Disponible depuis le 13 mars dernier, le patch 1.2 « Hot Cinnamon Spice » est le premier correctif majeur de Victoria 3 et sans doute le premier d’une longue série, au fur et à mesure de l’évolution du jeu. S’il ne sera pas possible de suivre dans le détail le moindre changement apporté au titre, un suivi de ses principales transformations permettra de retracer les principales étapes d’une vie qu’on espère longue.
L’économie et le commerce
Un premier point de ce patch réside dans un renouveau de l’économie, du moins de certains de ses aspects. Ainsi, les lois économiques ont été revues, et d’autres font leur apparition, ce qui permet de varier les structures productives des pays que l’on a choisi d’incarner. Cela va de pair avec un système d’investissement privé, déjà présent dans le précédent opus. Concrètement, le fonds d’investissement abondé par vos populations ne fait pas que rentrer dans vos caisses, il sert aussi à financer des initiatives privées sur lesquelles vous n’avez que peu de prise, à moins d’être dans une économie dirigiste et totalement planifiée, à la soviétique. Dans le cas contraire, les investisseurs vont ouvrir des usines, financer des chemins de fer et autres extractions pétrolières.
C’est assez plaisant à jouer et donne de la profondeur à l’important point que sont les constructions d’usines, de mines et infrastructures. De plus, un volet terrestre a été ajouté aux marchés commerciaux, ce qui est franchement bienvenu. En effet, si le commerce maritime a explosé au XIXe siècle, tout ne passait pas par la mer. La modélisation de routes commerciales terrestres doit donc être appréciée à sa juste valeur, surtout si l’on joue une puissance continentale possédant très peu, voire pas de ports et de convois.
Certains empires majeurs de l’époque comme l’Autriche-Hongrie avaient ainsi un marché intérieur dynamique, florissant, avec certes quelques débouchés maritimes (mer noire, Adriatique), mais là n’était pas l’essentiel. On se prend en revanche à espérer que les voies navigables intérieures trouvent, elles aussi, leur place. Le Danube, le Mississipi ou la Volga jouèrent en effet un rôle fondamental dans l’économie américaine, russe, des Habsbourg, ou dans certains conflits (guerre de Crimée, guerre civile américaine…). En l’état, es parties sont quand même plus fouillées, d’autant plus que l’économie n’est pas la seule revue dans le patch 1.2.
La guerre et la colonisation
L’un des points faibles de la version de base du jeu résidait dans l’aspect militaire. Très rigide, avec peu de prise sur le cours des choses. Une sorte de version amoindrie des fronts de Hearts of Iron IV, d’ailleurs peu adaptées aux trois quarts du jeu. En effet, il n’y a par exemple pas de front continu à la 1917 dans les guerres des années 1830-1860, voire au-delà. Les fronts sont des zones mouvantes, pas toujours très bien définies, et la recherche de l’ennemi par la cavalerie joue encore un grand rôle dans un conflit comme la guerre de Sécession par exemple, même sur les fronts principaux de l’ouest.
Sans aller jusqu’à tout révolutionner, le patch 1.2 améliore quand même les choses. Ainsi, outre un bien meilleur niveau de détail et d’informations qu’avant, on peut dorénavant déterminer des objectifs stratégiques à atteindre par nos armées. Cela ne permet pas encore de vrais mouvements tournants, d’encerclements, ou de retraites, mais donne quand même une forme de contrôle par le joueur. On espère que les choses continueront d’aller dans ce sens par la suite.
Notons aussi que la colonisation a gagné en précision. Ainsi, une révolte locale ne conduit plus à l’annexion pure et simple du territoire, mais donne « simplement » des droits de colonisation accrus, qui semblent plus réalistes et empêche la constitution d’immenses domaines trop rapidement. On aimerait que le système d’expédition soit quand même un peu revu et que la marine joue un plus grand rôle dans cet aspect du jeu. Ainsi, que certains pays sans vraies forces et bases navales colonisent sans restriction réelle paraît impensable.
Miscellanées
Au-delà de ces renouveaux majeurs, le patch corrige une foule impressionnante de bugs, rééquilibre une longue liste d’événements, d’aspects touchant à tous les domaines du jeu (militaire, diplomatique, économiques…). Des points de confort existant déjà dans d’autres titres du studio, comme le lecteur des musiques (qui comprennent aussi celles de Victoria 2) font aussi leur apparition, de manière discrète et bienvenue. Je trouve également que les fins de partie, à partir des années 1890-1900, ont aussi gagné en fluidité, ce qui est très appréciable. Voilà pour les points les plus saillants. Nous dirigerons le lecteur vers le changelog pour retrouver l’intégralité des changements.
Terminons en rappelant qu’un jeu d’une telle ampleur a besoin de temps pour déployer sa pleine mesure, s’améliorer, se complexifier. Je conseille aux lecteurs de ne pas brûler toutes leurs cartouches dès à présent et de conserver certains pays pour des parties dans quelques patchs, ou de retenter de jouer avec des pays précédemment approchés d’ici quelques années. Les sessions prendront une autre saveur après que le titre aura gagné en maturité.
Pour plus d’informations sur Victoria 3 voyez notre test, cette page sur Steam et le site officiel. Puis les notes de développement sur le wiki officiel. Ainsi que notre AAR Victoria III : récit de partie avec l’Empire Ottoman (5).
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