Seconde partie terminant ici le second chapitre de cette série d’anciens articles intitulée La saga du Wargame, au sujet de la peu connue histoire des wargames et que vous retrouverez dans les archives du zine Vieille Garde. Fanzine qui a cessé sa parution en 2010, sauf pour un ultime exemplaire en 2013, mais qui heureusement bénéficie encore d’un site Web intact où l’on peut consulter la quasi totalité des numéros (en copie ici en PDF si besoin). Voici donc une reprise de ces textes parus dans les numéros 4 à 6 de Vieille Garde, entre septembre 1995 et janvier 1996. La première partie de notre article se consulte par ici.

Flat Top - BattlelineCuster's Last Stand - The Battle of Little Big Horn - Battleline

Vieille Garde 04 - Fanzine
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4 – LES COMPAGNIES SECONDAIRES

Sous cette appellation, nous avons regroupé une douzaine de compagnies de jeux. Moins « solides » que les trois présentées précédemment, elles ont quand même marqué leur génération. Souvent, elles n’existent plus ou ont décalé leur activité vers le Jeu de Rôle. Nous les présenterons suivant un ordre chronologique.

GAMESCIENCE (Depuis 1965; Newton, MISSOURI)

Cette très ancienne compagnie symbolise tout à fait les débuts du Wargame. Dirigé principalement par une figure marquante Lou Zocchi, elle a débuté avec des jeux historiques (Viet-Nam en 1965), et poursuivi au cours de la décennie 70 par des jeux de Science-Fiction (Alien Space (73), Star Fleet Battle Manuel (76), Strike Team Alpha (78)…). Peu créatrice, elle distribue principalement jeux et matériel ce qui lui a permis de survivre jusqu’à présent.

JADGPANTHER PUBLICATIONS (1970-77; Amarillo, TEXAS)

Créé par Stephen Cole comme un magazine trimestriel avec un jeu inclus (Marine! (75), Anvil- Dragoon (73)…), Jagdpanther est resté un magazine amateur mais a permis le développement de jeux sous boite (Spanish Civil War (75), Battle for Madrid (76)…). Il a disparu subitement en 1977, mais la compagnie s’est recréée sous le nom de Task Force Games en 1979 avec S. Cole comme président.

SDC (1971-77; San Diego, CALIFORNIE)

Monté en 1971, par Dana Lombardy et des copains d’Université pour éditer de petits jeux (Guerre à Outrance (71), Minuteman (72), Cromwell (76)…), Simulation Design Corporation est surtout connu pour son magazine Conflict. Sept numéros sortirent entre 1972 et 75 avec un véritable jeu inclus (Battle for Hue (73), Khalkin Gol (75)…). Une partie des jeux furent conçus par John Hill, qui se sépara pour aller fonder Conflict Games en 1974. Confict Games fut rapidement absorbé par GDW en 1975.

Jack Greene, dont nous aurons l’occasion de reparler, devint directeur des simulations du magazine en 1975, il a développé la plupart des jeux alors publiés.

SDC a disparu en 1977 pour des raisons financières mais ce fut une compagnie fort appréciée des joueurs américains. Pour son dernier grand projet Kesselschlacht (futur Streets of Stalingrad (80) monster game sur l’assaut de la ville en 1942), D. Lombardy rejoignit Phoenix Games, après bien des péripéties. Nous en reparlerons.

BATTLELINE (1973-79; Douglasville, GEORGIE)

Créé par Craig Taylor et Stephen Peek pour écrire des règles de bataille pour figurines et publier Seven days battles (73), Battleline connut un vif succès à partir de 1976. La compagnie publiait alors 6-7 jeux par an. Elle fut rachetée en 1977 par Heritage Models (Texas) qui s’occupait de moulage et vente de figurines. En 1979, Heritage vendit l’ensemble des droits à AH, tandis que C. Taylor et S. Peek s’en allaient fonder Yaquinto.

Battleline fut renommée pour la qualité de ses jeux, notamment la double épaisseur des pions et les casiers de rangement (qualités qui se retrouveront dans les jeux de Yaquinto). Les sujets traités sont assez variés avec une préférence pour le tactique (Air Force (76), Submarine (76), Dauntless (77), Alpha Omega (77)…) et l’opérationnel (Custer Last Stand (76), Flat Top (77)…). Même le boardgame fut représenté avec Machiavelli (78).

