Douze ans après l’excellent Victoria 2, la franchise de Paradox consacrée à l’ère victorienne et au début du XXe siècle nous revient, après des années de rumeurs ayant évoqué cette possible suite. C’est non sans intérêt, mais aussi appréhension, que je me suis jeté sur ce troisième volet d’une série attendue avec impatience. Après des séries de bonnes idées nées dans les autres séries du studio comme Hearts of Iron ou Europa Universalis, on pouvait s’attendre à des influences mutuelles… Tout en gardant à l’esprit qu’un nouveau jeu de cette ampleur a besoin de beaucoup de temps avant d’arriver aux même stade que des homologues bardés de patchs et d’extension. Il était donc difficile de préjuger du résultat final. Ceci dit, voyons donc ce qui nous est offert ici.

Je préciserai avant toute chose que ce test a été réalisé sur les versions initiales du jeu, jusqu’au patch 1.0.6 inclus.

Mines, usines et finances

Ma première impression en lançant le jeu a été celle d’une perte de contrôle total… Je ne reconnaissais rien ou presque de la série, je me perdais dans les nouveaux menus, les onglets, le vocabulaire du jeu, son interface… Tout me semblait différent, et pourtant, ce que j’avais connu affleurait à la surface. Les vétérans des Victoria doivent donc être avertis : s’il nous faut toujours prendre en main les destinées d’un pays entre 1836 et 1936, les mécanismes sont assez différents des deux précédents opus. Il faut un certain temps (5-6 h dans mon cas) avant de les assimiler et doubler celui-ci pour pouvoir nager comme un poisson dans votre nouvel environnement.

Ce premier « choc » passé, on découvre un jeu très joli à regarder, assez fluide et qui garde ce qui fait le sel des Victoria. Il va donc falloir hisser votre pays hors d’une économie agraire pour l’industrialiser, l’armer, développer sa finance et ses moyens de production, tout en acquérant du prestige par la voie des armes et de la technologie. Le nerf de la guerre restant l’argent, on passera donc beaucoup de temps à savoir ce que le pays choisi possède comme ressources naturelles ou non, quelles usines construire, où, comment, quels biens importer et exporter.

Or, des erreurs, vous allez en faire : bâtir des aciéries sans avoir de fer, des usines de munitions en manquant de soufre, ne pas savoir quel secteur développer ni quand… Se demander pourquoi ses usines d’automobiles sont déficitaires, etc.

À force de tâtonner, de se tromper, de lire les menus et les infobulles, de suivre les missions proposées par le jeu, on progresse. On sait quelle production de ressource naturelle développer en priorité, comme le charbon, où la chercher par le commerce et la guerre si elle manque, quelles usines développer. Bref, comment on parvient à bâtir une vraie économie industrielle qui renforce le pays choisi. Grâce aux technologies, recherchées via des points donnés par les universités et l’alphabétisation, on peut aussi transformer les méthodes de production (électrification, usage du pétrole, du plastique…) et voir son pays évoluer. Il faut savoir commencer par une puissance moyenne et faire des parties d’essais, où l’on se trompe à loisir avant de maîtriser pleinement le jeu, et cela n’est pas grave.

Victoria 3
Un aperçu du volet militaire. Les théâtres d’opérations se divisent en fronts parfois multiples, ce qui est assez confus.
Victoria 3
Les lois ne sont votées qu’après débats, succès et échecs parlementaires. On aurait aimé que les différentes assemblées d’un pays soient, toutefois, modélisées.
Victoria 3
Outre l’armée d’active, on peut mobiliser des conscrits dont le nombre dépend des lois.
Victoria 3
A 92 bataillons contre 18, la victoire est assurée à 82% sur ce front. 

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Pour plus d’informations sur Victoria 3 voyez cette page sur Steam et le site officiel. Puis les notes de développement sur le wiki officiel.

Notes
Multimédia
80 %
Interface
75 %
Gameplay
75 %
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victoria-3-le-retour-dun-grand<b>Multimédia</b> : Le jeu est joli à regarder, fluide. Les filtres de cartes bien faits et utiles. On passera toutefois très peu de temps au niveau de zoom maximal et on profitera donc peu de certains aspects. En fin de partie, comme dans les autres jeux de la série, le rythme ralentit.<br /> <b>Interface</b> : Il faut un temps d’adaptation certain aux nouveaux menus et à l’architecture du jeu. Certaines fonctionnalités et informations ne se trouvent pas instinctivement. Passé ce cap, le jeu est parfaitement jouable.<br /> <b>Gameplay</b> : Le jeu est complet et complexe, dans le bon sens du terme, hormis l’aspect militaire. Il est aussi dommage qu’un système de missions ou d’arbres de priorités comme dans Hearts of Iron IV n’existe pas et que les décisions soient encore trop peu nombreuses.<br /><br /> Dans l’état actuel des choses, le titre est plaisant et offre déjà matière à de belles parties. Hormis le volet militaire assez décevant, on en a pour notre argent et ce troisième opus est un digne héritier des précédents auxquels il a su succéder en prenant de vrais risques.