La série SGS étoffe sa gamme avec NATO’s Nightmare, sorti le 4 mai et traitant d’une hypothétique guerre de haute intensité entre l’OTAN et le Pacte de Varsovie dans les années 80. Ses ambitions : renouveler la série en y ajoutant une couche supplémentaire de complexité.
On ne présente plus Strategy Games Studio, ou SGS, fondé par Philippe THIBAUT à qui l’on doit notamment la collection AGEOD. Initialement un outil, un éditeur, c’est aujourd’hui une série de wargames abordables ayant la particularité de mettre en scène des conflits méconnus ou délaissés. De complexité modérée, ils sont un moyen de découvrir de façon ludique et sans grosse prise de tête ces théâtres oubliés. Seulement, un public plus exigeant pourrait facilement lui reprocher une certaine redondance dans sa boucle de jeu, les trop fortes similarités entre chaque opus ou encore un intérêt limité de par sa complexité toute relative.
C’est donc avec une grande joie que j’accueille l’ambitieux SGS NATO’s Nightmare, qui prétend sans gêne aucune être un « Monster Game », terme généralement utilisé dans le monde du wargame sur table pour définir une catégorie de jeux physiquement plus imposants et plus complexes. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard, car si SGS propose déjà des mécaniques de wargame plateau, NATO’s Nightmare se veut fortement inspiré par NATO : The Next War in Europe, jeu sur table sorti en 1983.
Un savoureux cauchemar
3 Juillet 1985. Gorbatchev tombe, victime d’un empoisonnement et l’URSS passe entre les mains d’un groupe de partisans extrémistes. Estimant le Pacte de Varsovie supérieur à l’OTAN, ils décident d’entrer en guerre sans déclaration et de frapper fort avant que la tendance s’inverse. A travers quatre courts scénarios, deux campagnes intermédiaires ou la guerre complète, le joueur explorera une réalité alternative où l’affrontement sera d’une violence telle que sa durée maximale sera de deux mois, soit 30 tours.
Le premier point à signaler est le travail remarquable de recherche effectué par l’équipe de développement. À travers les différentes unités, les évènements, les -nombreuses- cartes chères au système SGS et les nuances dans l’équilibrage des forces, cette guerre n’ayant jamais existé apparait plus vraie que nature et le joueur est plongé dans un univers d’une cohérence historique incroyable.
Disposant de la supériorité numérique et bénéficiant de l’effet de surprise, le Pacte de Varsovie manque toutefois de moyens et doit vaincre au plus vite un OTAN qui montera en puissance au fil des tours. Dispute incessante pour le contrôle de l’espace aérien, attaques au sol sous couvert de guerre électronique, duel sur la mer Baltique, les vannes de l’agressivité sont grandes ouvertes et les deux camps devront faire usage judicieux de leurs forces pour mener à bien leurs objectifs respectifs.
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Pour plus d’informations sur SGS NATO’s Nightmare, voyez le site officiel et cette page sur Steam.
Concernant la série SGS voyez nos articles suivants :
- Entretien avec Philippe Thibaut – Création d’Europa Universalis, AGEod et SGS,
- SGS Afrika Korps – Tunisia : Grandeur et décadence de l’empire Rommelain,
- SGS Afrika Korps – Tunisia : AAR Col de Kasserine,
- Aperçu de SGS Heia Safari (1ère partie),
- SGS Afrika Korps : En Cyrénaïque, le renard court toujours après les rats !.
Points positifs et négatifs
- Un virage réussit vers un SGS plus dense.
- Un travail de recherche remarquable.
- Une évolution de l’IA prometteuse…
- … mais IA qui peut laisser encore des joueurs avertis sur leur faim.
- Des soucis d’ergonomie irritants liés au nombre de cartes.
- Une boucle de jeu qui peine à accrocher sur la durée.