Une nouvelle année passe, 2021 cède la place à 2022 et voilà que la Gazette du wargamer va bientôt souffler, au printemps prochain, sa dixième bougie d’anniversaire.

Que de changements, et de choses à faire, et de sujets à suivre, depuis le moment où, me retrouvant subitement désoeuvré après l’arrêt forcé du site de Cyberstratège dont je m’étais occupé pendant quelques années, je me suis plongé dans la création ex nihilo sur le Web d’un nouvel espace dans l’esprit de celui qu’offrait Cyber. Une sorte de magazine en ligne que les outils informatiques en constante évolution permettaient de réaliser plus ou moins facilement, même sans avoir les moyens matériels d’une maison d’édition. J’ai donc investi beaucoup de temps pour essayer de réaliser, si ce n’est un « vrai » magazine, seul je n’avais de toutes façons pas assez d’expérience et de moyens, pour donc tout au moins réaliser quelque chose qui s’en approche. Comme une sorte de super fanzine (rappelez-vous Casus Belli ! ) qui aborderait une double thématique, celle relativement générale des jeux de stratégie sur PC et celle plus pointue des wargames classiques, toujours plus présents et bien vivants sur les tables que sur nos écrans.

Cahin-caha, j’ai réussi avec le soutien initial de Théophile et de plusieurs auteurs de Cyberstratège, Arnaud, Antoine, David, Jean-baptiste, Yann, Vincent, puis après Jacques, Thierry, et tous les autres qui ont suivi, que je remercie tous à nouveau très sincèrement, je suis parvenu à établir des bases sur lesquelles poser cette gazette. A force d’essais divers et variés aussi. Le plus important problème à surmonter, et qui est toujours inévitablement très présent, était celui du temps. Tout le temps que je consacrais à préparer des articles, c’est à dire essayer des jeux, chercher des informations précises tant que faire se peut, rédiger et illustrer au mieux, tout ce temps indispensable à prendre venait pénaliser le développement technique du site.

Et inversement, dès que je m’attachais à la partie technique, optimiser ci ou ça dans les coulisses, il y avait mécaniquement moins d’articles écrit. Un exemple. La première maquette du site m’avait permis de dresser une forme générale, mais assez rapidement j’avais vu ses limites. J’ai donc passé un bon moment à regarder ci et là comment, à moindre frais, réaliser une meilleure maquette. Pensant avoir trouvé une bonne formule, techniquement, j’ai entamé vers 2015 un premier important changement de maquette. En apparence cela n’a pas forcément l’air important, mais en fait il y a de très nombreux détails techniques qui font qu’il faut très bien y regarder. J’ai beau avoir l’habitude du Web depuis le milieu des années 90, et la maquette choisie en 2015 avait beau être très fouillée, force a été de constater après l’avoir adopté qu’elle n’allait pas assez évoluer, techniquement. Elle fonctionnait, mais atteignait vite certaines limites. Les développeurs semblaient ne pas vouloir aller plus loin, dans ce cas au moins.

J’ai attendu, au cas où, me concentrant alors sur d’autres aspects, mais arrivé vers 2017, et après de nombreuses recherches supplémentaires, j’ai opté pour rechanger la maquette complète du site. La nouvelle formule trouvée était d’une part plus malléable, d’autant plus pour qui n’est ni programmeur, ni infographiste de formation, tout devient vite plus long et compliqué, mais surtout, cette nouvelle maquette avait démontré un fort et régulier suivi de la part de son équipe de développeurs. La seconde transition ne fut pas trop difficile, à l’exception d’un gros bémol, il m’a fallu réajuster la mise en page de nombreux anciens articles. Pendant plusieurs semaines j’ai corrigé les éléments les plus importants, puis me suis occupé des autres peu à peu, au fil du temps.

Depuis 2017 cette maquette que vous avez là sous les yeux fonctionne dans l’ensemble très bien, s’améliore régulièrement sur de nombreux détails, et m’a permis au final une chose, gagner du temps pour me consacrer au coeur du sujet : les articles. Ce gain de temps général, gérer un site Web tel celui de la Gazette étant bien plus chronophage qu’il n’y parait, va en outre permettre d’autres améliorations, dont une que je vais tâcher de vous proposer prochainement.