Vieille Garde 05 - Fanzine
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TSR ET LE JEU DE RÔLE (créé en 1973; Lake Geneva, WISCONSIN)

Gary Gygax est le fondateur de Tactical Studies Rules, spécialisé dans les règles de batailles pour figurines, dont notamment Chainmail, qui transformé par Dave Anderson deviendra Dungeons & Dragons en 1974. Toujours considéré comme un bon jeu de rôle, D&D, va marquer l’orientation de TSR qui se poursuit toujours. Elle sortira cependant quelques Wargames au cours de la décennie, dont The African Campaign (76), Little Big Horn (78) ou Fight for the Skies (78); et surtout quelques bons jeux de plateau (Divine Right (79), Lankhmar (76)…).

RAND GAMES ASSOCIATES ou PUBLICATIONS (1974-76; Liberty Corners, NEW JERSEY)

Les débuts de Rand Games sont incertains, mais il a pris de l’ampleur avec la création de Morningside Game Project et l’édition de Von Manstein: Battles for the Ukraine (qui deviendra plus tard Panzerkrieg édité par OSG, puis AH). Conçu par John Prados et Al Nofi, il sera suivi de quelques autres (Lee vs Meade (74), Vicksburg (75)…) du même binôme, en tout ils publieront une dizaine de jeux. Après la disparition de RGA/RGP en 76, le Morningside sera publié par West End Games, nouvellement créé (en 1977) et par Nimrod Game Developpement avec Greg Costikyan (compagnie rapidement disparue).

MARSHAL ENTERPRISES (1975-81; La Jetta, CALIFORNIE)

Initialement appelée Martial Enterprises pour le lancement de la Bataille de la Moskova (75), elle sera rapidement rebaptisée après la vente du jeu à GDW. La boite, sous la direction de M. Mattson et D. Spors, se spécialisa dans le napoléonien tactique complexe avec des règles très détaillées. Le système appelé « Les Batailles dans l’âge l’Empereur Napoléon » servit avec bonheur pour 6 jeux, dont les règles étaient parsemées de mots français incongrus (combat à la feu, chronologie de la bataille…). La Moskova, Auerstadt (78), Preussich-Elan (79), Espagnol-Talavera (79), Austerlitz (80) et Deutsches-Wagram (81). La majorité de ces jeux furent rachetés par Clash of Arms vers la fin des années 80.

METAGAMING CONCEPTS (1975-83; Austin, TEXAS)

Lancé par Howard Thompson avec Stellar Conquest (ultérieurement racheté par AH), MC s’est spécialisé dans les jeux de Fantasy & Science- Fiction (F&SF), avec notamment leur série de Microgames. D’abord sous pochette plastique, puis sous boite format livre de poche, ils se composaient d’une petite carte en papier, de quelques pions et de règles très simples. Une vingtaine de ces excellents jeux sortirent sur des thèmes extrêmement variés : Ogre (77) sur la lutte de toute une armée contre un super tank, Chitin I (77) sur des guerres entre colonies d’insectes ou encore Melee (77) et Wizard (78) qui permettront de développer le Fantasy trip, d’abord aventure solo, puis jeu de rôle. On trouva également quelques microgames historiques (Sticks & Stones (78) sur la préhistoire, Rommel’s Panzers (78) ou Ram Speed (82) sur les batailles navales antiques).

MC lança dès 1975 The Space Gamer pour parler des jeux de F&SF, malgré des fortunes diverses, il vivra plus d’une dizaine d’années. Début 1981, Steve Jackson, un des concepteurs principaux, se détachera pour lancer sa propre compagnie Steve Jackson Games.

THE CHAOSIUM (depuis 1975; Albany, CALIFORNIE)

Actuellement spécialisé dans le jeu de rôle, The Chaosium, a sorti de très bons jeux de « fantasy », sous la direction de Lynn Willis. Notamment, White Bear / Red Moon (76) et Nomads Gods (77) qui se déroulent dans le monde de Glorantha et ont préparé Runequest, jeu de rôle phare de la firme. Troy (77) tiré de l’Iliade et Lords of the Middle Sea (78) sur un futur possible des USA, sont également intéressants à mentionner.

