On croit tout savoir de cette bataille où il était question de trois Empereurs, d’un lac gelé, du génie de Napoléon. Pourtant, ici, elle a de bonnes chances de ne pas avoir lieu ! En effet, tout comme pour le scénario éponyme de Operational Art of War IV, la simulation couvre la campagne et non la fameuse bataille.

Abandonnant la vision du plateau de Pratzen, je prends le commandement des troupes françaises face à l’IA Alliée, au niveau moyen (volontaire) dans ce scénario qui devrait s’intituler : « Napoléon et la 3e coalition ».

Le théâtre des opérations s’étend de la frontière française à l’Ouest jusqu’à Presbourg à l’Est, du Nord de l’Italie jusqu’aux frontières de l’Empire Ottoman. Florence, Rome, Naples et Corfou sont représentés hors carte. Si cela vous parle plus, les concepteurs nous gratifient d’une Europe centrale danubienne. Nous allons donc combattre un peu dans le Nord de l’Italie, mais surtout en Allemagne, dans l’ancienne Yougoslavie, et accessoirement en Autriche.

Chaque tour, au nombre de 16, représente une semaine entre septembre et décembre 1805. L’accumulation de 40 points de victoires (PV) autorise une victoire immédiate, tout comme l’entrée en guerre de la Prusse pour les coalisés. Les PV s’obtiennent géographiquement ou suite aux victoires. L’entrée en guerre de la Prusse est représentée par le niveau d’intervention Prussienne (NIP). Il commence à deux, et s’il atteint dix, il sonne le glas des ambitions impériales. Il est conditionné par la capture par l’un ou l’autre camp de villes : Vienne, Naples et Prague pour les Français, Ulm, Milan, Strasbourg, Mantoue ou une source de ravitaillement française pour les coalisés. La plupart d’entre elles cumulent PV et NIP, malheur au perdant.

Le système de jeu étant ce qu’il est, il faut éviter de se retrouver isolé et concentrer plus de forces que l’adversaire pour l’écraser dans une bataille décisive. Cette concentration sera bien entendue dirigée par l’Empereur et elle fera ensuite rouleau compresseur. C’est ainsi que dès le premier tour, l’Empereur se dirige avec 21 unités vers Ulm et Stuttgart, tandis que Davout avec 4 unités rallie la Principauté d’Anspach. Au Sud, pas de vague, Massena et Gouvion Saint-Cyr se contentent de tenir leurs positions.

A mon grand étonnement, les Autrichiens attaquent Mantoue où « l’enfant chéri de la victoire » ne démérite pas, quelques points de victoire ne font pas de mal. On ne bouge pas pour autant. Le corps de Ney va le rejoindre. Au Nord, l’Empereur s’est emparé d’Ulm tandis que Davout se dirige vers Bayreuth, suivi du corps de Bernadotte.

Depuis Ulm, les ponts permettent d’atteindre les deux corps Autrichiens au Sud du Danube. L’empereur va les culbuter facilement, mais ne pourra détruire le corps principal, celui-ci refusant le combat grâce à une carte évènement. Dès le tour suivant, il sera rattrapé. Marmont s’empare de Munich. Bernadotte et Davout se sont regroupés, tandis que le corps autrichien décampait, leur permettant de progresser le long de la rive Nord du Danube. Au Sud, Masséna, renforcé par le corps de Gouvion Saint-Cyr ne bouge pas. Le duché de Bade m’a envoyé un contingent qui défendra Ulm. J’envoie des troupes vers le Sud de l’Italie, dans l’espoir de rejoindre Naples, secteur hors carte, sans succès.

 

1/ Les troupes françaises campent dans Milan et Mantoue.
2/ Avec deux corps d’Armée ennemis au Sud du Danube, l’Empereur à Ulm va traverser et les engager au plus vite, tandis que Davout et Bernadotte se concentrent pour faire face à toutes éventualités.

Marmont (voir cet article) va continuer vers Venise, dans le but d’isoler les Autrichiens en Italie. La ville n’est pas prise pour autant, elle doit être assiégée. Napoléon suit toujours le Danube jusqu’à atteindre Vienne où il écrase Koutousov. Tout irait bien, si ce n’est la défaite de Trafalgar, qui me coute six points de victoire.