Voilà en quelques simples paragraphes qui vous résume quasi dix années sur ce site. Pour vous donner une idée de l’envers du décor, si vous aimez bien les chiffres, cette gazette représente en l’état actuel plus de 5 000 articles dont environ 4 500 pour les actualités et 600 pour les Tests et autres dossiers, interviews, etc. Dans les fichiers du site il y a plusieurs milliers d’images, des captures d’écrans pour la plupart. En terme de temps passé c’est depuis le tout début et tout confondu au très grand minimum 750 journées entières (les 24 heures donc). Si j’avais dû effectuer un décompte précis, comme tout le temps passé à « jouer » pour essayer / préparer / vérifier un article, rechercher des informations, parcourir des changelogs et moult discussions de forum, ce serait bien plus de 1000 journées… Et en terme de trafic Web, c’est globalement depuis 2012 plus d’un million de visiteurs et plus de cinq millions de pages vues, l’ensemble par des lecteurs à quasi 90 % francophones.

Au-delà de ce constat chiffré, vous voyez aussi que le monde du jeu de stratégie et des wargames est en fait toujours bien dynamique. Cela n’est pas toujours facile à voir, et encore moins à suivre, certains créateurs / éditeurs aiment beaucoup dirait-on jouer à cache-cache avec les informations… mais globalement, le dynamisme est bien là, il sort de plus en plus de jeux, bien plus que nous avons de temps pour y jouer. D’autant plus que les wargames et jeux assimilés comme tels sont des jeux aussi passionnants qu’ils sont gourmands en temps pour les pratiquer.

Mais au fait, combien existe-t-il de purs wargames ? C’est à dire, sans compter des jeux plus « grand public » comme les jeux de stratégie, les jeux de plateau, etc. Juste pour se faire une idée générale du volume de wargames « classiques » (extensions et rééditions inclues), c’est à dire avec cartes en papier et pions en carton (ou en bois, parfois), wargames qui existent encore ou ont existé. Et bien, selon le site de référence qu’est BoardGameGeek, on en décompte un peu plus de 20 000 (voyez la liste dans l’onglet Linked Games sur cette page). Même si les purs wargames sur PC sont de loin moins nombreux (il y a par contre beaucoup de jeux « hybrides », qui en conservent plus ou moins la logique mais en change nettement la forme), cela vous donne une bonne idée globale du volume de wargames publiés. Un domaine donc très riche en créativité, qui ne demande qu’à être découvert et exploré, tant pour d’anciens titres qui dorment sur les étagères que pour ceux futurs en chantier et en gestation.

Pour l’anecdote, si vous prenez le décompte total des jeux sur BoardGameGeek, qui sont donc pour la quasi totalité des jeux de stratégie / réflexion / de société ou encore de cartes, abordant là des thématiques très diverses, on arrive actuellement à plus de 130 000 titres. Certes cela intègre les extensions et rééditions, mais idem, voilà qui permet de se faire une idée à peu près juste.

Dernier point, car il faut le rappeler, ne prenez jamais les chiffres au pied de la lettre. Ils sont un indicateur, souvent utile, parfois très précis, mais peuvent aussi souvent être trompeurs selon la manière dont ils sont interprétés. Leur plus utile valeur, en ce qui nous concerne dans cette gazette, est me semble-t-il leur ordre de grandeur. Le futur a de l’avenir, la grande famille des wargames aussi.

Meilleurs voeux à tous, et bons jeux pour 2022 !

3 Commentaires

  1. Bonne Année aussi à la Gazette, qu’on puisse continuer à lui souhaiter de longues années ainsi qu’à son créateur, qui se dépense beaucoup pour que nous puissions en profiter pleinement.

  2. Très bonne année à toi Bertrand. Bravo et respect pour les immenses accomplissements ! Merci pour cet édito avec l’historique et les coulisses de la Gazette, intéressant et instructif.

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