FGU (1976-87; Rosly, NEW YORK STATE)

Fantasy Games Unlimited est surtout connu pour ses jeux de rôle (Chivalry & Sorcery, Space Opera…), mais quelques bons jeux de « fantasy » sont notables pour leur aspect fantastique ou Science-Fiction et leurs mécanismes politico- économiques : War of the Ring (76), Lords & Wizards (77), Dragonlords (79) et Colony Delta (79). Complètement orienté vers le Jeu de Rôle dès les années 80, FGU s’est éteint en 1987.

SIMULATION CANADA (1977-86; NOVA SCOTIA, CANADA)

Lancé par Stephen Newberg (ancien de GDW) avec trois jeux : Raketny Kreyser (77) sur le combat naval moderne, The Peloponnesian War (77) et Dieppe 1942 (77). Simulation Canada a été la principale firme de Wargame du Canada. Elle a publié une trentaine de jeux sur des thèmes très variés : Québec Libre (78), Jihad! (81) sur les conquêtes de l’Islam, The One World (84) sur les guerres entre Aztèques, Warring States (79) sur les royaumes combattants chinois ou plus classique (Napoléon, 2ème GM). Au départ prévue pour publier trois jeux par an, elle augmenta son rythme pour finalement se consacrer aux jeux sur ordinateur, avant de disparaître en 1986.

DE TSG A OSG (1977-82; NYC, NEW YORK STATE)

Napoleon at Bay (78) de Zevin Zucker lance Tactical Studies Group, avec l’idée de créer toute une série de jeux opérationnels napoléoniens, mais seul Bonaparte in Italy sortira (79), Arcola étant seulement un scénario détaché (1809 sera publié par Victory Games et quelques autres par Clash of Arms). La boîte est créée avec des anciens concepteurs de SPI, dont K. Zucker qui la quittera dès 1980 pour motif personnel.

Après la sortie de leur second jeu Rommel in Tunisia (78), TSG changera son nom pour OSG (Operationnel Studies Group) à cause de la « confusion possible avec TSR ».

En cinq ans, une vingtaine de jeux sont édités, la plupart seront rachetés par AH à la fermeture de la boite en 1982, le napoléonien (Napoleon serie, Napoleon at Leipzig (79)…) et la seconde Guerre Mondiale (Panzerkrieg (78), Dark December (79)…) constituant les deux thèmes privilégiés. OSG fut également reconnu pour ses micro jeux (Devil’s Den (80), Legend of Robin Hood (81), Star Quest (79)…).

West End Games, Yaquinto et Task Force Games, malgré leur création à la fin des années 70, seront traités avec les années 80, car leur rôle y est plus important.

A suivre…

Sticks & Stones - Chitin I The Harvest Wars - MetagamingDieppe 1942 - Simulation CanadaOperational Studies Group

Nebula 19 - Interstellar WarfareThe Siege of Jerusalem, 70 A.D. - Historical Perspectives

Vieille Garde 06 - Fanzine
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5 – LES « THIRD WORLD COMPANIES »

Le terme de « Compagnie du tiers-monde » fut consacré par les magazines américains pour qualifier les très mineures sociétés de création de jeux. Ces compagnies sont mineures par leur durée de vie ou la mauvaise qualité de leurs produits et leur faible célébrité. Souvent les jeux sont moins bien testés avec des règles trop simples (ou manquantes !) ou trop compliquées (ambiguës ou tordues), mais souvent aussi leurs qualités graphiques laissent à désirer (noir et blanc ou pions en papier). Lorsque le jeu était vraiment bon, il a souvent été réédité soit par une plus grande compagnie (souvent AH), soit par une nouvelle société ressemblant fortement à l’ancienne. Nous allons les lister rapidement et brièvement, plutôt pour épuiser le sujet que pour leur intérêt réel. Cette liste malgré de nombreuses recherches n’est certainement pas exhaustive. De plus, la majorité des compagnies sont américaines ou canadiennes, les sociétés anglaises (sauf erreur dans la liste) seront étudiées au cours du chapitre sur l’Europe.

LES TRÈS ANCIENNES (avant 1975)

Les jeux sont des « collectors’ items » très prisés outre-Atlantique. D’aucun intérêt ludique aujourd’hui car ce sont des jeux très primaires, ils montrent bien l’évolution du Hobby.

