Le moins que l’on puisse dire c’est que cette époque n’est pas la plus traitée dans l’univers du jeu vidéo. Les deux premiers opus de cette série (European Wars et Back to War) n’avaient pas laissé une marque importante sauf pour certains joueurs de « niche ». En effet, ils étaient sortis en plein boom du genre des STR, des poids lourds comme Starcraft ou Command & Conquer occupaient alors totalement le marché du jeu de stratégie en temps réel.
Quinze ans plus tard, ce type de jeu est devenu de moins en moins vendeur, à part quelques irréductibles de part leur licence (Starcraft 2) et quelques expériences hybrides (Sins of a Solar Empire), les « STR » (jeux de stratégie en temps réel) se font de plus en plus rares.
Et c’est alors que GSC Game World nous surprend avec ce revenant !
A l’est rien de nouveau ?
Disons le tout de suite, ce qui frappe le joueur vétéran du premier Cossacks que je suis, c’est que presque rien n’a changé. Les bâtiments et les unités sont les mêmes, les créations de régiments aussi, le gameplay est identique, bref, mis à part un graphisme légèrement amélioré, on revient à European Wars.
Mais pour ceux qui ne connaissent pas ? Qu’est ce qui démarque la série Cossacks de ses concurrents ?
Tout d’abord, l’échelle, dans un STR plus classique comme Age Of Empires ou Command and Conquer, vous allez en général contrôler quelques douzaines d’unités. Dans Cossacks, une partie classique vous fait diriger près d’un millier de soldats. Cela donne des batailles impressionnantes, d’autant plus que le système de régiment les fait combattre en ligne de mousquetaires ou en carré de piquiers, ce qui plonge immédiatement dans l’ambiance typique de la « guerre en dentelles ».
Autre particularité de la série Cossacks, les cosaques eux même. Enfin les cosaques et autre hussards, bref, la cavalerie légère. Il faut savoir que les bâtiments et unités sont séparés en deux types, militaires et civils.
Les bâtiments militaires (casernes, tours, murs, fonderies) ne peuvent être détruits que par l’artillerie ou les armes incendiaires, contrairement à Age Of Empires où des archers pouvaient (avec beaucoup de temps) détruire un mur ou autre bâtiment en pierre, ici il vous faudra apporter des canons.
Les unités et bâtiments civils sont eux beaucoup plus vulnérables, en effet une unité militaire passant à proximité les capturera, un peu à la manière des moutons dans Age of Empires.
Cela permet ainsi des tactiques de raids avec la cavalerie légère pour capturer les paysans adverses ou capturer puis brûler moulins et autres mines. En retour, placer un ou deux piquiers près de vos sites de ressources (cinq types différents : bois, nourriture, or, fer et charbon) est sans doute une bonne habitude à avoir.
Mis à part ces deux éléments, Cossacks 3 comme son ancêtre n’est qu’un STR de plus, enchaînant collecte de ressources, construction de bâtiments et d’unités puis attaque de la « base » adverse.
L’IA ne joue pas le jeu
Avec son rythme plus lent que les « clickfest » que sont des STR comme Starcraft et sa base de joueur plus faible, Cossacks 3 n’est clairement pas un jeu orienté multijoueur en priorité.
Pour l’instant le jeu propose cinq campagnes historiques (i.e. guerre civile anglaise, Autriche, Ukraine – Pologne), six dans l’édition complète dit Deluxe, ce qui représente pas mal de contenu, mais les missions manquent cruellement de vie. Pas de voix ni d’animations, juste des blocs de textes à lire et des missions plus ou moins scriptées. Quand on voit les scènes cinématiques de la série Command & Conquer ou même les illustrations avec un texte lu d’Age of Empires 2 (Aah ! La campagne William Wallace !), les campagnes de Cossacks 3 ne sont pas du tout « motivantes » à jouer.
Il reste donc le mode solo contre l’intelligence artificielle (historiquement appelé mode « escarmouche »). Ce mode de jeu est ici très plaisant, permettant d’affronter jusqu’à six IA. De plus la personnalisation est assez poussée, vous pouvez modifier le coût des armes d’artillerie pour les rendre plus rares, ajouter ou enlever les montgolfières (pour visualiser l’ensemble de la carte) ou établir des temps de paix pour pouvoir établir votre cité tranquillement.
Cependant en jeu, l’intelligence artificielle du mode escarmouche n’est pas forcement très maline. Elle développe bien son économie et démarre assez vite sa production militaire, mais fait parfois des choix étranges dans la construction de ses forces (navires de transports inutiles, trop de prêtres, pas d’officiers, etc …) et ne bâtit pas vraiment de fortifications.
L’intelligence artificielle utilise cependant beaucoup les tactiques de cavalerie légère pour vous attaquer, on sent bien que les développeurs ont voulu mettre en avant cet élément unique à la série Cossacks.
Une révolution ou une évolution ?
Comme on le voit, pas de révolution dans ce troisième volet, mais au mieux une relative modernisation d’un jeu qui a toujours été ambitieux, mais qui semble avoir manqué ici des moyens ou du temps nécessaire. D’où son prix léger, y compris du fait probablement d’une sortie un brin prématurée ?
Pour qui hésite mais n’est pas pressé, et ce ne sont pas les bons jeux de stratégie qui manquent, autant attendre les patchs (une dizaine déjà depuis la sortie) et DLC (quatre sont prévus) qui ne manqueront pas de renforcer ce troisième volet. La cavalerie légère c’est bien, la cavalerie lourde, c’est mieux…