L’empereur va terminer Koutousov du côté d’Essling, tandis que Davout lance l’assaut sur Prague. Je laisse deux divisions à Mantoue et envoie Masséna engager les Autrichiens. Suite aux batailles victorieuses, le compteur de points de victoire s’est emballé. L’ouverture des hostilités par la Prusse n’est pas d’actualité, même si la Reine Louise pousse le Roi dans ce sens (carte évènement autrichienne), ce dernier reste indécis (carte évènement française).

Bilan

Voilà, raconté sommairement cette partie de Wars Across the World contre l’IA. Il faut bien dire qu’on est loin des récits épiques de la réalité, mais le jeu ne le permet pas. Les interactions sont peu nombreuses, rapidement on se trouve à ne déplacer que deux ou trois piles de pions. Le côté gestion est, pour le camp français, inexistant, tandis que les cartes d’évènements, sensées pimenter le jeu, sont bien trop fades. Ce scénario ne m’a pas enthousiasmé, j’ai préféré celui du débarquement en Normandie, mais ce n’est pas la même époque.

J’ai, néanmoins, refais une partie au niveau « expert » et ai pu constater que le nombre de points de victoire gagnés par les batailles est bien trop important, la partie étant finie au sixième tour.

En conclusion, Wars Across the World souffre des faiblesses inhérentes à ses qualités : d’approche simple, il permet de « simuler » les conflits divers et variés avec plus ou moins de bonheur. Néanmoins, il semble évident qu’une opposition humaine serait la bienvenue, il faut alors jouer ce scénario avec le récent mode PBEM.

 

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Pour plus d’informations sur Wars Across the World, voyez notre test puis cet AAR sur le scénario Sicile 1943, celui-ci sur la bataille de Waterloo, le site officiel ou cette page sur Steam.  Pour le scénario Auterlitz 1805, voyez par ici sur Steam.

3/ La situation au 16 octobre, statu quo au Sud, on suit le Danube au Nord, l’Empereur éliminant les Autrichiens les uns après les autres.
4/ La situation au 30 novembre 1805, « Austerlitz » a déjà eu lieu devant Vienne. Le nombre de points de victoires en atteste, même avec Trafalgar.
5/ Les Alliés n’existent plus, Prague et Essling ne sont pas véritablement des batailles par manque d’opposition.
6/ Masséna passe à l’attaque !
7/ L’Empereur se retourne vers l’Italie pour éradiquer les dernières troupes Autrichiennes. Les troupes de Masséna vont écraser les Autrichiens et la victoire au points (40 PV) va être atteinte grâce à la réussite du siège de Venise.
  1. Ce jeu-concept a un gros potentiel mais encore bien des insuffisances.

    A défaut de PBEM, le mode chaise musicale n’est-il pas une alternative intéressante pour jouer un adversaire humain ? (ou trop galère ?)

    • Bonjour,
      J’ai cherché sous mon bureau, derrière une chaise, enfin partout et je n’ai pas trouvé d’adversaire chez moi…
      Le problème de la chaise tournante est qu’il faut quelqu’un de présent, et ça c’est vraiment la galère !!!!

    • Bonjour

      Je n’ai pas essayé le mode Hotseat (chaise tournante), faute justement d’un adversaire, mais je pense que c’est une option viable. Essayez de poser la question dans différents forums. Par contre j’avais testé une version bêta du mode PBEM il y a plusieurs mois déjà, et mis à part quelques défauts (on ne comprends pas forcément bien ce que l’adversaire a joué, il faut très bien mémoriser les situations avant-après) la base fonctionnait bien. En théorie il devrait arriver un patch ce mois-ci, avec peut-être des améliorations du moteur pour cela.

  2. Rectificatif, nous disions une bêtise, le mode PBEM a bien quitté la phase bêta depuis l’hiver dernier… Il y a une option (icône représentant une enveloppe) lorsque l’on crée une nouvelle partie.

  3. En effet, je l’avais vu, mais sans plus…
    Je suis partant pour l’essayer ! J’attends les volontaires !
    Merci.

  4. Le jeu en PBEM prends tout son sel, j’ai plusieurs parties en cours (y compris sur les futures nouveautés que je teste). Pour Austerlitz en effet, il faudrait revoir la version, notamment en gonflant les points de vie des unités pour leur donner un peu plus de résilience et aussi en augmentant le seuil de victoire qui est trop bas. J’ai moddé ma version en ce sens et cela marche nettement mieux.

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