UTR Entreprises (71), Third Millenium – 10 jeux et un « home magazine » appelé Battle flag avec un jeu en encart (72-74), Guidon Games (72- 73), Histo Games (72-75), Lorry Sperry Games (73), Combat Design (73), Cavalier Wargames (73), Research Games Inc (73-74), Historical Simulations Ltd (74), Imperial Games (74), Maplay Games (74-76) ou encore Gamma II (72) compagnie canadienne qui se transformera en Columbia Games dix ans plus tard.

DES PLUS RÉCENTES MAIS ÉPHÉMÈRES (après 74)

A partir de 1975 et sous l’influence de SPI, de nombreuses compagnies se forment, mais les jeux ne sont pas forcément de meilleure qualité. Balboa Game Cie 2 jeux (75). Historical Perspectives Le fameux Siege of Jerusalem, republié en 80, puis vendu à AH peu après (76-80), Commonwealth Games 2 jeux (76-77), Challenge Games (77), The Control Box – un jeu sur le front de l’Est avec des pions hexagonaux (77), Falchion Products (77), Piker Game Company (77), Raymond Game Company (77), Discovery Games – 3 jeux dont Source of the Nile republié par AH (78), Twentieth Century Renaissance 2 jeux dont un de SF, Gateway to the Stars, republié récemment (78), Misher Co – 2 jeux dont un de SF (78), Ultimate Product (78), Command Perspectives – 2 jeux sur la Sécession très appréciés (78-80), Strike Games – 2 jeux (76- 79), Historical Alternatives – 3 jeux dont Roark’s Drift sur les Zoulous a été republié récemment (79- 80), Commando Wargames avec Rolling Thunder sur les combats aériens au Vietnam, plusieurs fois republié (79).

LES PLUS GRANDES (après 74)

Le nombre de jeux publié est indépendant de leur qualité, mais certaines compagnies eurent leur heure de gloire.

Taurus Ltd – 8 jeux dont deux de SF (75-76), Fact & Fantasy Games 4 jeux sur des thèmes fantastiques (75-76), Jim Bumpas Games – 4 jeux dont le fameux Schutztruppen sur les combats en Afrique Orientale Allemande de 1915-17 (75-77), Oldenburg Grenadier – 4 jeux sur des batailles de la guerre d’indépendance (76), SOPAC Games – 4 jeux (77-80), S&G Games – 4 jeux dont Kaiserschlacht 1918 qui fut assez connu (77-78), AIWA -11 jeux dont beaucoup de thèmes SF très fantaisistes (75-78), Flying Buffalo Inc 4 jeux puis des JDR ou aides, notamment Tunnels & Trolls plein d’humour (77-80), Jedko Games, compagnie australienne 3 jeux tous republiés (AH ou TSR) (73-74), Gametime Games – 6 jeux principalement de SF (78), Nimrod Games Developpement 2 jeux par A. Nofi et G. Costikyan (79), Bearhug Publications – 11 jeux dont deux sur la Légion Étrangère (79) et enfin Excalibre Games – 15 jeux très peu commentés et diffusés (75-80).

6 – LES MAGAZINES

La plupart des grandes compagnies éditèrent leur propre « house magazine » The General (AH), Moves (SPI), The Grenadier (GDW), Wargaming (FGU), Wargame Design (OSG). Les revues vendues avec un jeu en encart ont été évoquées plus haut, nous n’y reviendrons pas (Conflict, Jadgpanther, S&T, Battleflag). Cependant de nombreux magazines indépendants purent se développer, souvent à partir de Fanzines.

Toute la décennie connu un grand nombre de petits magazines / fanzines indépendants qui analysaient / critiquaient les jeux sortis et faisaient une large place à l’histoire militaire. Tous ces périodiques sont aujourd’hui absolument introuvables à l’exception de F&M qui est toujours publié.

FIRE & MOVEMENT

Il fut lancé en mai 1976 par Rodger Mac Gowan à partir d’Arquebus, petit fanzine new-yorkais. Il s’est imposé rapidement comme excellente revue et forum, présentant honnêtement et avec réponse du concepteur la majorité des jeux publiés. Malgré de nombreux changements d’éditeurs, il existe toujours et a fêté son numéro 100 en avril 1995.

