L’actualité vidéoludique étant assez calme, j’ai décidé de me plonger dans ma ludothèque et de m’attaquer à War in the West (Matrix Games), wargame monstre qui m’était toujours resté inaccessible. La tentative de lecture du manuel de jeu et la mise en pratique avec le scénario d’introduction m’ont convaincu de me rabattre sur son prédécesseur, War in the East avec les règles en français. Je me suis alors attaqué à la prise de Smolensk, pensant vous en faire profiter. Une fois que tout fut prêt, j’ai constaté que cela avait déjà été fait et fort bien fait dans un précédent article ! Alors, changement de direction : Kiev !
Mon propos est de vous illustrer une partie jouée sans connaissance des subtilités du système de jeu, n’ayant jamais fini la lecture des règles. Le niveau est moyen avec brouillard de guerre. Les conditions de victoire sont surtout géographiques, certaines villes rapportant des points chaque tour.
Les captures d’écran sont prises en début de tour.
Tour 1 :
On peut le constater, la route est longue. Fort de mon expérience à Smolensk, le plan général sera le suivant : on fonce, on encercle tout ce qu’on peut et on avance, les unités qui suivent éliminant les poches dans leur progression vers le front.
On peut considérer qu’il y a deux fronts : Nord (Kiev) et Sud (Odessa). Les troupes au Sud sont pour l’instant immobiles.
La première chose à faire est la maîtrise de l’air. J’envoie des avions de reconnaissance vers les bases aériennes soviétiques et je les bombarde au maximum. C’est quasiment la seule fois où je vais m’occuper de la guerre aérienne. Je ne toucherais pas à la doctrine et laisserais faire la Luftwaffe.
Ensuite, j’envoie au combat les unités les plus éloignées, afin que celles au contact puissent exploiter les percées le plus loin possible. Je perds l’avantage des assauts préparés, mais le bonus de surprise compense. Au final, je déplace mes QG de manière à se trouver à cinq hexagones de leurs unités subalternes et répare les voies ferrées, utiles aux lignes de communications.
Tour 2 :
Bien qu’une grande partie de l’armée rouge soit encerclée, je vais néanmoins continuer d’avancer et essayer de créer de nouvelles poches. Les troupes au Sud n’ont toujours pas été activées.
Tour 3 :
Je vais enfin pouvoir foncer sur Odessa, si ce n’est qu’il n’y a plus de bénéfice de surprise et que les troupes alliées (de l’Axe) sont de qualité moindre que les germaniques. Je vais néanmoins percer vers Kishinev pour ensuite plonger sur Odessa. Au Nord, je suis étonné de ma progression et commence à avoir des difficultés à réduire les poches de résistances, d’autant plus que certaines sont ravitaillées par air. Je transfère des unités à des QG plus proche, celles-ci se dispersant au gré des encerclements.
Tour 4
Au Sud, même si la résistance ne semble pas terrible, la qualité des unités ne permet pas de grandes envolées lyriques. Je vais donc avancer le plus possible, isoler le plus d’ennemis possible afin d’avoir l’avantage au combat. Au Nord, à l’approche des objectifs, je manque un peu de troupes. Qu’importe, je vais lancer un mouvement tournant en direction de Kiev pour encercler les troupes russes. La Luftwaffe est loin, et j’hésite à la rapprocher à cause de la présence ennemie et du ravitaillement. Je regarde où se trouvent les concentrations industrielles afin d’y envoyer des unités de sécurité pour prévenir la formation de partisans.
Tour 5
Au Sud, même si la division SS roule en tête, elle est bien seule. De plus, l’objectif principal est Odessa, qui est encore loin. Je vais donc faire avancer les troupes vers cette dernière, consolider la position de la SS et surtout essayer d’en finir avec les unités encerclées pour libérer des troupes et réparer les voies ferrées. Au Nord, ce qui devait arriver arriva, mes unités de tête sont isolées. Je vais chercher à les rejoindre et pourquoi pas réussir à créer une nouvelle poche. Je redéploie légèrement la Luftwaffe.
Tour 6
Dans le Sud, je vais continuer à éliminer les unités frontalières, tandis que le corps de bataille principal se dirigera vers Odessa. J’ai une unité aéroportée disponible, mais je ne vois pas comment l’utiliser en tant que tel. Elle finira par rejoindre le front comme une unité d’infanterie basique (d’où l’inconvénient de ne pas assez lire les règles). Au Nord, je joue à un nouveau jeu : je t’encercle, tu m’encercles. Je vais dégager mes unités de pointe et réduire les unités isolées. Au passage, on remarquera la capture d’une ville objectif.
Tour 7
Au Sud, la résistance frontalière a cessé. Odessa semble être sans défense. Je vais m’en emparer et avancer vers Nikolaev. Au Nord, les combats ont été durs mais les poches de résistances ont été réduites. Je vais encore débloquer une unité isolée et préparer l’assaut sur Kiev.
Tour 8
Bien entendu, Odessa n’était pas vide, cela s’appelle le brouillard de guerre. Néanmoins, il reste deux tours pour s’en emparer. Je vais tout de même envoyer des troupes plus au Nord consolider les positions des SS. A Kiev, la guerre éclair est bien finie, il va falloir lancer des assauts directs pour capturer la ville. Je vais redéployer la Luftwaffe au plus prés pour qu’elle puisse servir à l’assaut final.
Tour 9
La chute d’Odessa a ouvert la voie vers NIkolaev, que je vais pouvoir attaquer. Kirovograd et Krivoi Rog semblent atteignables. Je vais bombarder Kiev avec la Luftwaffe et aussi attaquer tout autour pour pouvoir m’emparer de la ville.
Tour 10
Au Sud, contre toutes attentes, Nikolaev a été évacué. Je vais donc m’en emparer et renforcer la ville. Je vais essayer de prendre Kirovograd et ce sera bien. Tandis qu’au Nord, c’est Cherkassy qui est offert gratuitement. Je vais quand même lancer l’assaut sur Kiev et espérer m’en emparer.
Tour 11
L’assaut sur Kiev a réussi. La prise de la ville rapporte 500 points de victoire à elle seule au camp la possédant. Ainsi, alors que durant tout le scénario la victoire s’échappait, au final j’obtiens une victoire décisive assez imméritée.
La prochaine fois, j’essaierais d’optimiser la Luftwaffe surtout le ravitaillement en vol et les parachutages. Compte-tenu de ma connaissance modérée du manuel, je me suis contenté de réparer le plus possible les voies ferrées et de faire que mes unités soient toujours commandées. Je n’ai pas géré les unités de soutien et n’ai pas vérifié les capacités des QG lors du changement de commandement des unités. Le peu de fois où j’ai essayé d’utiliser la Luftwaffe de nuit, aucune unité n’était disponible. Mais bon, pour ceux qui avaient un doute, on peut jouer à un « Monster Game » sans tout connaitre et en prenant du plaisir.
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Pour plus d’informations sur Gary Grigsby’s War in the East : The German-Soviet War 1941 – 1945, voyez cette page chez Matrix, ou celle-ci sur Steam, ainsi que notre test et ce guide en VF. A voir aussi si besoin cette VF du manuel du jeu.