En 1991, Victory Games introduisait à son catalogue un jeu qui, à l’instar de beaucoup d’autres productions de la firme de Baltimore, allait marquer de son empreinte l’histoire de la simulation sur carte. J’étais trop jeune pour pouvoir vivre de l’intérieur ces années bénies. Mais, quelques années plus tard, l’un des tout premiers numéros de VaeVictis proposait une liste recensant les meilleurs jeux en solitaire. Il s’agissait de LA liste, pour tous ceux qui n’avaient personne avec qui jouer, à une époque où Internet signifiait peu. Et dans cette liste, The Peloponnesian War occupait une place de choix.

Le matériel

The Peloponnesian War, avec sa splendide couverture, fut pendant longtemps considéré comme un Graal inaccessible, les prix atteignant parfois des sommets sur le marché de l’occasion. La réédition de ce monument du jeu d’histoire, sous un titre très légèrement raccourci, constitue donc un excellent coup de la part de GMT Games.

En trente années, les choses ont bien changé, sans que rien ne soit réellement modifié. Mark Herman, dont le seul nom est capable de vendre des palettes entières de jeux, a désormais son patronyme sur la boite.

La nouvelle couverture a d’ailleurs fait couler beaucoup d’encre, certaines mauvaises langues présentant cette version 2019 comme une adaptation fantasy de celle de 1991, tant la scène représentée est éloignée de la réalité. Toujours est-il que la nouvelle boite pèse son poids : 1920 grammes contre 557 pour la précédente. Et ce n’est pas étonnant :

Elle contient les deux matrices stratégiques qui permettent, entre autres, de déterminer les actions du système. Elles servent également à garder une trace des valeurs de confiance et de bellicosité des deux camps ainsi que du niveau de leur trésor. Il est amusant de remarquer que les couleurs ont été intervertis par rapport à la version originale : le camp bleu est désormais incarné par les Athéniens et leurs alliés, tandis que le rouge revient désormais aux Spartiates. L’épaisseur de ces deux fiches, dorénavant imprimées sur du carton fort, est l’autre nouveauté. Le texte, lui, n’a pas changé. Les habitués ne pourront donc pas se tromper.

 

La nouvelle carte.
Aperçu du matériel des deux versions, celle de GMT (2019) à gauche….
… celle de Victory Games (1991) à droite.
Les nouveaux pions sont plus grands et colorés. Pour autant, les hoplites de la première version possédaient un charme fou. L’amélioration générale est tout de même notable.
Pour le plaisir : un aperçu de l’ancienne carte, avec ses symboles très évocateurs.

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Notes
Graphismes
60 %
Manuel et matériel
70 %
Gameplay
80 %
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peloponnesian-war-la-guerre-ne-change-jamais<b>Graphismes</b> : Question de goût. J’ai beaucoup aimé le côté dépouillé de la version originale, alors que les silhouettes de la nouvelle boite me laissent complètement indifférents. Les illustrations de l’ancien manuel étaient aussi très évocatrices, dommage qu’elles aient disparues. Pour autant, l’ensemble reste correct et se laisse regarder sans mal. Mais la couverture… mes dieux !<br /> <b>Manuel et Matériel</b> : Le manuel contient quelques coquilles, qui seront vite corrigées. Les règles, malgré leur originalité, sont bien agencées et facilement lisibles. Les pions sont épais et ont leurs coins arrondis. La carte est montée sur du carton fort de bonne qualité.<br /> <b>Plaisir de jeu</b> : Le plaisir est présent. Le joueur se trouve parfois dépourvu face à la tâche immense qui l’attend, ne sachant trop où diriger son effort. Le jeu s’apprivoisera lentement, se dégustera comme une précieuse boisson de trente ans d’âge. Les scénarios permettent de varier les plaisirs, selon le temps que l’on veut leur accorder.<br /><br /> Du haut de ses trente ans, Peloponnesian War n’a pas pris une ride. Si les mécanismes sont identiques à l’original, le matériel a quant à lui bien évolué. Les règles comportent parfois quelques subtilités mais restent pourtant largement abordables. Les six scénarios promettent quant à eux de longues heures de jeu. Au final, Peloponnesian War est un jeu qui se doit de figurer dans la ludothèque de tous les joueurs en solitaire.

5 Commentaires

        • Aucun soucis, seul le livre de règles est traduit sur le site précédent, pas le livre de jeu.
          C’est une boite qui pourrait me tenter en tous les cas … Tes vidéos sur Hegemony 1er du nom m’avaient fait m’intéresser au jeu … pas réussi à accrocher mais ça m’avait (re)découvrir cette période et l’antiquité qui n’avait jamais été mon centre d’intérêt historique. Alors merci.
          Cela dit côté vidéoludique, c’est assez incroyable que si peu de jeux se basent sur la Grèce (ou l’Egypte) par rapport à la Rome antique … cela mériterait d’être traité bien d’avantage ! Surtout que pour la Grèce, les sources ne manquent pas, j’ai bon espoir qu’un titre comme Assassin’s Creed Odyssey et son succès amènent à une plus grande production sur le sujet de titres plus axés stratégie.
          Je trouve dommage que Paradox, par exemple, n’ai pas suivi l’idée qu’ils avaient eu avec Sengoku en recentrant le lieu et le temps durant quelques épisodes (façon Total War Saga), il y aurait pu ay avoir de belles choses à faire, surtout que ce « petit » épisode ayant servi de test pour CKII était une franche réussite.

          • C’est vrai que ce jeu m’intéresse aussi grâce à Hegemony. Je pense faire l’achat. Content de voir que mes vidéos soient citées ^^. C’est tellement vieux ^^
            Mais sinon, il est vrai qu’Odyssey est le seul jeu de gros éditeur sur cette période, avant le prochain Total War Saga.

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