PANZERFAUST / CAMPAIGN

Panzerfaust (au moins 69 numéros) fut la plus ancienne revue traitant de wargame après The General d’AH. Lancée par Don Greenwood en 1965, le magazine changea de nom pour Campaign dès la fin des années 60. Il disparu en 1983 après 111 numéros. Plutôt un magazine amateur, il était connu pour sa grande qualité, mêlant articles historiques et analyses de jeux.

SIGNAL

Petit fanzine canadien édité par John Mansfield dès 1973, il paraissait toutes les deux semaines. Célèbre pour avoir lancé en 1975 le « Charles Roberts Award » qui récompense les meilleurs jeux et magazines de l’année suivant des catégories précises. Il semble avoir disparu en 1981.
Swabbers (68-81), Pursue & Destroy, Spartan (très ancien), pour lesquels nous manquons de précisions, seraient plutôt des fanzines.

 Fire & Movement - Issue 1

Fire & Movement - Issue 1 to 10

Pursue & Destory - The Magazine of Combat Through the Ages - Issue #18

7 – LES TENDANCES DE LA DÉCENNIE

La décennie 70 représente réellement le point de départ du wargame aux USA. En dix ans énormément de jeux furent publiés (du meilleur au pire) dans tous les coins des USA et à partir d’un concept quasiment ignoré jusqu’alors. Certaines tendances peuvent être dégagées en observant la situation.

Quelques compagnies leaders ont créé et porté le marché en entraînant dans leur sillage de nombreuses compagnies secondaires dynamisant le secteur. Le rôle de SPI est particulièrement remarquable, au point qu’aujourd’hui encore son « mythe » subsiste (réédition de jeux, magazines – S&T et Moves relancés, recherche du « SPI de l’ouest »).

Une constante évolution dans la qualité des jeux (aspect graphique et mécanismes de jeux) est observable, avec l’apparition de « standards acceptables » de plus en plus exigeants. Les graphismes passent du noir et blanc à la couleur avec des cartes et pions de plus en plus beaux ; tandis que les mécanismes s’améliorent avec les créations de ZOC, lignes de ravitaillement, mouvement d’exploitation…jusqu’à des mécanismes complètements « tordus » et injouables (ex. de CNA de SPI).

Le wargame essaye tous les styles et époques, à travers différentes vagues. D’abord les grands thèmes : 2ème GM, sécession et napoléonien avant 75, puis les « monster games » entre 77 et 79, et enfin les « micro games » vers 79- 80. La SF et le fantastique sont toujours largement représentés, mais le jeu de rôle qui fait son apparition en 75, va peu à peu les divertir du wargame.

– Le jeu de rôle, parti des combats avec figurine, va se différencier du wargame pour arriver à une rupture totale, consommée par le succès du concept. Toutes les grandes compagnies voudront alors avoir leur produit à vendre, au détriment du wargame moins porteur. (Les lois économiques jouent évidemment).
– Le monde du jeu réparti sur l’ensemble des USA est cependant polarisé par la côte Est avec SPI à New-York et Avalon Hill à Baltimore, et dans la région des Grands Lacs avec GDW et TSR. L’attrait de la côte Ouest – principalement la Californie – viendra plus tard.

Le wargame se généralise grâce à sa nombreuse presse spécialisée et aux grosses conventions qui se développent. Origins, la plus célèbre, débute en 1975 dans un Campus de Baltimore organisée par AH. En 76, elle est encore à Baltimore sous l’égide de AH. Mais en 77, elle migre vers New-York City sous la direction de SPI. En 1978, elle sera dans le Michigan et en 79 en Pennsylvanie (toujours côté Est des USA). Cette convention regroupe des milliers de participants sur plusieurs jours avec tournois, séminaires, parties libres et présentation des derniers jeux sortis spécialement pour l’occasion. Les Awards y sont distribués et tout le monde du jeu s’y retrouve pour discuter, observer et jouer. De nombreuses autres conventions existent, on peut en dénombrer une dizaines en 77-78, à travers tous les États et déplaçant des milliers d’américains.

Pour conclure l’analyse de cette période-clé, quelques jeux vont être brièvement présentés en annexe. Ils sont caractéristiques des productions des grandes compagnies de cette époque et illustrent bien les tendances observées.

à suivre…

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