année 1944. Comme on peut le voir, la situation de l’Allemagne est tout sauf catastrophique. Toutefois je finis la campagne avec 20K points de prestiges, preuve qu’elle n’était pas de tout repos.

Points positifs et négatifs

  • Système maitrisé.
  • Version française.
  • Prix.
  • Historicité.
  • Durée courte (pour une seule campagne).
Notes
Multimédia
77 %
Interface
80 %
Gameplay
80 %
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panzer-corps-2-axis-operations-1944-a-lest-le-d-day-naura-pas-lieu<b>Multimédia</b> : sans changement notable.<br /> <b>Interface</b> : des évolutions sympathiques et utiles.<br /> <b>Gameplay</b> : la campagne hypothétique est amusante.<br /><br /> Axis Opérations 1944 est une réussite, nettement plus ludique que l’année 1943. La campagne hypothétique s’intègre à l’épisode précédent. L’autre campagne, « historique », permettra de continuer dans la lignée de ce que proposait la série auparavant. Bien entendu, rien ne s’oppose à jouer les deux.

1 commentaire

  1. Salut Jacques,

    Merci beaucoup pour cet article. Comme je redécouvre en ce moment les jeux de stratégie, j’ai lu avec intérêt, pour la culture générale, la partie « Rappel historique (optionnel) ». Je suis passé rétrospectivement sur pas mal d’articles de la Gazette dernièrement, y compris les tiens, et j’ai été impressionné par le nombre de titres que tu as couverts, sur des thèmes et registres très différents, avec l’expérience qui s’ensuit. Chapeau bas ! Au plaisir de te lire dans un prochain article.

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