D’extensions en extensions (nous arrivons à la 7e) Crusader Kings II explore, revisite décortique même, le Moyen-âge. La liste devient trop longue pour qu’on puisse tout rappeler, néanmoins j’écrirai que c’est en ce moment la première partie de cette longue période qui est travaillée par le studio, soit les siècles d’avant l’an mille. L’inflexion se poursuit et le jeu propose désormais de revenir sur l’histoire de Charlemagne, ainsi que rajouter de nombreuses fonctionnalités, dont certaines sont gratuites et livrées avec le patch 2.2, concomitant à l’extension.
Carolus Magnus
Revenons sur ce qui donne son nom à l’extension… Si Charles le Grand n’a pas créé l’école, n’en déplaise à France Gall, il est sûr que son règne a marqué le début des temps médiévaux, à la fois par son histoire politique (celle d’un grand empire) et culturelle (les historiens parlent de «Renaissance Carolingienne »). Débutant près de 100 ans avant les invasions vikings de The Old Gods, Charlemagne permet donc de revivre cette période importante de l’histoire de l’Europe. Tout commence avec un royaume franc divisé en deux par Pépin le bref à sa mort en 768, entre ses fils Charles et Carloman…
La « réunification » bien connu sous l’emprise du premier est donc enfin jouable sur nos écrans et se passe sous la forme d’évènements et de décisions à prendre, ce qui n’est pas sans rappeler le passé de Paradox et ses évènements historiques. Par la suite, le joueur devra parvenir à transformer cet ensemble et créer le Saint Empire Romain Germanique, rappelant le couronnement de Charlemagne à la Noël de l’an 800… Il verra aussi un système de chroniques chaque année (un peu comme les journaux de Victoria II), les saisons être retravaillées et prendre de l’importance (attention lors de la planification de vos guerres !), la révision du système de régence ou encore l’ajout de douzaines de nouvelles cultures… L’Europe de l’époque revit sous nos yeux et conserver entier le royaume des Francs est une belle gageure. C’est déjà prometteur, mais ce n’est pas tout !
De Byzance aux vassaux…
En effet, outre le royaume des Francs, on constate avec plaisir que débuter en 769 permet de jouer une Byzance autrement plus forte qu’à des dates ultérieures : l’Empire Romain d’Orient règne encore à cette époque sur une partie de l’Italie, sur la Sardaigne et les Baléares. Même si la Syrie et l’Égypte ont été perdues au siècle précédent (bataille du Yarmouk, 636), l’ensemble reste impressionnant et promet de belles parties : les Turcs Seldjoukides ne sont pas encore vos ennemis et il est même théoriquement possible de reformer l’Empire Romain (si vous parvenez à juguler les importantes luttes internes d’abord !). Outre cela, Byzance (et les empires non-tribaux) dispose de nouvelles fonctionnalités sympathiques comme la nomination de vice-rois. Il s’agit en fait de gouverneurs nommés par le pouvoir et recevant le contrôle d’un domaine pour une durée limitée (en fin de « mandat », les terres reviennent au souverain). L’idée est judicieuse et permet de caser des personnages, d’en éloigner d’autres et de mieux jongler avec les limites de son domaine, d’autant plus qu’un nombre maximal de vassaux est désormais institué. Le dépasser amène des pénalités et il faudra le surveiller sous peine de levées moindres en temps de guerre et autres malus. Notez aussi que créer des royaumes et duchés imaginaires à partir de vos terres est désormais possible, comme l’on peut déjà renommer les enfants de son personnage.
…en passant par le patch 2.2 et les DLC et ajouts mineurs
Enfin, le patch gratuit introduit des intéressantes nouveautés (voir ce résumé et le changelog complet). Par exemple, il faut se souvenir bon nombre de puissances ne sont à l’époque pas encore des états organisés, surtout dans l’est de l’Europe, et en termes de jeu sont appelées tribus. A force de réformes, vous pourrez donc leur faire adopter le système féodal ou les transformer en républiques marchandes, comme Novgorod l’a longtemps été en Russie. De beaux défis en perspective.
D’autres points ont été corrigés comme l’assassinat, seulement possible par complot et plus par action diplomatique, des religions ont été rajoutées et bon nombre de bugs corrigés… Alors que des DLC mineurs accompagnent ces deux sorties, tels des packs d’unités (Early Western et Eastern Clothing Pack, Dynasty Shields). Leur achat est à mon avis superflu et réservé à ceux qui désireraient une personnalisation complète de leurs parties.
Je terminerai ce tour d’horizon en rappelant que la traduction dans la langue de Molière reste parfois trop hasardeuse et que cette extension n’est pas exempte de bugs : retours sur le bureau et mauvais affichage des personnages par exemple. Heureusement, de nouveaux patchs arrivent et devraient corriger les problèmes subsistants.
Au final le constat est le même que pour les précédentes extensions de Crusader Kings II : si vous aimez le jeu il serait dommage de passer à côté de rajouts enthousiasmants et dont le patch ne permet que de sentir la saveur. D’un autre côté, ce ne sont pas 15 euros supplémentaires qui vous feront apprécier un titre auquel vous n’auriez pas accroché. La note devient chaque fois un peu plus salée, mais, heureusement, c’est pour une expérience de jeu sans cesse plus profonde, longue et renouvelée et couvrant de nombreux siècles d’Histoire.
- Revivre l’épopée de Charlemagne.
- Pourquoi pas l’en empêcher en tentant de jouer son frère Carloman ?
- Jouer une Byzance plus forte que dans les périodes suivantes.
- Un prix élevé.
- Toujours ce sentiment de frustration si l’on se « contente » du patch lié à l’extension.
Date de sortie : 14 octobre 2014
Éditeur / Studio : Paradox Interactive
Site officiel : fiche chez Paradox
Prix : 14.99 €
A lire en complément nos tests de The Legacy of Rome, The Republic, Sword of Islam, The Old Gods , Sons of Abraham, ou encore Rajas of India. Ainsi que celui de Crusader Kings 2.
Aaaahhhh.!!! Il parle de Chantal Goya alors que c’est France Gale (euh je garantis pas l’orthographe)
Ignorant! Barbare! C’est pas étonnant qu’il s’intéresse à Charlemagne
Ce fut ma première réaction, une confusion entre Chantal Goya et France GaLL… ! Mais d’un autre côté, c’est pas comme si France Gall représentait le pinacle de la chanson française, en tous cas je l’espère ! :D Finalement, je trouve cette méprise plutôt rigolote et je pense, d’après le ton de ton commentaire, que nous sommes au moins deux ;)
« L’ignorant » en question est soumis à la fatigue et à la tension nerveuse comme tout être humain. Je suis faillible et j’ai commis une méprise. Je vous prierai de m’en excuser et ladite erreur va être rectifiée.
C’est corrigé, merci ! Moi aussi j’étais complètement passé à coté…